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L’année qui vient de s’écouler a vu se dérouler la célébration des 50 ans de peinture de Jean Andrianaivo Ravelona en France. Après une célébration inaugurale en septembre dernier lors des journées de Madagascar à l’Unesco, l’artiste peintre s’est illustré en décembre au château historique d’Asnières, une ville qui a aussi  accueilli dans son passé le célèbre Van Gogh. Il a  accordé, ici, de retracer l’évolution de sa peinture, le rayonnement de son style « Ay fanahy »  et ses projets en chantier. Interview.

*Les Nouvelles : Si vous deviez résumer votre carrière en quelques périodes, ce seraient lesquelles ?

– Jean Andrianaivo : Je me souviens comme si cela datait d’hier. C’était en décembre 1968 que j’ai fait mon premier tableau à la gouache. Ce fut le «Début» de mon aventure picturale sous le guide Ernest Rakotondrabe, plus connu sous le nom de Dadanesy, mon premier prof de peinture aux Arts appliqués malgaches à Ampasampito.  Dans la foulée, ma manière de peindre a évolué vers le «Classique réalisme».

Ensuite, depuis mon séjour en Italie à partir de 1976, mon style tend vers le clair obscur, marqué par l’influence des maîtres italiens dont Michel Ange et des peintres flamands comme Rubens. Ce fut ma période appelée plus tard «Tourment». À partir de 1979, j’ai passé à une période très éclectique dite «Découverte» avec l’apparition de différents styles à savoir le cubisme, le surréalisme, l’art abstrait, le tachisme et bien d’autres. C’est pendant cette période que j’ai reçu le message intuitif me confirmant la peinture comme ma future carrière. Au même moment, j’ai quitté l’enseignement à l’Ecole des Arts pour aller travailler au Centre national de l’artisanat malgache. Y restant 21 mois, j’ai démissionné de mon poste de chef de service promotion pour réaliser ma vocation d’artiste. Ma carrière professionnelle de peintre a ainsi démarré le 3 mars 1981, une étape décisive et significative qui a marqué ma période  dite « Espoir ». Vers 1986, ma façon de voir le monde a complètement changé. Par ailleurs,  j’ai découvert  les thèmes visions futuristes et cosmiques qui m’inspiraient beaucoup durant cette période «Lumière», située entre 1985 et 1988.

*Le « Ay fanahy » est-il issu de ces 6 périodes précédentes ?

– Effectivement, elles donnent lieu à une synthèse pour faire naître un style nouveau. Le «Ay fanahy» se définit comme une osmose du visible à l’invisible, rencontre du réel au spirituel. Avant la création du nom du style, je me suis préparé quelques mois auparavant par mon guide. Puis quand est venu le moment fort de l’inspiration, le mot Ay fanahy s’est imposé en moi, lequel va être le nom de mon style de création. Le mot «Ay», signifiant intuition, est d’origine malgache très lointaine depuis le continent de la Lemurie.  «Fanahy» se traduit par esprit, âme. J’ai déjà ressenti le «Ay fanahy» depuis ma petite enfance. Il symbolise la vibration de l’âme, l’amour et m’a fait visionner différentes choses dans ma vie… qui ont été vérifiées après…

*Comment les occidentaux perçoivent-ils votre propre style ?

– Le Ay fanahy prend graduellement sa place dans le milieu culturel occidental. Depuis les 20 années que je suis en France, les œuvres Ay fanahy ont été 24 fois primées, entre autres par le Prix du conseil général, la Médaille de la ville de Paris, le Prix du public dans beaucoup de salons. En juin dernier, mes œuvres ont gagné le 1er Prix Manet au Salon Arga. La promotion culturelle en Occident n’est cependant pas gagnée facilement. Le chemin est long, tout en sachant qu’il faut vraiment de la patience.

*Après les rétrospectives, les perspectives.

– L’exposition des 60 œuvres rétrospectives Asnières sur Seine constitue le pilier du jubilé du mois dernier. Dans l’ensemble, cela a été un réel succès. Ce fut ma plus grande et importante réalisation événementielle depuis 50 ans, avec l’appui indéfectible des artistes participants, de la diaspora et de la ville hôte. Dans mes perspectives d’avenir, les célébrations dans ce cadre sont prévues en Allemagne, en Belgique et bien évidemment, à Madagascar. Par ailleurs, la formation artistique en France et la poursuite du programme de formation des futurs artistes à Madagascar font partie de mes projets.

Jeff koons a réussit à terminer l’année sur le piédestal vestale des artistes contemporains les mieux payés, les mieux fourni en équipe d’ouvrier spécialisés autant  qu’orfèvres, les mieux représentés dans les musées avec une exposition internationale rétrospective de l’oeuvre de Koons au whitney Museum of american art; au centre pompidou à Paris; et au musée Guggenheim de Bilbao.

L’artiste semble avoir été dés le début assez futé pour composer avec son réel talent de peintre par exemple comme Niky de Saint-Phalle a su rendre par ses sculptures ce que sa technique limitée de peintre entravait en elle: Jeff Koons commence par installer des jouets gonflables sur deux plaques de miroir facile à poser, et au rendu propre pour un premier travail qui peut rivaliser dorénavant avec l’art des années 80, lorsque Dali torche vacillante en ces années n’en finit plus d’inonder les marchés de ses faux, que sa main tremblante de plus en plus signe chaque fois avec plus de peine.

Koons a le génie des affaires , des opportunités, des rapprochement les plus loufoques quitte à imiter le minimalisme de Dan Flavin, avec ces aspirateurs neufs exposés avec des néons dans des vitrines, dont il finance la minutieuse production en travaillant à wall Street dans le courtage, pour enfin s’offrir une grande véritable exposition publique d’un Koons qu’on expose dans la vitrine du muséum of comtemporary Art de New York : le début en 1980 d’un trentenaire prometteur  .

Il y a cela est vrai un sens du fini, de l’achevé , du fait , du propre et rutilant qui émaille son travail de sculpture: tout le processus de la création est sous-traité, certes, mais le résultat est souvent une réussite où la mauvais goût, nous dirons le kitch, dans un soucis de générosité intellectuelle populaire semble rivaliser avec les canons classiques et est fait avec tous les secrets de la magie que recèle l’art.

Koons pourrait-être le Harry Poter de la peinture moderne avec cette cinquantaine de collaborateurs qui assemblent au puzzle la juste position et tonalité des couleurs que requièrent la mise en peinture de ses délires « photochopés » aux quels s’adonne Koons le patron de la marque ; Jeff Koons.

Tel un aveugle Jeff Koons expose au monde , « Le monde qu’il voit déjà », que le monde voit déjà; cela attise la dimension spectaculaire de sa production, mais Jeff Koons ne semble pas voir (ou peut-être est-ce moi) que si « le mirage de l’art « , pareil à ceux merveilleux des déserts, est quant à lui: solide, le faire reposer sur le divertissement, en dissipe en partie la Beauté.

jeff Koons sculpture

En matière de Beauté, Pietro Vannuci , dit « le Pérugin » dont le musée Jacquemart-André a permis que soit offert à l’oeil du spectateur, la délicatesse du trait de pinceau, s’il est un peintre de la Renaissance , probablement né vers 1450, fut à son époque ce que Jeff Koons représente pour la notre : un artiste renommé qui, lui, travailla pour l’institution religieuse et des commanditaires privés, en apportant au quattrocento une capacité remarquée à peindre des sujets en leur restituant une dimension psychologique et une profondeur inégalée, sinon par Léonard de Vinci qu’il croisa  dans l’effervescence artistique d’une Florance qui attire à elle toutes les célébrités de la peinture.

