Sur la route de l’art contemporain, j’explore de nouvelles pistes, en peignant plusieurs tableaux en même temps. J’ai ainsi terminé « Initiation Chamanique », en voici la partie droite dont,et j’ignore pourquoi, le cliché photographique a noyé l’ensemble des couleurs dans un bleu diffus et trompeur.

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Voici la partie droite:

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Et le rendu final :2011-01-20 21.04.35

 

« Bêtes à cornes » est de ce genre de tableau réalisé en simplifiant les formes, avec un tracé ressemblant au travail des fresques préhistoriques, mais sur un mode contemporain ; soit : un motif paré des couleurs vives, propre à cette nouvelle palette de couleur que je viens d’acheter dont les teintes , en comparaison de celle de mes anciens tubes de peinture à l’huile, sont incroyablement plus chatoyantes et piquantes :

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Dernière création qu’il m’a été donné de réaliser ces temps ci :  » lionceau » représentant comme son titre l’indique un bébé lion, lequel j’ai essayé de faire le plus ludiquement possible, comme si le tableau était destiné à décorer une chambre d’enfant. Là encore , cette nouvelle palette dont je me suis doté contribue fortement et concrètement à donner un air moderne à cette peinture … enfin un air de peinture des années 2000 car dans trente ans le goût sera peut-être changé ; au point que les gens trouveront ce genre d’emploi de la couleur : une monstruosité stylistique du début du XXI ème siècle , ou alors un trait caractéristique de l’époque qui à l’instar de son outrance décline dans les tableaux les palettes et couleurs et de l’excès et du kitch multicolore vulgaire… .

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Une heure du matin : impossible de dormir, je me retourne dans tous les sens sur le canapé sans trouver le sommeil : j’ai du boire trop de café, et j’ai le crâne assailli de visions. Mentalement je dessine des corps , le tracé virtuel de mains, de pieds, de visages est net et précis au point que je pourrais me lever, prendre un crayon ou un feutre et commencer à dessiner. C’est décidé, je me lève, j’ai envie de réaliser quelque chose, j’ai peins toute la journée, mais je ne suis pas rassasié. L’envie de créer est plus forte que le sommeil !

Une heure et demi : j’ai mal à la tête à cause de l’abus de caféine et de cigarette , mais j’ai pu visiter mentalement le tableau de guerrières africaines que je désire réaliser depuis longtemps. La vision cependant n’est pas très nette, j’ai juste une vague idée de ce que je pourrais faire. Je me mets à la recherche de ce document montrant des amazones du Dahomey que j’avais spécialement gardé pour l’occasion. Je fouille le tas de mes magazine, sans les ranger, retourne l’appartement, fébrile à l’idée de ne rien retrouver, les piles de livres jonchent le sol : merde, je ne retrouve pas le document !  Où est-il ? Mais où est-il ? je m’énerve, par inadvertance renverse une pile de livre. Derrière la cloison la voisine réveillée dans son sommeil par ce choc sourd et mon agitation, tape sur le mur. Je suis de plus en plus nerveux, et rien à faire je ne peux pas renoncer, le désir de réaliser une nouvelle création est trop fort et l’inspiration est là. Où est ce foutu document !

Deux heures du matin : je me résous  à utiliser une photo montrant des amazones du Dahomey, seins nus et des hommes en arme, alignés en rang, posant devant l’appareil du colon : le cliché est de mauvaise qualité , les  visages ne me conviennent pas pour ce que je veux réaliser et au contraire du document qui me fait si cruellement défaut, les guerrières ne portent pas de parures de perles : tant pis , l’envie de dessiner est trop forte, j’ai les tempes qui battent sous la pression nerveuse : il faut que je me lance !  J’enfile deux cafés froids, tire sur ma cigarette et je prends parmi la pile de mes tableaus un cadre noir dont je détache le fond de contre plaqué et je commence à triturer de traits de feutre nerveux la surface lisse en bois.

j’utilise le cliché comme un file conducteur ou un pense bête, inventant plus que copiant.

Une heure, deux heures, trois , je ne m’arrête plus, fébrilement et aussi d’un trait vif et rapide je remplie les deux tiers du tableau.

