Jeff koons a réussit à terminer l’année sur le piédestal vestale des artistes contemporains les mieux payés, les mieux fourni en équipe d’ouvrier spécialisés autant  qu’orfèvres, les mieux représentés dans les musées avec une exposition internationale rétrospective de l’oeuvre de Koons au whitney Museum of american art; au centre pompidou à Paris; et au musée Guggenheim de Bilbao.

L’artiste semble avoir été dés le début assez futé pour composer avec son réel talent de peintre par exemple comme Niky de Saint-Phalle a su rendre par ses sculptures ce que sa technique limitée de peintre entravait en elle: Jeff Koons commence par installer des jouets gonflables sur deux plaques de miroir facile à poser, et au rendu propre pour un premier travail qui peut rivaliser dorénavant avec l’art des années 80, lorsque Dali torche vacillante en ces années n’en finit plus d’inonder les marchés de ses faux, que sa main tremblante de plus en plus signe chaque fois avec plus de peine.

Koons a le génie des affaires , des opportunités, des rapprochement les plus loufoques quitte à imiter le minimalisme de Dan Flavin, avec ces aspirateurs neufs exposés avec des néons dans des vitrines, dont il finance la minutieuse production en travaillant à wall Street dans le courtage, pour enfin s’offrir une grande véritable exposition publique d’un Koons qu’on expose dans la vitrine du muséum of comtemporary Art de New York : le début en 1980 d’un trentenaire prometteur  .

Il y a cela est vrai un sens du fini, de l’achevé , du fait , du propre et rutilant qui émaille son travail de sculpture: tout le processus de la création est sous-traité, certes, mais le résultat est souvent une réussite où la mauvais goût, nous dirons le kitch, dans un soucis de générosité intellectuelle populaire semble rivaliser avec les canons classiques et est fait avec tous les secrets de la magie que recèle l’art.

Koons pourrait-être le Harry Poter de la peinture moderne avec cette cinquantaine de collaborateurs qui assemblent au puzzle la juste position et tonalité des couleurs que requièrent la mise en peinture de ses délires « photochopés » aux quels s’adonne Koons le patron de la marque ; Jeff Koons.

Tel un aveugle Jeff Koons expose au monde , « Le monde qu’il voit déjà », que le monde voit déjà; cela attise la dimension spectaculaire de sa production, mais Jeff Koons ne semble pas voir (ou peut-être est-ce moi) que si « le mirage de l’art « , pareil à ceux merveilleux des déserts, est quant à lui: solide, le faire reposer sur le divertissement, en dissipe en partie la Beauté.

jeff Koons sculpture

En matière de Beauté, Pietro Vannuci , dit « le Pérugin » dont le musée Jacquemart-André a permis que soit offert à l’oeil du spectateur, la délicatesse du trait de pinceau, s’il est un peintre de la Renaissance , probablement né vers 1450, fut à son époque ce que Jeff Koons représente pour la notre : un artiste renommé qui, lui, travailla pour l’institution religieuse et des commanditaires privés, en apportant au quattrocento une capacité remarquée à peindre des sujets en leur restituant une dimension psychologique et une profondeur inégalée, sinon par Léonard de Vinci qu’il croisa  dans l’effervescence artistique d’une Florance qui attire à elle toutes les célébrités de la peinture.

Dans les deux reproductions présentées ici, le Pérugin peint à 20 ans une vierge à l’enfant à droite de l’image, avec une finesse rare, un pinceau sage à sculpter les rondeurs d’une madone , tout en personnalisant le caractère de Jesus , enfant, à un point si proche de la vérité qui peut lier un enfant à sa mère, n’importe lequel, et quelle que fut la mère ; que ce talent devint sa marque de fabrique, l’aspect par lequel on identifiait tout de suite un de ses tableaux. Fait à 50 ans, l’autre vierge à l’enfant à droite rend une madone songeuse, presque plus femme que mère; et un Jésus enfant dont l’instant d’une de ses pensées est figé sur la toile.

