Le tableau s’intitule : « la vision d’EVE »

1ère étapes: après avoir tracé au crayon la silhouette des personnages de la scène à peindre, je m’attaque au sujet principale du tableau : Eve. La touche soignée est rendue grâce au pinceau en forme d’éventail, lequel, utile pour les glacis, soit les superpositions de couche fines de peinture, permet un rendu particulier pour le grain de peau, et se révèle précieux lorsque l’on brosse la chevelure.

deuxième étape : à large trait je  pause l’eau au deuxième plan

troisième étape : j’esquisse le ciel. Bien sûr le ciel et l’eau auraient pu être défini avant. Pour ma part j’aime à d’abord placer mes personnages et peindre ce qu’il y a autour ensuite.

quatrième étape: je décide de travailler le haut droit de la composition dont je viens de dessiner le motif. généralement je ne fais d’esquisse que pour les corps, les visages, et les décors un peu complexe, laissant soin à l’inspiration de rendre un effet obtenu  à tatton concernant l’atmosphère de la scène ou l’allégorie qui m’occupe. Cependant , j’ai pris soin tout de même de visiter mentalement le tableau que je cherche à créer, afin de n’être pas submergé par l’improvisation même si elle est propre à la particularité de mon approche picturale, comme elle me permet de peindre au plus proche de la sensation du dessin automatique. Si je m’inspire de photographie ethnologiques, je n’en reproduit qu’un élément, là une main, ici un visage, ou du moins un type de visage, en m’en inspirant toujours avec le soucis de ne jamais réellement copier, afin d’aboutir à un résultat original, sans modèle, puisque cela précisément me fait défaut : je peins sans pouvoir m’inspirer d’un modèle vivant.

cinquième étape: alors que sans cesse j’adapte le rendu de l’atmosphère du ciel et de l’eau en fonction des autres personnages du tableau que je viens de peindre , la composition qui est maintenant dotée de plusieurs plans doit être équilibrée relativement à la circulation de la lumière dont la tonalité et l’intensité doivent être déjà perceptibles à ce moment de la création. Mon intention relativement à la ligne de conduite que je me suis fixée avant de commencer le tableau est de continuer à ne pas ici pencher vers le fauvisme, mais tenter de rendre vraisemblables chaque ton de couleur choisi, et pour l’élément liquide du tableau, de le rendre plausible suivant le champ lexical de mon coup de pinceau: en dessous de l’hyper-réalisme, juste au niveau d’une figuration soignée, douce au regard.

sixième étapes: chaque plan de la composition doit acquérir sa cohérence propre ainsi que correspondre à l’effet d’ensemble souhaité. Je n’ai toujours pas fini le bras d’Eve au premier plan. je le peindrai au dernier moment, sachant que j’ai eu beaucoup à faire avec le rendu de l’eau dont je ne suis toujours pas satisfait, et qui m’a contraint plusieurs fois à poser des glacis supplémentaire afin de trouver  la bonne couleur tout en hésitant encore sur la technique à adopter. On peut en effet produire une impression de mouvance de l’eau, ainsi qu’en copier les caractéristiques ( son pouvoir réfléchissant, déformant, sa transparence..etc) suivant des touches de peinture extrêmement variées et des techniques diverses. Finalement, je retiendrai l’idée de choisir une technique, ou un coup de pinceau différent et spécifique pour chaque plan, même si l’unité du tableau devait en souffrir.

septième étape: conférer une unité à la composition du tableau en fonction de la lumière, de la netteté des plans les un par rapport aux autres, et du regard supposé du peintre, s’il se situe à hauteur du buste d’Eve, de bas en haut, etc… . Seulement je suis toujours insatisfait du rendu de l’eau et alors que j’avais renoncé à figurer le reflet du dernier plan sur l’eau, je m’y attelle.

huitième étape: je peux peindre la main d’Eve, toujours en cherchant à maintenir la même qualité de touche que dans le reste de la composition. Puis, je m’attache à revenir, là sur le modelé des personnages en fonction de leur environnement immédiat afin de ne pas produire de dissonance puisque s’il s’agit aussi d’un effet possible, ce n’est pas ce que je recherche ici.

neuvième étape: pousser l’harmonie du tableau jusqu’où s’arrête ma compétence. Le tableau est quasiment achevé. Reste à coller sur la surface du support ( du bois) les briquets de couleur pour le rendu final, puisque je me sert enfin des objets de consommation courante que j’ai accumulé jusque là , dans le but de souligner les motifs de mes créations en les mettant en opposition avec des objets réels qui servent à les encadrer. Du reste bientôt je montrerai les résultats de ces étranges associations ici.

Je montrerai ailleurs le tableau dans son intégralité et bien sûr avec les briquet, en faisant un plan serré sur le ciel que j’ai beaucoup fignolé afin qu’il ne fut pas aussi esthétiquement pauvre que mes ciels précédant. Voici là le premier tableau de cette série de portrait améliorés:  » Adam le chaman », dont la touche est différente, bien que la composition soit comparable. A noter que l’encadrement est réalisé avec un collage de briquet sur toute la longueur de la tranche du support.