Dans les deux reproductions présentées ici, le Pérugin peint à 20 ans une vierge à l’enfant à droite de l’image, avec une finesse rare, un pinceau sage à sculpter les rondeurs d’une madone , tout en personnalisant le caractère de Jesus , enfant, à un point si proche de la vérité qui peut lier un enfant à sa mère, n’importe lequel, et quelle que fut la mère ; que ce talent devint sa marque de fabrique, l’aspect par lequel on identifiait tout de suite un de ses tableaux. Fait à 50 ans, l’autre vierge à l’enfant à droite rend une madone songeuse, presque plus femme que mère; et un Jésus enfant dont l’instant d’une de ses pensées est figé sur la toile.

Certes à la décharge de Jeff Koons , Marcel Duchamp nous rappelle : « Que le goût soit bon ou mauvais, cela n’a aucune importance, car il est toujours bon pour les uns et mauvais pour les autres. Peu importe la qualité, c’est toujours du goût »

Seulement si Marcel Duchamp qui voit dans le titre du tableau : « cette couleur invisible » qui n’y manque pas et veut dépasser le Réalisme pour créer une peinture de l’invisibilité, s’il se sépare des éléments constitutif de l’acte de peindre sur une toile, comme si le contenant ne pouvait échafauder correctement ce but,à son instar, se dé-saisir de l’acte concret de créer pour ne faire que concevoir comme le fait Jeff Koons, parti pourtant des mêmes bases :  ne lui apportera pas forcément , malgré les millions de dollars engagés, plus qu’un « simple » ordinateur capable de calculer plus vite que l’homme les énumérées combinaisons multiples du jeu d’Echec, encore une fois qui ne représente que trop mal l’aspect matriciel de la Peinture, reine incontestée des arts.

Car ce vers quoi tend Duchamp si cela le fait pencher du côté de la sculpture pour représenter ce qui échappe à la rétine, mais constitue bel et bien , ou du moins, participe aux lois qui tiennent l’Univers : il est certain que la recherche poursuivie, même si comme j’aime à le répéter : » la première fois c’est du génie , décliné à l’infini : c’est de l’escroquerie »- la recherche est en apparence onéreuse ; comme il faut disposer de la bonne table des éléments, ceux physique, réels, et symbolique afin d’offrir au XXIème siècle, plus qu’une révolution cantique, le premier maillon entre d’une part: la transformation automatisée du monde en signes informatiques, biologiques et symboliques : ce qui serait l’avènement déjà réalisée de la voix intelligente mais encore maladroite de « l’être nouveau »: l’ordinateur.

Et d’autre part: le continuum qu’il faut faire réagir ou atteindre ou transpercer ou le laisser vous transpercer : le continuum qui n’a pas de meilleur nom que : »l’Inconscient Collectif ».

Le tableau que je souhaite présenter pour inaugurer ou renouveler cette année s’intitule: « ABEL et CAÏN » , je n’ai pu le finir ou peut-être cette version si est clause, je n’y reviendrai pas et ne m’attacherai à en peindre les trois personnage : CAÏN, la LIONNE et ABEL que lorsque je solliciterai une  reproduction par la méthode du traceur, fournissant un support assez agréable à peindre.

La lionne

Et ABEL, à moins que …

Par ce tableau dont la géométrie est Euclidienne mais n’emprunte aux fractales que le nom, car là le nombre est maîtrisé par le symbole , ce qui crée un autre chemin géométrique parent, j’ai essayé d’emprunter la « machine à écrire Africaine » pour tester la symétrie d’une Eau dont les cercles qui la composent sont imbriqués dans des champs si multiples qu’il s’entrecoupent et , cela laisse apparaître une autre géométrie.

Que cette année soit celle du courage et de la tendresse.

Patrick Rakotoasitera

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dossier artistique : l’ETHNO-SURREALISME

D’André Breton, à Salvador Dali, en passant par Marcel Duchamp, les surréalistes sont mes prédécesseurs sur les chemins de création que j’explore depuis plus de Vingt ans. Du surréalisme, j’ai hérité le goût de plonger dans la civilisation africaine, à laquelle m’enracinent mes origines malgaches. N’étant jamais retourné à Madagascar depuis ma naissance, mon propos sur l’Afrique ne pouvait qu’épouser la démarche surréaliste, comme il épouse les limites d’un rêve éveillé.

Le rêve d’une conscience qui placerait l’ Humain au cœur d’une forêt de symboles directement reliés aux signes de l’Univers. Le rêve d’une Humanité, une et indivisible, détentrice d’un savoir ésotérique que l’on retrouve universellement chez toutes les civilisations primordiales.

Depuis 1997, date de la remise du prix « jeune créateur » pour ma participation au VIIème salon d’arts plastiques de Dreux, récompensé alors pour le tableau ici présenté : « la marche vers le soleil » ; il s’est agi de rendre compte d’un maximum de peuples premiers, en un détour mystique et ethnographique qui compose, depuis, l’ETHNO-SURREALISME dont je suis le représentant.

L’ETHNO-SURREALISME permet de procéder à des décalages des repères bibliques et mythologiques occidentaux grâce à la mise en avant des symboles primitifs et ancestraux, et à l’abondance de références à d’autres civilisations : ainsi dans « l’Allégorie du secret du pouvoir de l’Ecriture », tableau de 100 x 120 cm, des années 90, la question du rapport des intellectuels au pouvoir, et de leur usage de l’Ecriture dans leurs combats – est transférée dans un contexte égyptien et africain , où la question est explorée dans l’allégorie représentée ( Prix des artistes au salon afro-caribéen de Grigny en 2008 )

Autre toile représentative de mon travail en l’an 2000 : « Eve, Caïn et les esclaves », peinture à l’huile sur toile de 200×150 cm, qui présente Eve et ses enfants sur un trône porté par des esclaves devant la mer.

« Les penseurs », huile sur toile ( 120×120 cm), encadré de moulages de dents , fait partie de cette série de « TABLOBJET » ( tableau + OBJETS) que je présente sur mon site http://patrick_rako.nuxit.net depuis 2006 . Ou quand l’ETHNO-SURREALISME consiste aussi à provoquer des collisions non plus linguistiques au sein de l’image, mais également des collisions culturelles, vectrices de sens ou de non-sens, en mettant en scène l’antithèse de l’homme moderne : l’homme primitif aux prises avec des objets réels issus de la consommation de masse, par un jeu d’association entre objet réel, image peinte et titre évocateur.

L’EAU est un élément que j’aime à représenter dans mon travail plastique, même si ici avec : « les Trois grâces », grand tableau à l’huile sur toile de 100×170 cm, est plutôt évoqué l’aspect commercial de l’eau buvable sous forme de sodas ou de boissons alcoolisées.

« Totem » est un objet peint en relation avec l’ EAU : une planche de surf.

Voici pour finir les tableaux primés en 2013 pour le concours « Chorum et handicape » : « Adam le chaman », encadré de briquets qui mêle les éléments : l’EAU et le FEU, l’EAU et la TERRE.

« Vison d’EVE » encadré de cannettes, restitue une Eve dubitative entre la source originelle d’une EAU créatrice, et la réalité contemporaine d’une eau désacralisée.