Certes à la décharge de Jeff Koons , Marcel Duchamp nous rappelle : « Que le goût soit bon ou mauvais, cela n’a aucune importance, car il est toujours bon pour les uns et mauvais pour les autres. Peu importe la qualité, c’est toujours du goût »

Seulement si Marcel Duchamp qui voit dans le titre du tableau : « cette couleur invisible » qui n’y manque pas et veut dépasser le Réalisme pour créer une peinture de l’invisibilité, s’il se sépare des éléments constitutif de l’acte de peindre sur une toile, comme si le contenant ne pouvait échafauder correctement ce but,à son instar, se dé-saisir de l’acte concret de créer pour ne faire que concevoir comme le fait Jeff Koons, parti pourtant des mêmes bases :  ne lui apportera pas forcément , malgré les millions de dollars engagés, plus qu’un « simple » ordinateur capable de calculer plus vite que l’homme les énumérées combinaisons multiples du jeu d’Echec, encore une fois qui ne représente que trop mal l’aspect matriciel de la Peinture, reine incontestée des arts.

Car ce vers quoi tend Duchamp si cela le fait pencher du côté de la sculpture pour représenter ce qui échappe à la rétine, mais constitue bel et bien , ou du moins, participe aux lois qui tiennent l’Univers : il est certain que la recherche poursuivie, même si comme j’aime à le répéter : » la première fois c’est du génie , décliné à l’infini : c’est de l’escroquerie »- la recherche est en apparence onéreuse ; comme il faut disposer de la bonne table des éléments, ceux physique, réels, et symbolique afin d’offrir au XXIème siècle, plus qu’une révolution cantique, le premier maillon entre d’une part: la transformation automatisée du monde en signes informatiques, biologiques et symboliques : ce qui serait l’avènement déjà réalisée de la voix intelligente mais encore maladroite de « l’être nouveau »: l’ordinateur.

Et d’autre part: le continuum qu’il faut faire réagir ou atteindre ou transpercer ou le laisser vous transpercer : le continuum qui n’a pas de meilleur nom que : »l’Inconscient Collectif ».

Le tableau que je souhaite présenter pour inaugurer ou renouveler cette année s’intitule: « ABEL et CAÏN » , je n’ai pu le finir ou peut-être cette version si est clause, je n’y reviendrai pas et ne m’attacherai à en peindre les trois personnage : CAÏN, la LIONNE et ABEL que lorsque je solliciterai une  reproduction par la méthode du traceur, fournissant un support assez agréable à peindre.

La lionne

Et ABEL, à moins que …

Par ce tableau dont la géométrie est Euclidienne mais n’emprunte aux fractales que le nom, car là le nombre est maîtrisé par le symbole , ce qui crée un autre chemin géométrique parent, j’ai essayé d’emprunter la « machine à écrire Africaine » pour tester la symétrie d’une Eau dont les cercles qui la composent sont imbriqués dans des champs si multiples qu’il s’entrecoupent et , cela laisse apparaître une autre géométrie.

Que cette année soit celle du courage et de la tendresse.

Patrick Rakotoasitera

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lettre envoyée à Olivier Deprez le 22 septembre 2008 sur le très intéressant site de « La Nouvelle Lettre du Jeudi ».

Monsieur l’artiste graveur, auteur du « Journal d ‘un graveur », permettez moi de vous repondre, tout d’abord en vous disant combien j’apprecie votre style d’ecriture et la facilite avec laquelle celui-ci semble jaillir de votre clavier.

Je percois cependant dans votre appreciation de l’opportunisme artistique de Damien Hirsch une c ertaine melancolie, presque du desespoir a l’idee de trop bien decripter les travers d’une avant-garde londonnienne qui en approchant son but – a savoir: acceder a une reconnaissance artistique internationnale – aurait neglige l’essentiel: une demarche honnete, soutenue par une approche – disons philosophique- qui, additionnee aux moyens utilises, eux aussi honnetes,aurait confere a l’oeuvre ou a la creation une valeur intrinseque propre a la designer comme art,selon le sens ideal , pour ne pas dire idealise, que vous semblez accorder a ce mot.