Cinq heure du matin : je suis fatigué, j’ai mal partout : le tableau tout en longueur n’est pas facile à faire car très long, je n’ai pas réellement trouvé la bonne position pour dessiner, d’autant que je suis sur le canapé et tiens le cadre posé sur mes genoux ou à côté et suis obligé de me pencher sur le côté dans une position tordue inconfortable et douloureuse pour les muscles et j’ai épuisé mon influx nerveux, la pression n’est pas retombée dans mon crâne, mais j’ai l’esprit moins clair et je n’ai plus d’inspiration. Je suis prêt à renoncer. Non, non ! j’ai un coup de sang qui me remonte au coeur et la rage de peindre me reviens, il faut que je termine ce tableau même si j’ai déjà peins toute la journée, d’ailleurs je suis presque au bout, il ne reste qu’un tiers, un malheureux tiers à remplir. Après une brève pause, deux cafés, trois cigarettes, un coup d’oeil à travers la fenêtre pour voir en bas les premières voitures du matin passer, je me remets à la tache et termine le tableau.

Ce n’est que le lendemain que je fais un rehaut de blanc, pour souligner les courbes et les visages des amazones…Photo-0042

 

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J’avais à coeur, en commençant un nouveau tableau, de démarrer sur de nouvelles bases, et de m’attacher à réaliser une esquisse détaillée qui me permettrait de mieux me concentrer sur l’acte de peindre. Mission accomplie ! « Initiation chamanique » traduit une scène d’apprentissage des valeurs chamanique par un aspirant plongé dans l’eau sous le regard lointain de son maitre des esprits de la forêt, alors que passe une embarcation… Ici le trait est suffisamment précis pour donner une idée de ce que sera le tableau finale :

026La mer et cette sorte d’entrée d’eau dans les terres est la première tâche que je me suis donné à coeur de réaliser, fort de toute l’expérience d’étendue d’eau que j’ai eu à peindre jusqu’ici. Je n’ai eu qu’un seul impératif : une base verte et bleu et où qu’on puisse poser le regard des combinaisons de reflets d’eau différentes selon les endroits.

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Pour le décors, résolument je me suis lancé dans le fauvisme où l’art de colorer à sa guise et selon l’inspiration des éléments du tableau qui dans une peinture réaliste n’auraient pas été violet ou rouge par exemple. Car le fauvisme se joue du réel pour emprunter les couleurs du rêve. Ce qui convenait parfaitement à « initiation chamanique » où il me fallait transcrire visuellement la prise de drogue par l’initié…

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Pour brosser les personnages je me suis inspiré de photos. Aux peintres en herbe , je peux dire et conseiller d’agir avec légèreté et grâce quand il est question de réaliser le modelé d’un corps , car souvent le défaut et de trop marquer le trait entre les clairs et les sombres et d’aboutir à un rendu un peu mécanique ou forcé. Du reste on ne peut pas toujours s’en remettre au modèle : ici je présente la partie droite du tableau, celle où passe un indien dans une barque ; et dessous, je montre la même image additionnée du modèle qui m’a servi de guide, pour que l’on puisse bien mesurer que souvent il s’agit de faire preuve d’imagination pour obtenir un résultat.

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La peinture de la carnation du chaman et de son apprenti , elle, fut moins compliquée, le résultat, après un premier jet, plus concluant… voici donc la partie gauche du tableau :

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Vous habitez près de Paris : venez à Boulogne-Billancourt assister aux « portes ouvertes » des ateliers d’artistes qui auront lieu le week-end du 3 au 4 octobre !

Je tiendrai un stand à la Mairie de Boulogne ( 26 avenue André Morizet) le samedi 3 octobre , de 14 H à 18 H ; et le dimanche 4 octobre de 14 H à 18 H.

Vous pourrez  y  voir mes créations récentes, dont « Adam, le chef de clan »  ou  » Abel », peintures présentée ci-après. Ainsi que d’autres récentes créations . Et pourrez acquérir des reproductions de mon travail pour un prix modique, comme acheter les cartes postales que j’ai fait éditer. Alors venez nombreux, je serai heureux de vous accueillir. A bientôt….

