LETTRE D’UN DIGNITAIRE VIRTUEL A LA PRESIDENCE – objet : PROPOSITIONS POUR RENDRE LA POLITIQUE DU GOUVERNEMENT PLUS LISIBLE : ( lettre datée du 02 octobre envoyée le 04  octobre)

Monsieur le Président de la république Emmanuel Macron,

Je ne peux me résoudre à l’impression décevante que laisse augurer dans sa présentation actuelle aux français, la réforme du marché du travail, de la fiscalité des entreprises et des particuliers, dont, déjà, la critique de l’iniquité sociale de la vision économique qu’elle sous-tend commence à ensemencer les esprits à votre détriment – sans la mettre en perspective avec les hautes et équitables propositions que vous défendez, par ailleurs, pour rendre l’ Europe à elle-même et aux citoyens ; avant que les soubresauts de l’histoire ne risquent de la voir se perdre à nouveau dans l’utopie extrémiste, violente et totalitaire, où les peuples la pousseront inéluctablement si les dirigeants européens négligent le tournant économique, politique et stratégique historique que l’Europe doit initier en son sein, avant les élections européennes de 2019 et l’échéance de 2024.

Il y a en effet une antinomie économique radicale entre votre projet national et les perspectives macroéconomiques que vous souhaitez voir mises en œuvre au nom du Bien Commun européen, et je le devine au nom du Bien Commun Universel. Antinomie à laquelle un esprit formé comme l’est le votre à la démonstration philosophique, ne pourrait se résoudre ( je le crois )  sans y être poussé par la nécessité politique de vous concilier d’abord les suffrages des organisations internationales, des décideurs, et des acteurs économiques les plus puissants ; afin qu’ils ne soutiennent, jusqu’à leur réalisation, le projet européen et universel dont vos brillants discours sont animés.

Et certes, cela passe peut-être, dans un premier temps, par le gage de pratiquer une politique libérale concédé aux instances dirigeantes du monde, quand dans un deuxième temps, le but est d’infléchir le modèle économique suranné et funeste que l’idéologie libérale capitaliste a soutenu jusqu’à présent ; pour ensuite, mieux assoir un modèle de civilisation visant à réformer la Production, universaliser la Redistribution, selon l’état des ressources terrestres, à dessein de concourir à l’amélioration du sort de l’humain et de celui de la Terre.

Votre pari politique deviendrait une velléité cependant, si le citoyen, à commencer par le citoyen français, ne devait percevoir dans les premières mesures prises par votre gouvernement que l’ombre de la justice et de l’équité économique. Les mécontentements de la population française en risquant de se fédérer pourraient même, prenez-y bien garde, pulvériser le crédit dont vous semblez bénéficier auprès des populations européennes – si vous ne parvenez pas lors d’un nécessaire rendez-vous télévisé avec les français , à expliquer par le détail la façon dont, sur cinq ans, vous avez prévu d’augmenter le pouvoir d’achat moyen ( des déciles de revenus les moins riches ), par le biais de réajustement fiscaux tentant de concilier pour les différentes classes d’âge : nouvel impôt plus juste et suppression des taxes inéquitables.

Je ne vous conseille absolument pas lors de cet entretien ni d’afficher la certitude d’instaurer une fiscalisation plus juste, car assurément, et j’y reviendrai en détail, la copie du gouvernement laisse à désirer ; je vous le dis sans vouloir vous offusquer car vous ne semblez pas en avoir pris conscience à quel point – ni ne vous conseillerais d’apparaitre autrement qu’en homme de bonne volonté, capable de reconnaitre ses erreurs, de les corriger, du moment qu’il s’agisse d’engager chaque citoyen dans l’élan du renouveau de la France, le renouvellement de sa capacité à proposer des idées pour le monde qui faciliteront la transition écologique inéluctable à moins du pire, en répondant à l’aspiration de l’humanité à plus de justice entre les hommes dont on peut sentir le cœur de la conscience universelle nouvelle battre aux quatre coins du continent numérique qui constelle l’internet.

