Vous serez les bien venus si vous vous rendez au salon des arts plastiques  Afro-caribéens de grigny. L’ambiance sera comme d’habitude festive le jour du vernissage , le samedi 7 mai à 18 heures. Mais si vous ne pouvez attendre jusque là , sachez que le salon ouvre dès le 2 mai. Alors n’hésitez plus, et venez me voir au salon de Grigny où j’expose trois récentes peintures en compagnie de nombreux artistes tous férus d’art africain contemporain.

A Grigny au centre culturel municipal Sidney Bechet , 10 place henri Barbusse, 91350 GRIGNY :

du lundi au vendredi de 10 h à 12H et de 14h à 17 h et le samedi de 14h à 18h

INFO AU : 01 69 02 67 48

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Une heure du matin : impossible de dormir, je me retourne dans tous les sens sur le canapé sans trouver le sommeil : j’ai du boire trop de café, et j’ai le crâne assailli de visions. Mentalement je dessine des corps , le tracé virtuel de mains, de pieds, de visages est net et précis au point que je pourrais me lever, prendre un crayon ou un feutre et commencer à dessiner. C’est décidé, je me lève, j’ai envie de réaliser quelque chose, j’ai peins toute la journée, mais je ne suis pas rassasié. L’envie de créer est plus forte que le sommeil !

Une heure et demi : j’ai mal à la tête à cause de l’abus de caféine et de cigarette , mais j’ai pu visiter mentalement le tableau de guerrières africaines que je désire réaliser depuis longtemps. La vision cependant n’est pas très nette, j’ai juste une vague idée de ce que je pourrais faire. Je me mets à la recherche de ce document montrant des amazones du Dahomey que j’avais spécialement gardé pour l’occasion. Je fouille le tas de mes magazine, sans les ranger, retourne l’appartement, fébrile à l’idée de ne rien retrouver, les piles de livres jonchent le sol : merde, je ne retrouve pas le document !  Où est-il ? Mais où est-il ? je m’énerve, par inadvertance renverse une pile de livre. Derrière la cloison la voisine réveillée dans son sommeil par ce choc sourd et mon agitation, tape sur le mur. Je suis de plus en plus nerveux, et rien à faire je ne peux pas renoncer, le désir de réaliser une nouvelle création est trop fort et l’inspiration est là. Où est ce foutu document !

Deux heures du matin : je me résous  à utiliser une photo montrant des amazones du Dahomey, seins nus et des hommes en arme, alignés en rang, posant devant l’appareil du colon : le cliché est de mauvaise qualité , les  visages ne me conviennent pas pour ce que je veux réaliser et au contraire du document qui me fait si cruellement défaut, les guerrières ne portent pas de parures de perles : tant pis , l’envie de dessiner est trop forte, j’ai les tempes qui battent sous la pression nerveuse : il faut que je me lance !  J’enfile deux cafés froids, tire sur ma cigarette et je prends parmi la pile de mes tableaus un cadre noir dont je détache le fond de contre plaqué et je commence à triturer de traits de feutre nerveux la surface lisse en bois.

j’utilise le cliché comme un file conducteur ou un pense bête, inventant plus que copiant.

Une heure, deux heures, trois , je ne m’arrête plus, fébrilement et aussi d’un trait vif et rapide je remplie les deux tiers du tableau.

Cinq heure du matin : je suis fatigué, j’ai mal partout : le tableau tout en longueur n’est pas facile à faire car très long, je n’ai pas réellement trouvé la bonne position pour dessiner, d’autant que je suis sur le canapé et tiens le cadre posé sur mes genoux ou à côté et suis obligé de me pencher sur le côté dans une position tordue inconfortable et douloureuse pour les muscles et j’ai épuisé mon influx nerveux, la pression n’est pas retombée dans mon crâne, mais j’ai l’esprit moins clair et je n’ai plus d’inspiration. Je suis prêt à renoncer. Non, non ! j’ai un coup de sang qui me remonte au coeur et la rage de peindre me reviens, il faut que je termine ce tableau même si j’ai déjà peins toute la journée, d’ailleurs je suis presque au bout, il ne reste qu’un tiers, un malheureux tiers à remplir. Après une brève pause, deux cafés, trois cigarettes, un coup d’oeil à travers la fenêtre pour voir en bas les premières voitures du matin passer, je me remets à la tache et termine le tableau.

Ce n’est que le lendemain que je fais un rehaut de blanc, pour souligner les courbes et les visages des amazones…Photo-0042

 

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J’avais à coeur, en commençant un nouveau tableau, de démarrer sur de nouvelles bases, et de m’attacher à réaliser une esquisse détaillée qui me permettrait de mieux me concentrer sur l’acte de peindre. Mission accomplie ! « Initiation chamanique » traduit une scène d’apprentissage des valeurs chamanique par un aspirant plongé dans l’eau sous le regard lointain de son maitre des esprits de la forêt, alors que passe une embarcation… Ici le trait est suffisamment précis pour donner une idée de ce que sera le tableau finale :

026La mer et cette sorte d’entrée d’eau dans les terres est la première tâche que je me suis donné à coeur de réaliser, fort de toute l’expérience d’étendue d’eau que j’ai eu à peindre jusqu’ici. Je n’ai eu qu’un seul impératif : une base verte et bleu et où qu’on puisse poser le regard des combinaisons de reflets d’eau différentes selon les endroits.

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Pour le décors, résolument je me suis lancé dans le fauvisme où l’art de colorer à sa guise et selon l’inspiration des éléments du tableau qui dans une peinture réaliste n’auraient pas été violet ou rouge par exemple. Car le fauvisme se joue du réel pour emprunter les couleurs du rêve. Ce qui convenait parfaitement à « initiation chamanique » où il me fallait transcrire visuellement la prise de drogue par l’initié…

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Pour brosser les personnages je me suis inspiré de photos. Aux peintres en herbe , je peux dire et conseiller d’agir avec légèreté et grâce quand il est question de réaliser le modelé d’un corps , car souvent le défaut et de trop marquer le trait entre les clairs et les sombres et d’aboutir à un rendu un peu mécanique ou forcé. Du reste on ne peut pas toujours s’en remettre au modèle : ici je présente la partie droite du tableau, celle où passe un indien dans une barque ; et dessous, je montre la même image additionnée du modèle qui m’a servi de guide, pour que l’on puisse bien mesurer que souvent il s’agit de faire preuve d’imagination pour obtenir un résultat.

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La peinture de la carnation du chaman et de son apprenti , elle, fut moins compliquée, le résultat, après un premier jet, plus concluant… voici donc la partie gauche du tableau :

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