Autre tableau ayant reçu le « prix coup de cœur Chorum 2013 » : « Paradis du peuple primitif façon art brut » :

Presentation du tableau : «  LA FAMILLE DE NOE »

Peinture à l’huile sur toile de 74×150 cm réalisé en 2013 :

Fidèle à ma démarche ETHNO-SURREALISTE, je n’ai pas choisi, pour ma première participation au prix de la fondation François Schneider, de sonder la matière liquide en rendant compte de ses différentes couches possibles et imaginables, grâce à une géométrie fractale que permet tout travail plastique. Il m’est apparu, compte tenu du sujet, qu’une création reposant sur une approche géométrique et un travail au pinceau et à la peinture à l’huile cherchant à rendre compte de l’équilibre entre les 4 éléments, à travers la représentation de la famille de NOE, servirait une approche transversale et épistémologique de l’EAU.

La descendance de NOE comme la notre est concernée par l’EAU ; Mais pour NOE L’EAU n’est pas que source de vie, c’est l’eau de pluie ruisselante, une eau furieuse et sans discontinu, l’eau des eaux profondes de la mer, l’eau qui amène le déluge à laquelle il est associé. Aussi, en privilégiant un panorama offrant trois points de vue : celui de la femme de NOE, celui de NOE, et celui de ses deux autres fils, j’ai procédé à un découpage géométrique de l’image qui visait à sensibiliser le spectateur à trois états de l’EAU, où trois façons de l’envisager : L’EAU du Déluge englobant aussi bien l’aspect MATRICIEL de l’EAU, que sa dimension ORDALIQUE, situant l’EAU comme source de vie à l’approche de son caractère INCONSCIENT ou ouvrant sur la SAGESSE.

La première partie du tableau : la partie gauche rend compte de ce que le fondement de l’univers est un océan dont l’eau est d’essence divine comme l’eau est « mère » et « matrice ». Aussi est-ce par elle que se manifeste le transcendant. Et la femme de NOE est ici la version féminine, sensuelle et maternelle de l’eau. Le thème de la mère à l’enfant étant ce par quoi l’eau se montre comme l’élément de l’AMOUR et de l’UNION , dont le soleil en contre-jour en appelle  comme à la céleste toute puissance de cette eau originelle qui s’écoule dans les artères des descendants d’ADAM , et, participe de nos sensations, envahit notre conscience pendant la nuit, pour nous assaillir des fulgurances oniriques des êtres magiques qui la peuplent : eau originelle invisible, d’une mer qui retire sa jupe à la dentelle d’écume pour nous laisser, le matin, en prise avec l’eau de nos pensées dessalées de songes matriciels.

Autre aspect de l’eau : au centre du tableau, NOE, d’un geste invite le spectateur , seulement son geste est contredit par son visage fermé presque en colère, rappelant que la mer elle-même est agitée, que le ciel est chargé de gros et épais nuages, le patriarche – de par sa coiffe rouge et sa pipe qui évoquent l’élément qui conduit à l’ébullition de l’eau : le FEU – nous conduit sur la piste de l’EAU dévoratrice comme les flammes liquides d’un Océan Rédempteur dont le ventre ruisselant avalera les pêchers des hommes pour les purifier dans une mort régénératrice des forces vives non dévoyées qui peuvent toujours jaillir d’une nouvelle humanité, que l’ORDALIE par l’eau doit faire advenir. Le geste de NOE, et ainsi de celui de tous patriarches, nous met en garde, non contre les excès de l’eau, mais face aux excès de l’Homme dont dépendent les excès de l’eau.

Dernière partie : les deux autres fils de NOE, peut-être SEM et JAPHET, que leur mère semble appeler de l’autre côté, sont occupés à regarder quelque chose que le tableau ne montre pas. Du doigt, ils pointent un AILLEURS INCONNU. Celui de la symbiose de l’EAU et de l’AME. Comme si le liquide à la transparence éternelle jouissait d’une constitution en corrélation secrète avec la consistance de l’âme et le fleuve inconscient qui l’abreuve, où se rejoignent tous les inconscients de tous les esprits passés, présents et futurs, en un point immatériel , réel et symbolique à la fois, par où s’écoule jusqu’à notre RAISON   l’eau du Savoir, l’eau de la Connaissance, l’eau de la Prophétie et l’eau de la Poésie. Ces eaux formant le corps liquide mystérieux qu’est la SAGESSE qui abonderait jusqu’à notre conscience telle une Lumière, si cette sorte d’eau dont elle est composée, pouvait ne pas être par la profondeur abyssale de sa source , un MYSTERE qui abreuve la Conscience, mais, dont la Lumière de la Conscience Humaine ne réussit pas à pénétrer les entrailles…

 

L ‘ automne a débuté par un temps un peu plus froid , dans les rues de Paris , et déjà , la ville lumière se vêt des couleurs que les peintres et artistes internationaux impriment dans les salons et les sites prestigieux que les connaisseurs traverseront de leur pas avertis et pressés de collectionneur : la Foire Internationale d’Art Contemporain vient d’ouvrir aujourd’hui , tout juste précédée par le  » salon d’automne » des peintres et sculpteurs dont beaucoup se retrouveront au « salon des indépendants » quelques mois plus tard.

La cuvée du salon d’automne est bonne , d’un niveau, pour ce qui concerne l’art figuratif, qui n’est ni en reste, ni depuis quelques années aussi plein d’excellents peintres que sur ce dernier salon : est-ce la crise , laquelle incite les peintres figuratifs à se surpasser ? , est-ce le signe d’une sorte d’enterrement de l’art abstrait et de renouveau du flamboyant art dit figuratif, qui sait ?

Certaines fois, devant ma toile, je me dis , pour ma part, qu’il n’est pas question de faire n’importe quoi, et de peindre des croutes faciles à réaliser qui feraient le repas (certes frugale) d’amateurs , ainsi abusés : d’abord comme je ne connais pas d’acheteur de mes créations, ensuite puisque le cynisme me manque pour tenter de telles escroqueries , et parce que fondamentalement je souhaite offrir , dans la perspective lointaine d’une exposition rétrospective future, la preuve qu’il est possible de peindre finement ,vite, longtemps, soit durant toute une vie de peintre, et en cherchant à se renouveler sans cesse, nourri de toute part qu’on peut l’être par le travail des autres peintres bien sûr , et par tout support qui véhicule une image : ce en poursuivant l’élaboration d’un thème unique : ce que je nomme maintenant  » l’ETHNO-SURREALISME  » ou le surréalisme africain.

Voici donc rassemblées les créations récentes aux quelles je me suis attaché à donner et une forme et un style particulier. Parmi elles « le meurtre d’Abel » est celle qui m’aura causée le moins de souci technique , tant  le nombre de séances qu’elle nécessita , deux au bas mots, fut ridiculement rapide.

 » Abel et Caïn » , qui suit, est peut-être significatif d’une nouvelle tendance dans mon travail, d’un plus grand attachement à l’art contemporain, en ce que le tableau, non fini, à cette heure, est émaillé de tentatives de concilier abstraction et réalisme, art contemporain et moderne … etc , et que je n’en finis plus d’être surpris par les formes vers lesquelles s’acheminent mes créations, doucement, lentement, mais certainement aussi….

Voici également non finie, mais donnant une bonne idée de la gageure que représente ce tableau, la partie gauche de celui-ci :

enfin une vue d’ensemble :

 

Autre tableau, autre médium, à l’encre cette fois, et sur ces supports improbables que j’ai l’habitude d’employer : un panneau de bois ayant servi de fond de canapé, sur lequel une profusion de sujets s’entre mêlent pour rendre compte de  » la venue d’un prophète » dont voici la partie gauche .

Toute également digne du SURREALISME mystique et onirique , la partie droite met en lumière la rencontre du chef de clan, effaré ou effrayé par ce que l’émissaire du prophète   lui suggère, tandis que ce dernier , sans que ceci soit finalement explicite , est auréolé et par une aura matérialisée sous forme de lion, et comme entouré par les visions qui forment la substance même de son récit.