Après avoir peint  » le meurtre d’ Abel »et  » la mort d’ Abel » qui met en scène Adam apprenant la nouvelle de la mort de son fils, et dont Eve tente de prévenir les pleurs , alors que les deux personnages surplombent un décors de falaise rouges ressemblant aux « grand canyon »- je m’était mis en tête de peindre Abel et Caïn sur un même tableau, représentés alors qu’ils sont presque adultes, tandis qu’ils seraient devant un décors naturel peint de la manière la plus moderne qui puisse être, en une représentation composée de sortes de fractals,ou du moins composée géométriquement en une sorte de néo-cubisme à l’africaine.

Dans la partie droite du tableau, Abel est comme encastré dans la série de cercle qui compose le décors, comme si , de fait, il devait être voué à faire corps avec la nature, ou que son image se brouillait pour devenir transparente à l’approche du drame….

Caïn, lui,est assis sur le rocher situé à gauche d’Abel. Il se distingue nettement du fond, tenant l’arc en main, une flèche prête à être décochée…

Lors de l’esquisse des personnage devant permettre un travail de peinture à l’huile abouti de par le degré de précision du dessin préparatoire, j’avais placé entre Abel et Caïn une lionne allongée  sur une grosse pierre. Elle devait sembler regarder Abel sur la droite et d’après mon intention initiale je souhaitais qu’elle représenta cette dimension maternelle , protectrice et à la fois animale ; que par elle l’oeil de la création semble porter un jugement sur le conflit qui oppose le jaloux Cain à son frère Abel, et que dans son attitude, le port de sa tête, et selon la direction de son regard , on devine que la lionne scrute l’attitude d’Abel, comme si elle pouvait savoir ce qui va se passer: qu’elle devine au regard des contours de l’aura qui entoure Abel son destin funeste , ainsi que me semblent capable de le percevoir certain animaux à l’oeil si profond d’intelligence et de ce savoir qui ne se transmet pas… Or , j’ignore si j’ai bien réussi mon entreprise. J ‘avais comme modèle une photo que j’avais prise d’un vielle lionne, saisie d’assez loin, dont le pelage apparaissait mal photographié, tandis que seule sa posture était vraiment parfaitement adéquate avec ce que je cherchais à retranscrire pour ce tableau. Comme bien souvent: j’ai dû composé, imaginer, faisant appel à tous mes souvenirs et expériences de peinture des animaux, pour obtenir un début de résultat. Et alors que je tentais de brosser finement le pelage de l’animal au pinceau zéro, il est apparu très vite que je serais obligé de « tricher » en soulignant la silhouette de contours noirs, afin de gagner en contraste , quitte à perdre en réalisme…

 

En fin de compte , la lionne attire plus immédiatement le regard dans la composition finale. Et il me semble qu’il s’agit, après, pour le spectateur de s’amuser à détailler les autres zones où le travail de peinture est plus minutieux, mais pas également contrasté…

 

depuis 15 jours j’ ai entamé la peinture à l’huile :  » danseurs africains au Trocadéro  » , en voici un détail non achevé :

cette fois , une vue d’ensemble :

Autre étape de réalisation : la peinture de la Tour Eiffel et du fond:

Vue d’ ensemble cette fois-ci :

le tableau dans sa version finale:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Réalisé en une séance de travail,  » le mélange contrarié des anges » est un tableau peint sur une affiche de science -fiction qu’il m’a semblé judicieux de recouvrir de ma peinture en ne laissant apparent que de rares détails dont le propre est de conférer un aspect mécanique ou robotique, disons, au personnage masculin de la représentation. le cadre étant surligné par l’adjonction de tissus : des pantalons découpés…

Plus récent un détail de » la venue d’un prophète » où est représenté un indien du brésil mâchant une plante hallucinogène.

 

En dessin à l’encre et collage, « Madone à l’enfant » dont le fond est la reprise d’une recherche scientifique parue dans « Sciences et Vie » qu’il m’aura fallu seulement distordre à l’ordinateur pour lui donner la forme qui me semblait devoir correspondre avec ce que j’imaginais , alors, comme la structure secrète de l’Univers…

 

Hommage à PICASSO, « le baiser » a été peint à l’aide d’un motif récurent: un entrelacs de lignes baroque pour lequel je me suis servi d’un objet récupéré dans une poubelle : il s’agissait d’un rectangle en plastique découpé dont le motif était idoine pour une technique de pochoir , ce, alors que j’ignore encore à cette heure à quoi pouvait bien servir cet objet manufacturé.