Aussi, le Veau d’or de Damien Hirsch dans son formol, serait presque une redondance; l’oeuvre serait comme le sujet dont elle traite: une parodie de Dieu comme une parodie de l’art qui n’aurait de valeur que celle monnaitaire qu’on a bien voulu lui attribuer aux encheres. Quelques 14 millions de dollars tout de meme. Mais cela, selon vous, ne saurait faire oublier le caractere malhonnete d’une reflexion sur la mort sans envergure, parce qu’elle aurait tendance a aseptiser son produit par un vernis esthetique denue de dimension ethique, pour le rendre lisse et a vrai dire parfaitement consommable, malgre la repulsion que peut inspirer la presentation d’un cadavre. Que ce soit de l’art, je le crois, ne semble pas vous choquer; que cela soit emblematique de l’avant-garde londonnienne ( que je reduis a Damien Hirsch peut-etre un peu vite) voila plus derangeant. On en serait arrive la!, semblez-vous regretter: un art fait par des businessman pour des businessman, et qui vaut de l’or!; la residant le malheur et le mal-entendu. Malheur parce qu’il y a de quoi penser que l’art est « mort ». Mal-entendu parce que, face a l’extraordinaire transaction financiere – 140 million de dollars lors de la vente aux encheres- celle-ci confrontee a la pauvrete ethique des creations de Damien Hirsch qui n’hesite pas, semble-t-il, a sacrifier la vie d’animaux au nom de l’art, le spectateur a de quoi se dire que l’art, bel et bien, est devoye par ces fossoyeurs mercantiles et, comme vous, peut penser que cela est symptomatique de notre epoque.

Pour autant, Damien Hirsch n’est pas comparable, selon moi, a Jeff Koons, le precedant artiste le plus cher du monde, car la production de Koons montre qu’elle n’est qu’un avatar du pop art Warholien; ainsi pareillement caracterisee par la manie d’elever au rang d’art les produits commerciaux de la culture de masse. Un art souvent de mauvais gout chez Koons, dont la portee philosophique est quasi nulle rapportee aux ready made de Duchamps ( le plus fameux et peut-etre feneant des surrealistes) , lesquels, deja bien trente ans auparavant, choquaient le monde en ouvrant la voie a un art conceptuel ayant balaye les techniques traditionnelles de l’art ( sculpture-peinture), au profit d’installations ou pourraient etre inseres les objets du quotidien. Duchamps a defriche la voie pour Warhol et Warhol pour Koons. Certes, si la premiere fois c’est du genie, decline a l’infini: c’est de l’escroquerie. D’autant plus qu’en bout de chaine, dans le travail d’un Koons n’apparait plus vraiment une dimension critique de la societe. Non, vous avez raison, ces creations sont de plein pied embourbee, sans distanciation, dans une esthetique mediatique de masse ou la panthere rose n’aurait pas moins d’epaisseur dans cet art qu’un wagon de deportes suspendu a une grue…

Bien au contraire de la legerete de Koons, et bien que lui aussi soit un businessman averti, ce qui peut deranger, Damien Hirsch par son style, et tout en proposant aussi des intallations, se rapproche des recherches hyper-realistes, les outrepasse d’une certaine maniere, en presentant l’etre non plus transfigure par le pinceau, mais tel qu’il est dans le processus entropique rallenti: soit encore en chair et en os.Or, son soucis notamment de montrer l’interieur du cadavre, ou comme pour une de ses sculptures d’ange de facture classique, son attachement a reveler au dela de l’apparence le detail medical de ce qu’on distingue sous la peau, illustre parfaitement bien les paradoxes de notre epoque. Ainsi, le regne de l’apparence y est constamment court-circuite par l’omnipresence morbide de l’ephemere. Et la dimension sacree (pensez au Veau d’or) est d’emblee denoncee comme usurpation et reduite par mille detail a la chair morte de l’animal bien reel qui l’incarne.Or cette demarche, si elle manque d’ethique par les moyens employes, denote tout de meme en son coeur l’existence d’une certaine interrogation philosophique dont elle se nourrit.Cela, a mon sens, est la marque d’une demarche artistique coherente. Par ailleurs, je crois distinguer egalement dans le processus mercantile qui environne la demarche de Damien Hirsch, une sorte de cynisme bien surrealiste pour le coup. Car les aquereurs de certaines de ses oeuvres n’auront jamais en leur possession qu’un cadavre dont la putrefaction est juste rallentie. Ce qui pour le commun des mortels devrait etre un motif de satisfaction ou de raillerie, tant il semble stupide d’aquerir si cher une oeuvre si ephemere. Avoir vendu a prix d’or a Saatchi, le plus celebre marchand d’art du monde, un requin dans un aquarium, aujourd’hui bien degrade, parait-il, n’est-ce pas la de la part de Damien Hirscht le summum de l’humour surrealiste?