 

Dans  » la vision d’Eve » , les canettes de soda, bien réelles , viennent brouiller la représentation en introduisant un objet de consommation de masse. L’opposition entre objet et image y est accentué par le geste d’Eve dont le doigt semble viser une réalité qui échappe à son monde pour énigmatiquement désigner un ailleurs que sa conscience semble réussir à sentir.

 

Suivant l’idée d’une sorte de métaphore de la douleur d’un père frappé par l’annonce de la mort de son fils dont le paysage aride, rouge, immense , fait de falaise et de sable, cherche à restituer la profondeur abyssale ,  » la mort d’Abel » est construit sur l’opposition entre la posture intime d’une Eve tentant de consoler Adam, avec l’aspect rocailleux, inhospitalier de cette immense béance dans le paysage.

Sujet et décors moderne rares dans mon travail ,  » Aladin rêve  » , sous titré : Laoucine rêve à la grande bouffe , montre mon atelier actuel dont le fourmillement des objets qui l’occupent accentue, me semble-t-il la mélancolie du personnage d’Aladin qu’à priori on n’imagine pas perdu dans une piaule moderne , n’ayant pour le soutenir que la fièvre que lui procure son vin et la force de ses pensées.

 

Composé sur le modèle des scènes de plage ,  » la famille de Noé » tel qu’ainsi est devenu le titre définitif, n’est pas si idyllique qu’il n’y parait : Noé au premier plan d’un geste invite le spectateur , seulement son visage est fermé presque en colère , alors que sa femme semble appeler ses deux autres fils de l’autre côté et que ceux-ci sont occupés à regarder quelque chose que le tableau ne montre pas. Il n’y a pas de jeu de plage, la mer elle-même  est agitée, le ciel est chargé de gros et épais nuages : l’inquiétude domine dans une représentation, par ailleurs, assez douce au regard …

 

Vision panoramique de ce que je vois depuis la fenêtre de mon atelier , le tableau  » vue de ma fenêtre » ne cherche pas à être réaliste. Il se compose aussi en trois partie différente , mais d’un point de vue optique situées sur le même plan. La partie gauche, ici, montre le Boulogne des années trente et se continu par un assemblage de briquets collés sur le support , dont les verticales répétées des briquets semblent copier les verticales des immeubles.

La partie droite dévoile quant à elle les récents immeubles construits à Boulogne.

le tableau dans son ensemble cette fois :

 

Pour terminer cette rétrospective ETHNO-SURREALISTE ,  » Paradis du peuple primitif façon Art Brut  » encadré de ces bouteilles de coca-cola.

 

Il est frappant de constater combien le centre GEORGE POMPIDOU, lieu d’expositions contemporaines et mémoire de ce que fut l’art à partir de 1903, peut nous renseigner sur l’ambivalence de l’art, capable dans le même temps d’être un lieu de perdition pour la beauté, le repoussant ou l’intriguant rivage de la laideur, et de demeurer par l’une ou l’autre de ses catégorie artistique l’étais du culte du beau.

Point besoin d’être un expert pour deviner à l’aulne des collections de tableaux de POMPIDOU, de 1903 à 1960 que la peinture, après avoir subi comme le désaveux de sa capacité à sublimer la nature, sous la concurrence de la photographie, bien plus précise et exacte en restitution à contrario de toutes les expériences plastiques dont la peinture est l’objet, durant cette période:de MONET à KANDINSKY, du pointillisme à l’absence de sujet pour l’abstrait – que si la peinture reste la discipline qui impose le rythme de ses fulgurances aux autres arts, son règne était compté; tandis qu’elle avait inauguré une tendance lourde de l’art contemporain : celle qui consiste à ne s’intéresser qu’à la laideur, au difforme, au monstrueux.

La raison en est-elle que l’art n’ayant plus de fonction sociale, ni machine à faire l’éloge de la belle société, ni relayeur des fondement esthétiques de la société occidentale, qu’à l’instar de sa vacuité il s’est mis également à recenser autant les diverses manières de ne rien proposer sinon des pitreries d’artistes, que d’explorer les diverses facettes de l’anomalie tant physique que conceptuelle – toujours est-il que cette recherche a fini par laminer le statut de locomotive des arts de la peinture. Elle qui de 1903 à 1960 menait toujours le bal, bal des horreurs initié par elle qui finit par ne plus compter après cette date , tandis que semble ne subsister que la laideur, pas même le souffle du bal. Pour la période d’après 1960 , jusqu’à nos jours les collections de Pompidou sont parlantes à cet égard : très peu de peintures, surtout des sculpture-installations où l’étrange prédomine sur le beau.

La collection recense des installations de l’an 2000, mais il semble que tout soit annoncé depuis la décennie 1990 : la peinture est morte, quand ne comptent plus que ceux qui sauront se rendre célèbre parmi les artistes pour leurs surenchères dans l’empire du laid, du kitch, de l’art jetable, éphémère et revendiqué comme tel, sous l’hospice de l’art conceptuel, ou quand l’intention artistique prime sur l’esthétique.

L’écueil pour le collectionneur étant de se retrouvé fourni d’une œuvre dont la cote est éphémère ou artificielle, comme il semble que ce soit le cas de DAMIEN HIRST célèbre pour ses animaux plongés dans du formol, dont la décote vient d’atteindre 60%, il y a peu. L ‘étrangeté du phénomène étant de voir surgir des artistes improvisés artiste du jour au lendemain, millionnaire du jour au lendemain, comme on le constate avec le courant du Street art, si tant est qu’il s’agisse d’un courant, et pas d’une énième réappropriation des techniques commerciales et esthétique du Pop art, ou plus avant des fameux Surréalistes qui décidément auront révolutionnés l’art au point de le dissoudre ! Reste cette expérience totale dont l’art est l’instigateur pour ses croyants comme pour ses artistes pourvoyeurs. Ceci ne nous renseignant pas sur les raisons pour lesquelles l’art contemporain des salons comme des musées voue son âme au détail des laideurs de notre société.

Il semble que l’art de la laideur ou de l’étrange ait ses époques. L’art des grotte préhistorique recense en même temps qu’il semble vouer un culte à ce monde plein de danger qui environne l’univers du chasseur peuplé d’animaux et d’esprits à respecter. L’art du masque dans les sociétés traditionnelles permet d’appréhender concrètement l’invisible que sent l’homme près de lui, dont l’art lui communique la part monstrueuse. Avec l’ère des grandes explorations maritimes, l’art occidentale profane prospère à montrer les faces curieuses des sauvages, préfigurant les catalogues de monstruosités, et les spectacles de cirques auxquels sont conviés jusqu’aux indiens d’Amérique des années cinquante. L’art contemporain n’est donc pas un exemple unique. Il y a que cette rupture avec les supports nobles, comme la toile en peinture, est trop récente pour ne pas apparaitre telle une déchirure de notre âme.

Si le goût du beau semble avoir fuit les préoccupations des artistes d’installation, comme il a moins préoccupé les peintres du XXème siècle, tous les rêves semblent s’être concentrés dans le seul septième art et la musique. Le cinéma compte à son actif plus de rêves de beauté que nulle part ailleurs. l’image y est reine et si elle peut cohabiter avec la démonstration de violence extrême, cela peut être pour mieux ébranler l’âme et participer à son édification et son élévation. La musique accompagne toujours nos rêves d’éternité et le culte des acteurs alimente les rêves de gloires, même s’il les appauvrit en les réduisant au seul désir de célébrité.