Votre but sera de rassurer les français, tous les français. A commencer par les retraités, les salariés précaires et les fonctionnaires. En expliquant combien à l’égard de qui le budget 2018 de l’Etat a été concocté avec le souci que les rémunérations brut des salariés et des travailleurs indépendants bénéficient d’une baisse des cotisations salariales maladie et chômage qui permettra un gain de pouvoir d’achat annuel substantiel. Par exemple pour la catégorie socioprofessionnelle des employés : celui qui gagnerait 2000 euros pourra bénéficier de 390 euros supplémentaire par an. Même une fois déduite la hausse de la contribution sociale généralisée, la csg, cet autre impôt qui finance la protection sociale. Les salariés rémunérés au minimum salarial, le smig, bénéficieront quant-à eux d’un gain net de pouvoir d’achat de 260 euros.

Certes, la csg dont s’acquittent tous les revenus dont ceux des retraités, augmentera ; et ne participant pas à la cotisation maladie et chômage, les retraités ne bénéficieront pas de la baisse de cet impôt. Mais l’augmentation de la csg n’interviendra qu’à partir de 1200 euros de revenu pour les moins de 65 ans et 1350 ( 1400 ?) euros après 65 ans. Les retraités les plus modestes ne seront donc pas concernés. Quand sinon, excepté pour 20 % des retraités qui perçoivent plus de 2500 euros à qui l’effort demandé sera le plus dur, pour les autres : la compensation viendra de ce qu’ils n’auront  plus à s’acquitter tous les ans de la taxe d’habitation, l’impôt communal. Ce qui chacun doit en faire le calcul n’est pas négligeable. Bien sûr et à moyen terme des solutions devront être inventées pour palier à l’injuste inégalité de la croissance des pensions de retraite comparée à l’augmentation prévisionnelle future du revenu des actifs.

Les fonctionnaires également mis à contribution, pour qui aucun gain de pouvoir d’achat n’interviendra d’ici 2018, le rééquilibrage fiscal revenant à ne pas augmenter leur niveau de vie, seront rassurés si :

  • La compensation de la hausse de la csg n’est pas dégressive dans le temps, ni refusée aux nouveaux fonctionnaires.

  • Si , lorsque l’organisation de l’OCDE d’ici cet été aura avancé des propositions concrètes pour que les multinationales numériques cessent de transférer artificiellement leurs profits dans les pays où elles ne payeront quasiment pas d’impôts, pour échapper à la fiscalité des pays où se réalisent leurs gains financiers réels , et lorsque la réorganisation fiscale de l’Europe aura aussi évoluée sur le sujet … Les fonctionnaires seront rassurés si vous certifiez qu’une partie de ce nouvel impôt numérique d’ici 2019-2020, financera la réévaluation du point d’indice, socle de la rémunération des agents publics.

  • L’idée lorsque l’on manque de ligne budgétaire pour une catégorie socioprofessionnelle cardinale comme celle des fonctionnaires étant de tout de suite améliorer au mieux la protection sociale et la qualité de vie, à défaut de celle du pouvoir d’achat, en mutualisant les services que proposent les ministères à leurs fonctionnaires. De sorte qu’ils puissent disposer de services dans d’autres administrations, de sorte que ces services soient avantageux, nouveaux et à déterminer, et que la qualité du service public rendu en ressorte grandie ( amélioration de la qualité de vie au travail … possibilité pour un fonctionnaire de visiter gratuitement, une fois par mois, en famille, le musée de son choix … etc) (  Le budget d’une cinquantaine de milliards prévu pour le financement des investissements d’avenir piloté par notre brillant économiste français devrait englober, ainsi, une partie des dépenses relatives à l’amélioration de la qualité de vie au travail des fonctionnaires de police, des hôpitaux publics et des enseignants : la fonction publique est un investissement d’avenir ! )

Pour les fonctionnaires communaux soumis au durcissement de leur condition de travail, en raison de l’augmentation de la tension salariale consécutive de l’assèchement des budgets des communes, il vous faudra rassurer et les employés et les maires qui les emploient.

A brûle pourpoint, je ne vois pas par quels moyens, sinon en laissant habilement entendre que les largesses fiscales que vous escomptez pour les revenus du capital allant du revenu de placement aux revenus des jeux – vous ne pouvez assurer que ces baisses d’impôt seront pérennes. Car, nécessité budgétaire oblige, vous n’avez pas de boule de cristal pour savoir si finalement, comme Sarkozy en 2011, vous ne serez pas obligé de revoir à la hausse la contribution des ménages les plus favorisés. Sachant que par principe vous refuseriez que le vingtile de revenu le plus riche ne perde du pouvoir d’achat comme en 2016, sous le « matraquage fiscal » de Hollande. Aussi pourriez-vous laisser entendre à l’opinion publique que la porte reste ouverte à un rétablissement des comptes communaux, essentiel au bien être des fonctionnaires de mairie et à la qualité de vie dans les territoires ruraux, par le recours à une contribution exceptionnelle des ménages les plus aisés.

