De la rage, à la haine, à l'insurrection – Villejuif dimanche 17 octobre.

Rage de ne pas réussir à bloquer l’économie là ou ça fait mal, dans le porte-feuille lui même des grands Trésoriers Français.

Rage, parce qu’on a une vie de crédit et que même si l’on n’ignore pas le caractère inique de ce nouveau régime de retraite, on ne peut sacrifier un jour de travail au risque d’être encore si juste en fin de mois.

Rage de voir se répandre dans toutes les entreprises ces techniques de management qui visent la soumission totale du salarié, incitera la haine du collègue et provoquent le dégoût d’un travail déshumanisé, vidé de sa substance socialisante.

Rage que devraient ressentir toutes les femmes, elles, les plus injustement défavorisées par la dite réforme ; ne serait-ce que parce que passé 60 ans : elles sont moins de 10% à être encore en activité, et que passé 40 ans il leur faudra bien du courage pour supporter les 20 ans de précarité salariale qui les attendent, dans la plus part des catégories socio-professionnelles.

Cette rage les collègues de Banlieues l’ont depuis longtemps, se serait-elle communiquée à l’ensemble d’une population dégoutée, désabusée, appauvrie, et maintenue dans les rails d’une vie sans idéal ? 2010 peut-il être un 2005 puissance dix ?

Enfin, rage contre ceux qui décrètent la fin du monde avant l’heure et ne font rien pour contrecarrer l’angoisse ambiante, accentuant la folie religieuse ; folie qui fait mauvais ménage avec la rage, elle consciente et librement déployable.

Rage, ressentiment que les religieux traitent par la foi, mais que moi je traiterais par la haine.

Tout d’abord, c’est jusqu’à 5% de la population qui a manifesté son mépris et sa colère. Mais la haine naîtra du manque de communication et de représentation des syndicats, du gouvernement, et dans le pire des cas des manifestants. Mais il faudra bien qu’ils se dévoilent les héros de ces manifestations. Peut-être seront-ils ceux parmi les plus violents, les ultras comme on dit. Mais là encore c’est à la jeunesse que revient la primeur du passage de la colère à la haine contre cette globalité délibitante, eux qui, notamment avec l’afflux des familles auront permis à la rue de gagner la bataille de la légitimité. Et pas dans l’esprit simpliste de la haine du CRS, mais de la haine de la crise récurrente sempiternelle. Rappelons qu’en mai 68, la jeunesse se battait pour plus de libertés. Aujourd’hui, elle a la haine de ce monde froid et balisé par la peur à tous les échelons ; un monde sans issues qui rajoute à la rage le désespoir de la haine.

Mais l’insurrection tant attendue par nos générations de trentenaire peut-elle naître dans la rue ? En tous les cas les étudiants devront assimiler la foi délirante des casseurs pour que la fracture ne soit pas reconduite. Car les 95% des gens qui ne sont pas allé manifester et sur lesquels compte encore le gouvernement seront-ils choqués au point de virer de bord si cela tourne mal ? Bloquer les raffineries ? Le réseau routier ? Ferroviaire ? oui, bien sûr, mais l’insurrection viendra de l’inflation des denrées, de l’écrasement des classes moyennes, des familles mono-parentales ; lorsque les femmes auront retrouvé l’hystérie du pain trop cher… Et que fera t-on des parlementaires ? eux à qui manque ce sursaut révolutionnaire, ce dégoût des méthodes d’impositions injustes qui ne concernent jamais que le capital immobilier et pas financier ; eux qui ne refusent pas que la dette grève le budget des collectivités et menacent par les taxes l’ensemble des particuliers ; eux qui depuis plus de trente ans sont devenus les esclaves des entreprises du CAC 40, auxquelles ils ne refusent rien.

Compatriotes il faut leur faire peur, il faut marcher jusqu’au parlement et plus loin encore…

Revanche du peuple : 2012 ne sera pas la fin du monde prévue par les mayas mais la fin de SARKOZY et du cynisme de sa communication.

Patrick Rakotoasitera.

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