Vous l’aurez compris: le jeune Damien hirsch ( la quarantaine) ne me laisse pas indifferent et son succes ne me scandalise pas. Pourtant, je suis egalement sensible a la dimension ethique de toutes oeuvre et c’est dans mon travail de creation – tapez patrick rakotoasitera sur google- que , comme vous, je cherche cette voie intermediaire, voir transversale, ou il ne s’agirait ni de copier les maitres passes en les presentant floutte, par exemple; ni d’attiser le ressentiment du grand publique en profitant de la stupidite et de l’avidite commerciale des collectionneurs fortunes.

Or, si je peux comparer mon travail a celui de Damien Hirsch, d’emblee la modestie de mes moyens (que vous prendriez peut-etre pour de l’honnetete), ainsi que mon inaptitude quasi pathologique a integrer le monde dans lequel nous vivons, me semblent etre mes signes ou defauts distinctifs. Je peinds a l’huile des hommes primitifs dont je confronte l’univers esthetique aux fondements lui aussi esthetique sur lequel repose nos societes modernes, lors d’un jeu perpetuel de correspondances avec les oeuvres les plus marquantes des artistes modernes et contemporains. Et a l’instar de mes primitifs, j’ai tente d’avoir une hygiene de vie en accord avec mon ethique: je ne conduits pas, jusqu’a peu, detestais l’ordinateur et tentais d’etre le consommateur le moins zele. De surcrois, la representation sur la toile de tous objets un temps soit peu manufacture ou industriel m’apparaissait incompatible avec ma demarche. Et toutes tentatives d’elever l’art pictural, comme par l’emploi de la perspective – qu’avait imagine d’introduire dans le tableau Leonard de Vinci, afin d’elever son art au plus haut niveau de la hierarchie des arts, en l’enrichissant d’une qualite spirituelle ou scientifique – m’apparaissait vaine. A mes yeux desesperes, l’homme etait dechu, devenu simple materiel de transition, tel les supplicies des camps de concentration, ou produit commercial a part entiere, finalement sans plus de valeurs qu’une vache de Damien Hirsch justement. caracteristique defavorable a mon ambition, n’ayant pas voulu suivre une filiere artistique ordinaire, ma technique de peintre autodidacte ne pouvait rivaliser vraiment avec mes dispositions naturelles pour le dessin. Aussi, dans mes creations les moins abouties, je faisais preuve d’incompetenses stylistiques. Moi, pauvre here, qui croyais tout revolutionner en presentant le monde primitif sous l’hospice du realisme voir de l’hyper-realisme.

Aujourd’hui, je crois m’etre reconcilie avec mon temps, et a ma naivete ( peut-etre mal placee et torturee) des premiers jours, a succede une stabilite interieure correlative d’une plus grande maturite. Desormais, je peux concevoir d’integrer de l’architecture dans mon prochain tableau que je veux appeler:  » Veau d’or et cathedrale de fric ». Et intuitivement, je sens qu’est praticable cette voie royale originale et novatrice qui me fera passer definitivement de l’art moderne a l’art contemporain; en participant a un monde ou les apports des differentes cultures de l’humanite pourraient dessiner de nouvelles perspectives esthetiques. Sans se devoyer les unes par rapport aux autres; sans seulement coexister, comme coexistent dans la douleur les rares peuples demeures au stade du neolithique, et leurs contemporains des megalopoles. Ce, dans une demarche ou il ne serait pas seulement question de faire du fric, mais d’avoir du fric pour faire quelque chose d’utile pour les autres.Quels projets altruistes ne pourrait-on pas elaborer avec 600 million de dollars, estimation de la fortune de Damien Hirsch ? Est-ce un artiste devenu milliardaire qui renversera le monde ? … pour ma part, je ne desespere pas.

En attendant, vous pouvez consulter mon site, ou un message, meme critique, de votre plume magique, serait apprecie. En vous saluant, je vous prie d’excuser mes fautes d’orthographe: lorsque j’ai cru pouvoir me lancer dans la litterature, ma pretention m’a conduit a penser que je pouvais faire fi de l’orthographe, et depuis je suis la honte de mes anciens professeurs de francais…

bien a vous.

Patrick rakotoasitera