Je ne vous conseillerais pas si vous êtes titillé sur le sujet d’invoquer cette théorie libérale économique fumeuse du ruissellement des revenus les plus hauts jusqu’à ceux les plus modestes, quand une large latitude fiscale est laissée aux plus riches. Sa mise en œuvre augmente les inégalités de revenu et grève les services publics de la ressource nécessaire à la bonne qualité de leur fonctionnement. Elle est facilement réfutable et ne repose que sur une illusion économique qu’on pourrait croire destinée uniquement à rassurer les bien-pensants, les biens-possédants, en mentant aux bien pauvres …

Permettez-moi de vous dire qu’il transpire de tout votre être une intelligence nourrie par sa capacité de synthétiser les courants de pensée contemporains, philosophique, religieux et littéraires, en cherchant à les combiner avec une approche économique nouvelle expurgée au maximum de toutes dimensions idéologique surannée. Pourtant, et peut-être est-ce dû à la dimension psychosociale de votre destin social exemplaire : vous ne semblez doté que d’une approche théorique de la condition humaine des destins sociaux les plus défavorisés ; sans avoir montré jusqu’à présent de sympathie ni de réelle empathie envers les plus pauvres, les plus défavorisés culturellement. Cela vous fait commettre des bévues, des indélicatesses envers cette frange de la société la plus démunie. De laquelle pourtant, seules votre haute compréhension intellectuelle des forces régissant le monde et votre aptitude philosophique vous rapprocheront. Il y a qu’un Président moderne n’a pas à laisser ses concitoyens les plus fragiles à leur triste sort. L’œuvre du Grand Homme, celui dont les générations futures loueront les vertus, consiste à ne pas améliorer le sort de l’Humanité sans d’abord comprendre et améliorer le sort de l’humanité en danger.

Aussi, à dessein de rassurer les salariés les plus précaires, ceux demain, en raison des mesures restrictives d’accès aux emplois aidés, qui viendront, par millier, grossir la cohorte des chômeurs ; pénalisant l’œuvre sociale du secteur associatif qui les réinsère en grand nombre ; comme perturbant le bon fonctionnement de nombres de services publics où ils sont actuellement indispensablement employés. Ces futurs exclus seront pour leur entourage social immédiat, et au cœur des villes et des villages de France, les preuves vivantes de l’échec de vos réformes nationales – si vous ne renoncez pas à cette mesure spectaculairement inefficace et impopulaire.

Autre mesure au retentissement psychologique désastreux de par les signaux que le gouvernement en mal d’économie voudrait adresser aux plus fragiles : la réduction de toutes les aides au logement. Sachez montrer au peuple français qu’il ne doit pas vous tenir rigueur des erreurs de votre gouvernement, quand vous pouvez vous amender devant lui en expliquant combien la mesure était maladroite et male formulée. Vous y gagnerez le respect et la confiance des français.

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Permettez-moi un autre instant de lecture puisque j’en ai fini avec mes conseils à votre égard pour débuter une rapide digression sur les raisons profondes qui me conduisent, aujourd’hui plus que jamais, à demeurer un « dignitaire virtuel » prompt à rapporter sa perception de la situation sociale, économique et stratégique de la société contemporaine à son gouvernement, comme à ses internautes et aux acteurs religieux, politiques et militaires de ce monde.

J’avais fortement anticipé et cru à l’hypothèse de votre élection, même si une fois celle-ci effective je savais qu’il me faudrait vous écrire. A vous « le candidat des élites » qui ne sembliez pas pouvoir apporter au peuple français la preuve de votre dévouement exclusif à l’aube du premier tour de l’élection présidentielle …

J’ai redouté qu’un parti d’extrême droite ne prenne le contrôle des destinées de la France jusqu’à votre dernière confrontation télévisée avec Marine Lepen. Mon malaise était si intense les mois précédant, à l’idée de voir Marine Lepen l’ emporter et démunir la France de cette voix qui porte dans le monde les valeurs si inépuisables et fécondes du gouvernement des hommes par la Démocratie ; que j’étais persuadé que le « webwriter » que je suis ne pouvait se permettre de ne pas envisager le pire.