 

Autre exemple de récupération et de détournement d’objet : »Eve » est une sculpture peinte sur un buste de mannequin chiné dans la rue…

 

Voici maintenant le dessin original à l’encre des » mauvaises filles » que j’ai du réaliser vers 1991.

 

Toujours durant cette période des années 90 : la peinture du masque aborigène qui me permet de réaliser les tableaux intitulés « masques » en faisant reproduire cet original dans différentes couleurs que je n’ai plus qu’à assembler par la suite. (voir dans la galerie de tableaux les différentes version de « masque »)

Des années 90, un collage sur bois encastré dans un autre panneau de bois marouflé de toile sur laquelle est peinte un motif de fleur: « le déjeuner sur l »herbe » est la reproduction sur matière plastique dure d’un dessin original que j’avais dû produire sans doute un jour de grand désœuvrement sexuel…

 

Des années 2000 , raté et assez mal peint, je dois l’avouer, un tableau que je montre rarement : « Adam , Eve et la mort » encadré de paquets de cigarette « vogue », peint en une séance.

 

Peint tout aussi légèrement, soit sans application véritable, aussi en une séance, cette fois sur bois, et tandis que je collerais des tiges fines de bambou pour figurer une cage sortant de l’eau :  » les fils de Dieu aimèrent tant les femmes des hommes qu’il se choisirent parmi elles leur futures femme »…

 

Autre tableau raté de la même époque , les années 2000, peint sur bois tout aussi rapidement et jamais vraiment fini,  » les indiens ».

 

Enfin datant des années 90, l’un de mes premiers tableaux abstrait à l’huile  » les yeux des crocodiles » peints autour de nœuds naturels dans le bois qui ainsi m’ont permis de figurer des crocodiles immergés dans l’eau dont ne dépasseraient que l’oeil rond de la bête…

 

 

Jeff koons a réussit à terminer l’année sur le piédestal vestale des artistes contemporains les mieux payés, les mieux fourni en équipe d’ouvrier spécialisés autant  qu’orfèvres, les mieux représentés dans les musées avec une exposition internationale rétrospective de l’oeuvre de Koons au whitney Museum of american art; au centre pompidou à Paris; et au musée Guggenheim de Bilbao.

L’artiste semble avoir été dés le début assez futé pour composer avec son réel talent de peintre par exemple comme Niky de Saint-Phalle a su rendre par ses sculptures ce que sa technique limitée de peintre entravait en elle: Jeff Koons commence par installer des jouets gonflables sur deux plaques de miroir facile à poser, et au rendu propre pour un premier travail qui peut rivaliser dorénavant avec l’art des années 80, lorsque Dali torche vacillante en ces années n’en finit plus d’inonder les marchés de ses faux, que sa main tremblante de plus en plus signe chaque fois avec plus de peine.

Koons a le génie des affaires , des opportunités, des rapprochement les plus loufoques quitte à imiter le minimalisme de Dan Flavin, avec ces aspirateurs neufs exposés avec des néons dans des vitrines, dont il finance la minutieuse production en travaillant à wall Street dans le courtage, pour enfin s’offrir une grande véritable exposition publique d’un Koons qu’on expose dans la vitrine du muséum of comtemporary Art de New York : le début en 1980 d’un trentenaire prometteur  .

Il y a cela est vrai un sens du fini, de l’achevé , du fait , du propre et rutilant qui émaille son travail de sculpture: tout le processus de la création est sous-traité, certes, mais le résultat est souvent une réussite où la mauvais goût, nous dirons le kitch, dans un soucis de générosité intellectuelle populaire semble rivaliser avec les canons classiques et est fait avec tous les secrets de la magie que recèle l’art.

Koons pourrait-être le Harry Poter de la peinture moderne avec cette cinquantaine de collaborateurs qui assemblent au puzzle la juste position et tonalité des couleurs que requièrent la mise en peinture de ses délires « photochopés » aux quels s’adonne Koons le patron de la marque ; Jeff Koons.