L’art est donc toujours la fabrique des grands hommes, le moyen par lequel un être sent qu’il peut être plus grand que sa solitude. Et tapis dans l’ombre d’aujourd’hui, j’en suis convaincu, les artistes de la lumière de demain sauront trouver la voie d’un art qui a assimilé les affres d’une recherche contemporaine qui fouille, bricole, cherche avec les chercheurs, quand elle ne fricote pas avec les techniques industrielles de production – pour s’installer dans un palais de règles esthétiques qui feront sens avec l’inspiration collective future. Palais dont les glaces se briseront à la génération suivante d’artistes, sous l’impulsion de nouvelles découvertes scientifiques ou impulsé par une autre révolution technologique. L’art, les arts ne seront que mineurs, cependant, s’ils renoncent à l’invisible.

éxégèse du tableau : »paradis du peuple primitif façon art brut » présenté au salon ART EN CAPITAL au GRAND PALAIS ( vernissage le 22 novembre 2011durée de l’exposition du 23 au 27 novembre de 11h à 19h30, nocturne jeudi 24 et samedi 26 novembre ) le tableau est facilement identifiable , il est encadré de bouteilles de coca-cola… pour comprendre ce dont je parle dans l’exégèse aller à la rubrique « ses peintures » et voir les étapes préparatoire de la peinture du ciel , ou cliquer à droite sur « nouvelles création » afin de considérer la mise en abîme avec les bouteilles ; ou cliquer sur « commentaire de tableaux pour relire la première partie de l’exégèse.                                                                              Vème partie

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Une fois déterminée la place de la Tour dans le tableau, et après avoir peint les animaux qui l’entourent, chacun suivant un procédé original relativement aux autres: procédé découlant toujours de la rigueur du dessin servant d’esquisse, j’ai pu entamer le fond du tableau, soit la peinture de la nature environnante. Ce, avec pour soucis d’en faire le premier personnage, ou du moins autre chose qu’un banal fond décoratif. Or, d’emblée, sitôt peint les arbres situés sur le même plan que la « tour aux figures » de Dubuffet, le regard supposé du spectateur , de prime abord happé par le premier plan , sur lequel règnent les regards omni-présents des hommes primordiaux , m’a semblé comme hypnotisé par le haut du tableau, ici correspondant à sa profondeur , dont le traité, sans effets de floutage, augmentait l’effet.

La gageur, consistant selon mon inspiration de l’instant, afin de donner une chance aux Hommes, à réussir à proposer à la vue, ce que ne permet pas un appareil photographique, c’est à dire, de conférer la même intensité picturale, on dirait maintenant, le même degré de résolution, au premier, deuxième, troisième, quatrième, cinquième, sixième, septième , huitième, neuvième et bien sûr dixième plan. A dessein , j’ai donc proposé un jardin moins classique que moderne, mais avant tout contemporain de par les préoccupation profondes qui l’animent. Ni plus ni moins que l’étude du code génétique de la flore et particulièrement de sa capacité à muter, symbolisée dans le tableau par cette arbre-plante près du taureau, qui reprend la structure de la tour, et correspond à une monstruosité ( voir à droite : nouvelle création ou le tableau est visible dans son ensemble). Ainsi, ce jardin si éloigné de celui de POLYPHILE soit-il, n’a une valeur monnaitère, non en ce qu’il est composé de fleurs communes, ou insolite : marguerites, tulipes, ou aussi, fleur d’artichaud, mais parce que leur organisation géométrique obsédante ( en cercle, en carré, en triangle), serait la résultante de la maitrise des raisons génétiques qui induisent la forme des arbres et des fleurs , et qu’alors il nous serait possible de leur conférer une forme globale et individuelle soumise aux bons vouloir de nos désirs, comme l’Homme sait le faire avec le verre ou les métaux. Or, cette maitrise des contraintes internes et externes s’exerçant sur le vivant, découle de l’existence dans les trois dimensions du projet philosophique de DUBUFFET, et de ses racines dans les autres dimensions.

Parlons en des autres dimensions. L’ILE SAINT-GERMAIN est partagée en deux zones : l’une dévolue au grand jardin où se situe le monument de DUBUFFET, l’autre dévolue à l’habitat urbain. La « tour aux figures » se situe sur une bute partageant le jardin en deux zones, tandis que la « façade » du monument (qui n’est pas en pierre) regarde Paris. Premier détournement, j’ai imaginé que la tour aux figures située entre ISSY les MOULINEUX et BOULOGNE BILLANCOURT, regarderait BOULOGNE, et soit juchée sur une bute qui partagerait le jardin dans sa longueur et non plus sa largeur, comme tel est le cas. Ainsi , les êtres du premier plan auraient-ils les pieds dans la SEINE et observeraient l’autre rive, où se situe BOULOGNE, donc.

Mais pour moi qui ai appris à dessiner sans repentirs plastiques, à l’instar des SURREALISTES et de l’écriture automatique, laquelle intègre l’erreur inconsciente en faisant une ressource poétique supplémentaire; par ailleurs, tout en procédant de manière quasi scientifique pour chacun des plans, définissant ainsi les formes de l’extérieur vers l’intérieur – pour le coup , un véritable dilème plastique m’a littéralement dévasté de l’intérieur, lorsque, m’attaquant au ciel, tout m’a semblé s’effondrer, mes belles théorie semblant caduques , sitôt que je plaçais le soleil , en ce même endroit de la bute , que je connais bien pour m’y être souvent reposé là. Soit à droite de la tour , au-dessus de ce petit coin d’herbe longtemps arrosé par le soleil de l’après-midi, dans sa course vers l’ouest. Car, tel que j’avais redéfini la position de la tour dans mon tableau, celle-ci fait face au nord, et du point de vue du spectateur qui, lui, regarde en direction du sud; un soleil si bas sur l’horizon , à cet endroit, ne rendait compte d’aucune réalité ou vraisemblance, ou alors m’étais-je dit, cela relèverait d’un bouleversement de l’axe de la TERRE, pas si hospitalière à en juger par ce qui s’introduisit dans le tableau , à ma plus grande surprise, dés que j’entamais la peinture du ciel.

Et pour cause : qui peint un nuage avec légèreté et grâce, peut représenter les volutes majestueuse d’une cigarette , voir le crépitement du feu, mais se condamne , en voulant définir l’air, puis l’eau, au supplice prométhéen ! Qui, l’âme exaltée par l’intense chaleur de la lumière solaire, maitrise instinctivement l’harmonie des couleurs,selon que sa recherche avance, peut en devenant physicien ou alchimiste, sombrer dans la folie d’un DON QUICHOTTE s’attaquant aux moulins , pour l’heure, infranchissables, de l’ultime connaissance ! En somme, qui n’est pas philosophe ne peut pas peindre et espérer sempiternellement retrouver les sensations picturales propre au génie de l’enfance, tel qu’ainsi entravé dans son action , par le repentir plastique propre aux âmes dites coupable, ayant perdues l’innocence du geste continu.

Cela, je le compris en entamant la peinture du ciel : je n’avais jamais eu un humour si léger donc expurgé d’orgueil soit-il, qui m’eut permis ,autrefois comme là, de carresser naturellement les nuages avec mon pinceau, pour autant étant extrèment sensible à la lumière mes recherches rejoignais celle des alchimistes.