Commentateur de la vie politique voir philosophe virtuel, j’étais convaincu qu’il me faudrait incarner virtuellement les ressources morales de la démocratie pour faire face au pire, qui en diffusant virtuellement sur mon site ce que le « Président honoris causa de l’Europe » pourrait et devrait dire – qui en devenant « Président honoris causa de l’Afrique », «  Procureur alpha de la Cour Pénale Internationale », « Général honoris causa de l’armée libre de Syrie » – rien que cela !  Car fallait-il que survivent les figures tutélaires emblématiques en germe dans le projet français … une manière d’excès pour contrecarrer l’extrême …

Depuis vous avez été élu. Je n’ai pas voté pour vous au premier tour, pourtant votre discours à la Sorbonne sur l’avenir de l’Europe, la semaine dernière, m’a convaincu qu’il y avait quelque chose de parent entre nos visions de l’avenir des sociétés humaines.

Vous avez même mieux écrit que je ne me proposais de le faire la lettre que j’avais prévu d’adresser au parlement européen et aux partenaires de la France. En insistant à très juste titre sur l’enjeu de la création du bien commun de l’Europe que les Etats-Nations devront défendre.

Le résumé de votre intervention ainsi que sa vidéo seront présentés sur le site de sorte qu’un maximum d’internautes puisse prendre conscience de l’efficience de vues macroéconomiques pour le monde et l’Europe.

Il me tient à cœur de travailler sur la « doctrine militaire commune de l’Europe » que vous appelez de vos vœux, et de tenter d’approfondir certains sujets que vous avez présentés, participant par la même à la circulation des idées : mission essentielle de mon site.

Monsieur le Président, satisfait de voir certaines perspectives s’ouvrir, je vous enjoins de ne pas minimiser l’importance de ce que je vous ai proposé afin de redonner courage et confiance aux français les plus démunis. Ces ajustements ne sont pas de nature à remettre en cause le budget nécessaire à la réussite de votre projet global. Ils rendront votre politique plus compréhensible et équitable.

                    Bien à vous. PATRICK RAKOTOASITERA

 

Cinq jours après le tremblement de terre politique qui vient de se dérouler en Europe, lors de l’élection des députés de notre parlement , vote qui concernait 388 millions d’européens , le constat est bien amère. L’Europe est parcourue par un sentiment de défiance envers ses institutions et nombres de gouvernements qui les cautionnent auront perdu un peu plus de crédit auprès de leur opinion publique , après ce vote.

Car ce qui s’est passé en FRANCE, la victoire du Front National sur les partis traditionnels, qui le place en possibilité d’occuper 24 sièges au parlement européen – n’est pas la seule des réussites des partis populistes en Europe.

Au ROYAUME-UNI, le parti de Nigel Farage , l’UXIP remporte 29% des voix, faisant de ce scrutin un précédant inédit depuis 1910, jusqu’à où il faut remonter pour ne voir l’emporter ni les travaillistes , ni les conservateurs.

Au DANEMARK encore , le parti populaire danois ( Danskfolkeparti : DF) avec 26,7% des voix améliore deux fois le score de 2009 et peut se targuer d’avoir 5 points d’avance sur les sociaux-démocrates au pouvoir.

En AUTRICHE, l’extrême droite , le FPÖ de Heinz-Christian Strache arrive 3ème avec 4 sièges au parlement européen. C’est un des partis avec lequel Marine Lepen et le Front national pourront faire alliance pour constituer un groupe d’influence au parlement européen. Au PAYS-BAS, le parti pour la liberté , le PVV, s’il apparait comme un des parti europhobe faisant un mauvais score, renforcera cette coalition du front National de 3 députés européen. 2 sièges de plus provenant du parti d’extrème droite suédois, les démocrates de SUEDE (SD) , où la part des extrêmes est plus faible qu’ailleurs – auquels s’ajouteront les 20 députés italiens du fantasque Beppe Grillo – constitueront ce groupe. A propos de l’ITALIE, il est à remarquer que la poussée des extrêmes y a été remarquablement maitrisée grâce à l’engouement sucité par le jeune premier ministre en fonction , Mattéo Renzi. Celui-ci avec une campagne pourtant ouvertement pro-européenne a réussi à remporter 41% des voix. Malgré ces résultats en dents de scie pour les alliers du Front National , c’est au bas mot  un groupe de 53 députés au parlement européen que devrait diriger Marine Lepen, et les conciliabules ne sont pas terminés.

