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Dimanche 11 décembre 2016 :

Avant de peindre avec des mots ou de mettre des mots sur ma peinture, quelques phrases, mille pensées, c’est bien le moindre que je puisse faire, pour rendre hommage à la résistance des derniers combattants vaillant d’ALEP, décidés à mourir libre, c’est à dire les armes à la main, plutôt que d’être emprisonnés, torturés pour finir exécutés comme des esclaves par le régime syrien dont les forces alliées ont encerclée les dernières poches de résistance d’ALEP assiégée.

Ironie de la guerre : ces hommes et femmes résistants d’ALEP avaient réussi à chasser de leur cité l’Etat Islamique. Or, libre de ses mouvements et non inquiété par les armées russes, iraniennes, et du Hezbollah, toutes occupées qu’elles sont de ce côté là de la Syrie à assiéger ALEP, les armées loyalistes charriant 50 000 soldats autour et dans la ville martyre, l’Etat Islamique même si il est en déroute sur de nombreux front, n’a pas eu de peine à réunir les centaines d’hommes, de blindés et de pick-up nécessaires à la conquête ultra-médiatique de la si belle PALMYRE, cité antique défendue par une armée syrienne fantomatique, désorganisée et peu motivée qui, militairement s’entend, n’est plus, semble-t-il, que l’ombre d’elle-même, vouée durablement à rester dans l’ombre de ses armées alliées russes et consort.

De par et d’autre de la tragédie humaine les sorts des hommes sont inégaux : à ALEP où les lambeaux certes flamboyant de l’armée libre de Syrie et des milices affiliées ne contrôle plus que 15 % de la ville,  les soldats de la liberté et les populations qui sont restées à leurs côtés s’apprêtent à périr jusqu’au dernier, encerclés qu’ils sont de toutes parts , inexorablement voués à un massacre : rue après rue, des viols : appartement après appartement, des tortures systématiques sur les prisonniers qui ne sont pas immédiatement exécutés. Là, on meurt, âme et idéaux piétinés par la brutalité des assaillants ; tandis qu’à PALMYRE les soldats du djihad peuvent faire bombance, et se livrer à mille facéties destructrices ou bravache fanfaronnade filmée : leur armée, avec la fuite de l’armée syrienne, vient de mettre la main sur un stock d’armes substantiel, essentiel pour la poursuite de leur combat. La guerre est toujours injuste.

Mercredi 14 décembre :

Voici le décors de mon tableau, « Eve, Abel et Cain », qui se pare d’une structure complexe, présentant derrière les personnage un réseau de tiges épaisses entrelacés selon un calcul destiné à rendre compte de l’architectonique de l’Univers, comme si étaient visibles finalement  la théorie des cordes.

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On dirait une toile d’araignée en or soudée par la main de l’homme; on dirait un trône mystique sur lequel Eve, reine de l’Humanité rendrait une justice idéale ; vue de près, on dirait un tableau ésotérique, allégorique : ainsi devait-on voir Eve, la mère des hommes, ainsi devait-elle rayonner de toute sa splendeur sur ses terres conquises après la fuite de l’Eden…

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Qu’on y ajoute un fond noir et le tableau, même inachevé, livre ses buts : réaliser un portrait non pas psychologique mais mystique d’Eve, où l’aura du personnage serait perceptible et nous plongerait dans un mystère  d’une profondeur  abyssale que seul peut illustrer la voûte céleste.

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Encore quelques savants coups de pinceaux et devraient naître sur la toile : la Terre vue de l’espace, Saturne, Mars, et des nébuleuses, et d’autres sphère célestes encore dont je réserve la réalisation pour ces jours prochains : qu’EVE, ABEL et CAIN , littéralement flottent dans l’espace ….

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Voici quelques étapes du dernier tableau que je me suis attaché à peindre durant ce mois de novembre 2016, bien au chaud dans l’alcôve que forme mon petit atelier, n’ayant d’autre souci que de me lever avec le soleil, attendre que ses rayons inondent l’atelier, pour peindre jusqu’à 17 heures, puis remettre au lendemain mon ouvrage.

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Je ne connais pas de plus beau métier que celui de peintre, d’ailleurs je ne sais faire que peindre. Et plus les années passent, plus je ressens viscéralement le besoin de peindre. Sans avoir à toucher le pinceau ni triturer mes tubes de couleur, je suis capable entre deux créations de dessiner et peindre mentalement mon sujet, ce qui m’évite de faire des croquis. Donc même si je ne peins pas je pense peinture, quand je sors c’est pour me rendre à une exposition : la pâte de la peinture est devenue à l’égale de ce qu’étaient pour moi les mots durant mon adolescence : un paradis de trajectoires imaginaires, doux, précieux et chaud comme un sexe de femme à combler d’efforts délicats , dans la ferveur de l’élan créateur….

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Mes proches sont souvent frappés de constater dans les traits de mes personnages des ressemblances avec eux-même : ainsi mes sujets masculins prennent-ils souvent l’apparence de mon père et par certains aspects on peut dire qu’ils sont tous des versions de lui-même, tantôt complètement réinterprétées , tantôt plutôt fidèles.

Et certes, sans que cela soit ni conscient, ni volontaire, je ne peux m’empêcher de peindre avec le coeur, traçant tel trait non avec l’esprit conscient et rationnel, mais à la lueur irradiante des sentiments.

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Vision d’ensemble de : « Ève, Abel et Caïn »

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