A dire vrai, en plaçant le soleil là où il ne devait être, comme le tableau par sa lumière simule l’après midi et non le matin, j’avais cru franchir les limites d’un tabou, lequel consiste à faire de l’astro-physique dans l’espace du tableau. Tabou que me semblent avoir exploités les peintre de la renaissance en introduisant la perspective donc au_delà du nombre d’or, les mathématiques dans le sein même de la représentation, au grand dame du dogme religieux. En effet, si dans un tableau on sait atteindre une situation d’équilibre entre les quatre éléments (eau,terre, air, feu), il n’y a pas de raisons , sinon idéologiques, pour que l’utilisation de la géométrie permette la découverte de la rotondité de la Terre, celle-ci , objet secondaire du tableau, enchevetrée sous les symbôles mythiques et bibliques , dont le peintre peut se jouer , du moment qu’il cultive un esprit curieux de scientifique.

Aussi, cherchant à produire un ciel où les nuages seraient en étages, la lumière venant s’y infiltrer par endroit, je tentais de mettre à profit la méthode « AY » du plus célèbre des peintres malgache contemporain : JEAN RAVELONA. De sa peinture , il dit lui-même qu’elle cherche à soigner le coeur et qu’il s’agit d’une peinture de l’âme. Y sont souvent dépeint des foules fantomatique, s’avançant vers un horizon spirituel, des êtres dont les membres inférieurs presque effacés se devinent, afin de mieux rendre compte de l’élévation de l’âme, en une ambiance douce et sublime où le ciel beigné de rose ouvre sur l’infini. Cela réalisé, suivant une technique de méditation adaptée à la création, manière d’éveiller, de canaliser puis de projeter l’energie créatrice afin de composer l’oeuvre d’art, tout en stimulant l’aura intérieur, visible dans le style  » AY ». Je désirais donc des nuages à la couleur de la joue fraiche , et n’ayant jamais vraiment remarqué de soleil dans les peintures de JEAN, je tentais la gageur, à sa plus grande désapprobation, comme il me fit remarquer que « le soleil n’est pas le soleil », ce que je ne compris pas et contribua à augmenter mon trouble. JEAN RAVELONA me signifiait en fait, que le soleil, dans l’espace de la toile est le symbole du centre de convergence, le symbole de la lumière des lumières, ou centre de transmission d’énergie… Au demeurant , JEAN m’enjoignait de viser avec le coeur, comme on met le coeur au centre de la pensée. Philosophie optimiste à l’opposé du pessimisme de DUBUFFET, dont l’attention face à la toile , quand bien même elle serait distraite, confuse, caractèristique d’une conscience trouble, en perpetuel mouvement, n’évite pas d’aller jusqu’au bout de la nuit, faute d’être libre d’aimer ou de detester  le concept de DIEU.

Or, pour moi, qui à l’époque de la création de ce tableau, trop heureux d’assister à des miracles , ne croyais pas en DIEU tous les jours de la semaine, peindre mon ciel fut une avalanche de catastrophes ( toutes proportions gardées bien sûr). Je n’y employais pas seulement le rose de VANGOGH, il eut aussi du bleu de prusse, et du vert de VERONESE, avec du cuivre et de l’or pour le coeur de mon soleil, caché derrière les arbres. Ce qui s’en suivit pris l’apparence d’une révélation quasi-mystique . Et si l’infini de l’espace était accessible aux peintre, à l’instar des enfants ou des penssionaires d’asile capable de faire passer dans le pinceau leur circonvolutions interieures, ou tel les DOGONS qui sans user de la mathématique sont capable de déterminer le passage d’une comète, tous les soixante ans , alors même qu’ils n’ont pas nos instruments. Oui, il me semblait qu’était possible de peindre la voute celeste, avec l’oeil du coeur, comme après tout la finitude humaine , même dans le surréel , ne pouvait s’en tenir qu’à l’existant. Autrement dit, il serait possible de peindre ce qu’il y a derrière le soleil, de sonder la voix lactée , de voir au-delà du système solaire, parce que cette capacité est présente en l’Homme depuis la nuit des temps. La culture artistique, réagissant aux avancée techniques des courants artistiques qui la précède, en inventant de nouvelle techniques correspondant à l’air du temps, n’ayant fait que recouvrir de signe l’acquis, et retarder l’effectivité de cette capacité comme je crois que le souligne DUBUFFET. L’humanité aurait donc pu s’en tenir aux peintures rupestres où tous est dit de l’art de peindre et de sa visée ultime pour peu que l’on soit persuadé que cette art est aussi une oeuvre astro-physique symbolisant la position des planètes à travers la représentation de forme humanisées. La culture artistique serait dans cette acceptation, une sorte de spirale que le sens de l’histoire contraindra à revenir à son point de départ, de sorte que sa forme symbolique soit un cercle.

la suite bientôt

Seulement ce tour de force je l’ai manqué dans « paradis du peuple primitif façon art brut ».En effet, c’est en m’appliquant à peindre le ciel et ses nuages sans viser autre chose que la représentation formelle de la volute gazeuse, qu’involontairement , pour ne pas dire inconsciemment sont apparues des formes qui n’avait rien à voir avec des nuages, comme cette barbe qui appelait un visage, celui obsédant de ma superstition, que je me refusait à rendre visible dans ce ciel, comme toute l’harmonie du tableau risquait d’en être affectée. Dieu avait-il sa place dans une création qui se voulait hommage à DUBUFFET et aux peuples animistes ? Mais c’était trop tard, je m’engoufrais dans ce paradoxe. Cherchant un instrument de mesure , je balisait le ciel avec les 7 branches du chandelier…en vain : maintenant apparaissaient des yeux de crocodiles, et en haut à droite du tableau, derrière le paon, sous mon pinceau devenu fou, surgissaient un requin,et en image d’épinale un oiseau à long bec ; tandis que dans le milieu du ciel devenu liquide apparaissait un calice, graal mystique et paroxisme de l’art brut au faîte de la folie.

Cet echec à représenter un ciel banal, m’avait transporté au coeur de mes propres contradictions, et il me fallut bien un mois avant de pouvoir envisager toutes suite à cette peinture. Durant ce temps je fus pris par une activité d’écriture frénétique.Je tentais de préciser l’étendue du concept « économique » relativement au concept »d’art « , tout en étant obsédé par l’idée de faire de l’alphabet phénicien, celui que nous utilisons couramment, l’égal de l’hébreux, dont les signes sont relié aux nombres : en fait je cherchais à représenter chaque nombre par un symbole qui ne serait pas uniquement une vérité formelle, mais tout aussi bien une réalité physique, en une table plus performante que celle que j’utilisais déjà.

Mais je piétinais dans mon ignorance et chaque fois que je pensais avoir trouvé une piste d’intérêt certain, ce qui était certain était l’aggravation de ma perplexité, et l’assurance de ce que , à mon insue, j’étais victime d’une élaboration psychique délirente, par trop d’intuition irrationnelle.

Certes, il pourrait être objecté le rôle majeur et en cela mystérieux de l’intuition dans la decouverte mathématique.Seulement, quand par trop, elle persiste, n’est-elle pas vectrice des interprétations secondaires constitutives de la trame du délire, de l’irrationnel, de la folie en dernière analyse ? Aussi, ne faut-il pas, et cela en contradiction avec la démarche de DUBUFFET, peindre avec une conscience claire et analytique, au moins une fois rendu au pied du ciel, comme la quête de l’infini peut dissocier la pensée ?

Cependant même la logique ne parvint pas à dissiper mon malaise. Et même si mes raisonnement étaient fondés par des prémisses fausses, façonnés par des inductions et des déductions erronnées, liées entre elles par des associations contradictoires, j’echafaudais des systèmes  qui sétendaient sans cesse,  ne laissant à ma pensée aucun répis , altérant même ma perceptipn du temps durant plusieurs semaines : dût-elle être tissée par une certaine logique, la folie était là, en moi, à travers ce que les spécialistes nomment le délire en réseau.