Mais, et cela est un motif de satisfaction trés relatif, il faut percevoir que cette vague brune qui envahit l’Europe n’est pas unie. Il y aura des lignes de fractures entre les députés populistes. On l’a vu, à l’exception de la SUEDE, les partis populistes scandinaves récusent toute assimilation à l’extrême droite, refusant en cela toute alliance avec le Front National de Marine Lepen. En FINLANDE, nous redoutions la victoire du mouvement populiste des Vrais Finlandais , ils arrivent 3ème et seront représentés par 2 députés. Au DANEMARK, autre pays dont le mouvement populiste préfère se concentrer sur des collaborations à des gouvernements traditionnels, le raz de marée du Parti Populaire Danois est notoire, arrivé premier comme en FRANCE et au ROYAUME-UNI, il remporte 4 sièges au parlement.

Il semblerait que la part sulfureuse que véhicule le Front National , l’anti-sémitisme répété de son fondateur et de ses sympathisants empêche aussi, pour l’heure, tout rapprochement avec le parti populiste  anglais de Nigel Farage , l’UKIP. Celui-ci , grand vainqueur des élections avec 23 sièges gagnés a créé un séisme politique au ROYAUME-UNI où seule l’ECOSSE semble avoir résistée aux sirènes populistes dénonçant l’immigration non désirée, rejetant les élites traditionnelles , pronant la sortie du R.U de l’EUROPE. Certes, le parti anti-européen de nigel farage n’envisage pas de future victoire à la chambre des communes , mais tout comme le FN en FRANCE , l’UKIP comptera. Il se peut même qu’un effritement des voix des conservateurs à leur profit, coute la victoire à David Cameron, l’actuel premier ministre.

Marine Lepen toujours soucieuse de l’image de son parti ne s’alliera pas avec Aube Doré en GRECE pour la raison que ce parti se dit ouvertement néo-nazi et que cela ferait tâche dans sa quête de respectabilité. Aube Doré arrive 3ème avec 9,34% des suffrages et aura 2 députés. Le Jobbik en HONGRIE , lui également mis à l’écart par les autres mouvements populistes arrive 2ème en maintenant son score de 2009, il remporte 2 sièges au parlement européen.

En revanche c’est un echec de la vague extrêmiste en SLOVAQUIE, où le parti national slovaque qui devait faire alliance avec le FN se retrouve sans députés.

En POLOGNE, le congré de la nouvelle droite récolte 7,06% des voix et avec 4 eurodéputés devient le 6ème parti. Ou l’on voit que le populisme n’est pas ineluctable quand les hommes politiques sont à la hauteur de la menace, car en Pologne comme en ITALIE, un homme aura fait la différence. Il faut dire en la matière que la crise ukrainienne aura conféré une stature internationale au 1er ministre Donald Tusk qui en pronant une union énergétique afin de sécuriser les approvisionnement en gaz , et en rassurant les polonais face au géant russe , a su fédérer les voix autour du parti de centre droit au pouvoir.

Si les premières projections en siège au parlement permettent d’estimer à 140 voir 200 le nombre de députés européen issus de la mouvance eurosceptique, le plus grand groupe avec 211 députés reste celui du parti populaire européen (le PPE) qui fédère les familles de droite tel l’UMP en FRANCE ou la CDU allemande. Son chef de file Jean Claude Juncker devrait ainsi devenir le prochain président de l’EUROPE. Mais alors que le PPE a reculé par rapport à l’élection de 2009, de son côté la gauche réunies sous l’appelation des socialistes et démiocrates dont fait parti le PS français, obtient 193 sièges . Pour la gauche européenne un meilleur score qu’en 2009. Quand les centristes se maintiennent à 74 sièges et que reculent les verts avec 58 députés élus.

Il faut se tourner vers l’ALLEMAGNE pour y observer un équilibre des partis traditionnels , la CDU y gagne 36% des suffrages, le SPD 27,4 % et les écologistes sont à 10,5%. Tandis que les partis anti-européens semblent maintenus en marge. Succès tout de même de l’AFD, Alternative pour l’ALLEMAGNE de Bernd Lucke , lequel, en atteignant 7% et 7 sièges , implante dans le paysage politique allemend un parti eurosceptique qui durant la campagne aura insisté sur la nécessité de limiter les pouvoirs de la commission européenne.