Qu’y a-t-il à en retenir , maintenant que je suis à même de prendre un certain recul. Certainement que la philosophie par amour de la sagesse se doit de combattre la déraison en balisant le champ opératoire de l’illusion d’un réseau de lumière, propre à mettre en exergue la lumière des lumières, ce en redéfinissant ce qu’est le zéro. Car, il s’agit de déterminer les NOMBRES DIVIN,( les SEPHIROTHES dans la KABBALE ), dans notre alphabet, comme il est dit que leur maitrise ouvrira une nouvelle ère dans l’histoire humaine. Ainsi, ces nombres devraient être d’essence musicale, en même temps qu’ils corréspondraient à des lettres particulières formant un ensemble perçu comme la totalité du langage primordiale. Soit celui eminamment poétique des temps premiers que les langues ont recouvert de signes ,obscurcissant son appréhension par la pensée, ainsi contrainte à créer les mathématiques pour découvrir le secret de la vie et donc du temps. Faute de se souvenir de ce langage inné , constitué par des signes si parfaits que chacun d’eux rend compte de la quantité de matière qui le constitue, en même temps que par association aux autres signes , ils ne se contentent pas seulement de nommer les choses, mais permettent précisément de rendre compte de l’essence de ces choses, si précisément que cette essence définie est en rapport étroit avec l’existence de cette chose nommée. Nombre sacrés parce qu’utilisés par le centre organisateur de l’univers et l’être doué d’intelligence et touché par la grâce. Autrement dit : SIGNES SACRES présent à la fois dans l’univers des signes humains et constitutif de la structure elle-même de l’Univers. Signes grace aux quels l’homme communique directement avec le centre organisateur de l’Univers, lequel en réponse réorganise l’Univers un peu comme dans l’univers NEWTONIEN où celui-ci laissait cinq minutes à DIEU pour qu’il remette les planètes en place; ou comme dans le cas du miracle qui ne découlerait de rien d’autre que d’une opération mathématique suprême.

Je me méprend peut-être, mes connaissances en mathématiques sont limitées, mais au XVIéme siècles , lorque NICOLO TARTAGLIA et JEROME CARDAN cherchèrent à résoudre des équations relevant de questions arithmétiques en rapport avec des questions financières ( calcul du taux effectif d’un prêt) , CARDAN utilisa un nombre ( V-1) qui fut qualifié d’imaginaire, car impossible ; nombre qu’au XIXème siècles CARL FRIEDRICH GAUSSE requalifia de nombre complexe, comme il voulait que les mathématiques soient ancrées dans la réalité physique – et bien , l’art brut ne nous apprend-il pas que ces nombres imaginaires impossible, ne le sont que dans notre réalité limité, qu’il se situent dans une sorte d’au-delà du mur des chiffres humain ? Qu’ils participent de l’impensé, de ce lieu vierge, où les signes de l’Univers sont sublimement organisés par une logique subjective relativement à notre maigre point de vue. Nombres imaginaires ou impossible que je verrais bien être les points d’encrage d’un labyrinthe temporel fait de trou noir dont ils seraient typique de leur organisation interne encore inconnue à cette heure. Ainsi le tissage mathématique de la matière connu de l’homme, serait déformé dans les trous noir par une force particulière, precisément faite de nombre imaginaires, à l’image d’une tente fermée en forme de cône , parce que organisée de l’intérieur par un axe centrale, invisible de l’extérieur, mais identifiable de par la forme globale qu’il confère à la toile, ainsi tendue.

Dans le même ordre d’idée, les nombres transcendant de 100 milliard de décimales connues , après la virgule , ne seraient-ils pas des jets d’énergie persistant, présent depuis le BIGBANG jusque dans notre réalité physique , dont la multitude des chiffres après la virgule serait comme une trace laissée, à notre attention, qui si on savait la dénombrée nous mettrait sur la piste du centre organisateur de l’Univers , d’où elle a jailli ?

Afin de remercier Monsieur Le Clézio.

Dans la rubrique « sa couleur » souvent consultee apparement, seront places les correspondances interressantes, ponctuees d’extraits de textes,d’analyse ou plutot d’exegese de tableaux, les miens comme les votres,dans un attachement constant a participer a la circulation des idees. pour ce qui me concerne, j’avais decide, il y a longtemps,presque instinctivement, de ne pas creer de nouveaux concepts, mon intention etant influencee par le soucis de ne pas abimer. participer, oui, mais seulement du bout des levres, lorsqu’on aime gouter,certes, mais ni la liqueur des dieux, ni le seul breuvage, cela, sans doutes, pour avoir explorer trop bien les rivages de la folie,ile d’energie pure dont ne se sont passes ni le diable, ni Dieu. Alors, du bout des levres, comme lorsqu’on va donner un baiser, rapide, furtif, le baiser de l’homme presse lisant son journal et saluant sa femme, entre la rubrique « bourse » et « decouverte scientifique »; ou un baiser, un peu pince, juste pour sentir a nouveau le gout de ses levres et voir le possible d’aimer. a bientot.

Lettre envoyée à Olivier Deprez le 22 septembre 2008 sur le très intéressant site de « La Nouvelle Lettre du Jeudi ».

Monsieur l’artiste graveur, auteur du « Journal d ‘un graveur », permettez moi de vous repondre, tout d’abord en vous disant combien j’apprecie votre style d’ecriture et la facilite avec laquelle celui-ci semble jaillir de votre clavier.

Je percois cependant dans votre appreciation de l’opportunisme artistique de Damien Hirsch une c ertaine melancolie, presque du desespoir a l’idee de trop bien decripter les travers d’une avant-garde londonnienne qui en approchant son but – a savoir: acceder a une reconnaissance artistique internationnale – aurait neglige l’essentiel: une demarche honnete, soutenue par une approche – disons philosophique- qui, additionnee aux moyens utilises, eux aussi honnetes,aurait confere a l’oeuvre ou a la creation une valeur intrinseque propre a la designer comme art,selon le sens ideal , pour ne pas dire idealise, que vous semblez accorder a ce mot.

Aussi, le Veau d’or de Damien Hirsch dans son formol, serait presque une redondance; l’oeuvre serait comme le sujet dont elle traite: une parodie de Dieu comme une parodie de l’art qui n’aurait de valeur que celle monnaitaire qu’on a bien voulu lui attribuer aux encheres. Quelques 14 millions de dollars tout de meme. Mais cela, selon vous, ne saurait faire oublier le caractere malhonnete d’une reflexion sur la mort sans envergure, parce qu’elle aurait tendance a aseptiser son produit par un vernis esthetique denue de dimension ethique, pour le rendre lisse et a vrai dire parfaitement consommable, malgre la repulsion que peut inspirer la presentation d’un cadavre. Que ce soit de l’art, je le crois, ne semble pas vous choquer; que cela soit emblematique de l’avant-garde londonnienne ( que je reduis a Damien Hirsch peut-etre un peu vite) voila plus derangeant. On en serait arrive la!, semblez-vous regretter: un art fait par des businessman pour des businessman, et qui vaut de l’or!; la residant le malheur et le mal-entendu. Malheur parce qu’il y a de quoi penser que l’art est « mort ». Mal-entendu parce que, face a l’extraordinaire transaction financiere – 140 million de dollars lors de la vente aux encheres- celle-ci confrontee a la pauvrete ethique des creations de Damien Hirsch qui n’hesite pas, semble-t-il, a sacrifier la vie d’animaux au nom de l’art, le spectateur a de quoi se dire que l’art, bel et bien, est devoye par ces fossoyeurs mercantiles et, comme vous, peut penser que cela est symptomatique de notre epoque.