Il est d’autres pays , notamment l’ESPAGNE et le PORTUGAL que la crise qu’ils endurent faisait craindre de voir vaincre un mouvement populiste. Ce n’est pas le cas. Les partis traditionnels y ont perdu de leur autorité, certes. Cependant au profit d’oppositions qui n’ont pas d’accointance avec l’exrême droite. En ESPAGNE la percée des Indignés , le nouveau parti Podemos qui arrive 4ème et empoche 5 sièges, est de nature à faire réfléchir. Car si tous les europhobes partagent l’obsession de l’étranger extra-européen, si tous fustigent les immigrés et même les immigrés trans-européens quand il s’agit des bulgares ou des roumains; il existe un mouvement , celui des indignés capable d’afficher d’autres revendications qu’un simple rejet de l’ EUROPE ou une hostilité déclarée à l’Islam. Et on en viendrait à déplorer que ce mouvement n’ait pas eu plus d’impact en FRANCE et au ROYAUME-UNI où les manifestants de 2011, alors unis d’une même indignation envers le monde de la finance et du buiseness sans morale, n’ont pas réussi à fédérer un mouvement politique qui aurait pu contrecarrer cette montée de l’extrême droite en EUROPE.

Est-il trop tard ? Cette vague brune prendra-t-elle corps pour l’élection des présidents nationaux ? Verra-t-elle Marine Lepen arrivée au pouvoir en 2017 ?

J’ aimerais pouvoir être plein de certitude , lorsque moi aussi je suis pris de doutes en décortiquant les statistiques. Car en France presque toutes les circonscription ont voté pour un représentant du FN, et même l’ILE-DE-FRANCE autour de PARIS n’échappe pas à une percée Lepenniste. Il semble qu’en sus de 2002 avec l’arrivée au deuxième tour d’un candidat d’extrême droite , cette raclée soit un palier supplémentaire significatif de l’exaspération des français et dés que l’on y regarde de plus près certains signes inquiètent plus que d’autres.

Certes le Front National affiche un discours populiste et démagogue et il n’est pas étonnant qu’il plaise au classe les plus modestes comme les ouvriers et les employés chez qui le score est respectivement de 43% et 38 % des suffrages remportés. Mais le malaise parmi cette population est d’autant plus grand que ces voix ont été rafflée au parti socialiste ,lequel s’effondre à 16% et 8% pour ces catégories socio-professsionnelles. Et même les partis radicaux de gauche ne semblent pas en profiter. Ce qui en dit long sur un président socialiste à la dérive , qui n’aura de cesse de vouloir éviter une dissolution de l’assemblée nationale que pourrait provoquer une fracture plus consommée avec sa fragile majorité. Hypothèse désastreuse qui soit pousserait les 56% d’abstentionistes à se manifester pour théoriquement faire barrage à l’extrême droite. Soit ni plus ni moins aurait des chances de voir l’assemblée nationale devenir un repère d’extrêmistes. Pari à trés haut risque pour Hollande en perspective.

L’autre enseignement de ce scrutin est l’implantation du FN au sein des moins de 35 ans , pour qui à 30% le vote FN est paru naturel. Tandis que la part des plus de 60 ans ne semble pas avoir été si sensible au discours de Marine Lepen, sinon pour 21% d’entre-eux. L’UMP , le parti de droite apparaissant comme le parti qui séduit les plus de 60 ans, avec 25% de cette classe d’âge concernée par l’UMP. D’un côté donc des jeunes que le rôle de l’extrême droite dans l’histoire contemporaine n’effraye plus. De l’autre des parents dont l’adhésion au Fn est tributaire de la catégorie socio-professionnelle, donc de l’angoisse générée par la crise et le manque d’homme fort à la tête du pays.

De plus si l’UMP se voyait pour une raison ou une autre, scandale , déchirement interne, privée de candidat carismatique à l’approche des présidentielle, cela créerait un boulevard pour Marine Lepen , dans l’actuel desaveu du président français. Et est-ce la mobilisation étudiante d’hier contre l’extrême droite qui ayant rassemblé 30 000 personnes en France,  annonce un sursaut démocratique ? A vrai dire : seuls les résultats et performances de l’extrême droite au sommet de l’EUROPE permettra de le savoir.