Pour autant, Damien Hirsch n’est pas comparable, selon moi, a Jeff Koons, le precedant artiste le plus cher du monde, car la production de Koons montre qu’elle n’est qu’un avatar du pop art Warholien; ainsi pareillement caracterisee par la manie d’elever au rang d’art les produits commerciaux de la culture de masse. Un art souvent de mauvais gout chez Koons, dont la portee philosophique est quasi nulle rapportee aux ready made de Duchamps ( le plus fameux et peut-etre feneant des surrealistes) , lesquels, deja bien trente ans auparavant, choquaient le monde en ouvrant la voie a un art conceptuel ayant balaye les techniques traditionnelles de l’art ( sculpture-peinture), au profit d’installations ou pourraient etre inseres les objets du quotidien. Duchamps a defriche la voie pour Warhol et Warhol pour Koons. Certes, si la premiere fois c’est du genie, decline a l’infini: c’est de l’escroquerie. D’autant plus qu’en bout de chaine, dans le travail d’un Koons n’apparait plus vraiment une dimension critique de la societe. Non, vous avez raison, ces creations sont de plein pied embourbee, sans distanciation, dans une esthetique mediatique de masse ou la panthere rose n’aurait pas moins d’epaisseur dans cet art qu’un wagon de deportes suspendu a une grue…

Bien au contraire de la legerete de Koons, et bien que lui aussi soit un businessman averti, ce qui peut deranger, Damien Hirsch par son style, et tout en proposant aussi des intallations, se rapproche des recherches hyper-realistes, les outrepasse d’une certaine maniere, en presentant l’etre non plus transfigure par le pinceau, mais tel qu’il est dans le processus entropique rallenti: soit encore en chair et en os.Or, son soucis notamment de montrer l’interieur du cadavre, ou comme pour une de ses sculptures d’ange de facture classique, son attachement a reveler au dela de l’apparence le detail medical de ce qu’on distingue sous la peau, illustre parfaitement bien les paradoxes de notre epoque. Ainsi, le regne de l’apparence y est constamment court-circuite par l’omnipresence morbide de l’ephemere. Et la dimension sacree (pensez au Veau d’or) est d’emblee denoncee comme usurpation et reduite par mille detail a la chair morte de l’animal bien reel qui l’incarne.Or cette demarche, si elle manque d’ethique par les moyens employes, denote tout de meme en son coeur l’existence d’une certaine interrogation philosophique dont elle se nourrit.Cela, a mon sens, est la marque d’une demarche artistique coherente. Par ailleurs, je crois distinguer egalement dans le processus mercantile qui environne la demarche de Damien Hirsch, une sorte de cynisme bien surrealiste pour le coup. Car les aquereurs de certaines de ses oeuvres n’auront jamais en leur possession qu’un cadavre dont la putrefaction est juste rallentie. Ce qui pour le commun des mortels devrait etre un motif de satisfaction ou de raillerie, tant il semble stupide d’aquerir si cher une oeuvre si ephemere. Avoir vendu a prix d’or a Saatchi, le plus celebre marchand d’art du monde, un requin dans un aquarium, aujourd’hui bien degrade, parait-il, n’est-ce pas la de la part de Damien Hirscht le summum de l’humour surrealiste?

Vous l’aurez compris: le jeune Damien hirsch ( la quarantaine) ne me laisse pas indifferent et son succes ne me scandalise pas. Pourtant, je suis egalement sensible a la dimension ethique de toutes oeuvre et c’est dans mon travail de creation – tapez patrick rakotoasitera sur google- que , comme vous, je cherche cette voie intermediaire, voir transversale, ou il ne s’agirait ni de copier les maitres passes en les presentant floutte, par exemple; ni d’attiser le ressentiment du grand publique en profitant de la stupidite et de l’avidite commerciale des collectionneurs fortunes.

Or, si je peux comparer mon travail a celui de Damien Hirsch, d’emblee la modestie de mes moyens (que vous prendriez peut-etre pour de l’honnetete), ainsi que mon inaptitude quasi pathologique a integrer le monde dans lequel nous vivons, me semblent etre mes signes ou defauts distinctifs. Je peinds a l’huile des hommes primitifs dont je confronte l’univers esthetique aux fondements lui aussi esthetique sur lequel repose nos societes modernes, lors d’un jeu perpetuel de correspondances avec les oeuvres les plus marquantes des artistes modernes et contemporains. Et a l’instar de mes primitifs, j’ai tente d’avoir une hygiene de vie en accord avec mon ethique: je ne conduits pas, jusqu’a peu, detestais l’ordinateur et tentais d’etre le consommateur le moins zele. De surcrois, la representation sur la toile de tous objets un temps soit peu manufacture ou industriel m’apparaissait incompatible avec ma demarche. Et toutes tentatives d’elever l’art pictural, comme par l’emploi de la perspective – qu’avait imagine d’introduire dans le tableau Leonard de Vinci, afin d’elever son art au plus haut niveau de la hierarchie des arts, en l’enrichissant d’une qualite spirituelle ou scientifique – m’apparaissait vaine. A mes yeux desesperes, l’homme etait dechu, devenu simple materiel de transition, tel les supplicies des camps de concentration, ou produit commercial a part entiere, finalement sans plus de valeurs qu’une vache de Damien Hirsch justement. caracteristique defavorable a mon ambition, n’ayant pas voulu suivre une filiere artistique ordinaire, ma technique de peintre autodidacte ne pouvait rivaliser vraiment avec mes dispositions naturelles pour le dessin. Aussi, dans mes creations les moins abouties, je faisais preuve d’incompetenses stylistiques. Moi, pauvre here, qui croyais tout revolutionner en presentant le monde primitif sous l’hospice du realisme voir de l’hyper-realisme.

Aujourd’hui, je crois m’etre reconcilie avec mon temps, et a ma naivete ( peut-etre mal placee et torturee) des premiers jours, a succede une stabilite interieure correlative d’une plus grande maturite. Desormais, je peux concevoir d’integrer de l’architecture dans mon prochain tableau que je veux appeler:  » Veau d’or et cathedrale de fric ». Et intuitivement, je sens qu’est praticable cette voie royale originale et novatrice qui me fera passer definitivement de l’art moderne a l’art contemporain; en participant a un monde ou les apports des differentes cultures de l’humanite pourraient dessiner de nouvelles perspectives esthetiques. Sans se devoyer les unes par rapport aux autres; sans seulement coexister, comme coexistent dans la douleur les rares peuples demeures au stade du neolithique, et leurs contemporains des megalopoles. Ce, dans une demarche ou il ne serait pas seulement question de faire du fric, mais d’avoir du fric pour faire quelque chose d’utile pour les autres.Quels projets altruistes ne pourrait-on pas elaborer avec 600 million de dollars, estimation de la fortune de Damien Hirsch ? Est-ce un artiste devenu milliardaire qui renversera le monde ? … pour ma part, je ne desespere pas.

En attendant, vous pouvez consulter mon site, ou un message, meme critique, de votre plume magique, serait apprecie. En vous saluant, je vous prie d’excuser mes fautes d’orthographe: lorsque j’ai cru pouvoir me lancer dans la litterature, ma pretention m’a conduit a penser que je pouvais faire fi de l’orthographe, et depuis je suis la honte de mes anciens professeurs de francais…

bien a vous.

Patrick rakotoasitera