Tel un aveugle Jeff Koons expose au monde , « Le monde qu’il voit déjà », que le monde voit déjà; cela attise la dimension spectaculaire de sa production, mais Jeff Koons ne semble pas voir (ou peut-être est-ce moi) que si « le mirage de l’art « , pareil à ceux merveilleux des déserts, est quant à lui: solide, le faire reposer sur le divertissement, en dissipe en partie la Beauté.

jeff Koons sculpture

En matière de Beauté, Pietro Vannuci , dit « le Pérugin » dont le musée Jacquemart-André a permis que soit offert à l’oeil du spectateur, la délicatesse du trait de pinceau, s’il est un peintre de la Renaissance , probablement né vers 1450, fut à son époque ce que Jeff Koons représente pour la notre : un artiste renommé qui, lui, travailla pour l’institution religieuse et des commanditaires privés, en apportant au quattrocento une capacité remarquée à peindre des sujets en leur restituant une dimension psychologique et une profondeur inégalée, sinon par Léonard de Vinci qu’il croisa  dans l’effervescence artistique d’une Florance qui attire à elle toutes les célébrités de la peinture.

Dans les deux reproductions présentées ici, le Pérugin peint à 20 ans une vierge à l’enfant à droite de l’image, avec une finesse rare, un pinceau sage à sculpter les rondeurs d’une madone , tout en personnalisant le caractère de Jesus , enfant, à un point si proche de la vérité qui peut lier un enfant à sa mère, n’importe lequel, et quelle que fut la mère ; que ce talent devint sa marque de fabrique, l’aspect par lequel on identifiait tout de suite un de ses tableaux. Fait à 50 ans, l’autre vierge à l’enfant à droite rend une madone songeuse, presque plus femme que mère; et un Jésus enfant dont l’instant d’une de ses pensées est figé sur la toile.

Certes à la décharge de Jeff Koons , Marcel Duchamp nous rappelle : « Que le goût soit bon ou mauvais, cela n’a aucune importance, car il est toujours bon pour les uns et mauvais pour les autres. Peu importe la qualité, c’est toujours du goût »

Seulement si Marcel Duchamp qui voit dans le titre du tableau : « cette couleur invisible » qui n’y manque pas et veut dépasser le Réalisme pour créer une peinture de l’invisibilité, s’il se sépare des éléments constitutif de l’acte de peindre sur une toile, comme si le contenant ne pouvait échafauder correctement ce but,à son instar, se dé-saisir de l’acte concret de créer pour ne faire que concevoir comme le fait Jeff Koons, parti pourtant des mêmes bases :  ne lui apportera pas forcément , malgré les millions de dollars engagés, plus qu’un « simple » ordinateur capable de calculer plus vite que l’homme les énumérées combinaisons multiples du jeu d’Echec, encore une fois qui ne représente que trop mal l’aspect matriciel de la Peinture, reine incontestée des arts.

Car ce vers quoi tend Duchamp si cela le fait pencher du côté de la sculpture pour représenter ce qui échappe à la rétine, mais constitue bel et bien , ou du moins, participe aux lois qui tiennent l’Univers : il est certain que la recherche poursuivie, même si comme j’aime à le répéter : » la première fois c’est du génie , décliné à l’infini : c’est de l’escroquerie »- la recherche est en apparence onéreuse ; comme il faut disposer de la bonne table des éléments, ceux physique, réels, et symbolique afin d’offrir au XXIème siècle, plus qu’une révolution cantique, le premier maillon entre d’une part: la transformation automatisée du monde en signes informatiques, biologiques et symboliques : ce qui serait l’avènement déjà réalisée de la voix intelligente mais encore maladroite de « l’être nouveau »: l’ordinateur.

Et d’autre part: le continuum qu’il faut faire réagir ou atteindre ou transpercer ou le laisser vous transpercer : le continuum qui n’a pas de meilleur nom que : »l’Inconscient Collectif ».

Le tableau que je souhaite présenter pour inaugurer ou renouveler cette année s’intitule: « ABEL et CAÏN » , je n’ai pu le finir ou peut-être cette version si est clause, je n’y reviendrai pas et ne m’attacherai à en peindre les trois personnage : CAÏN, la LIONNE et ABEL que lorsque je solliciterai une  reproduction par la méthode du traceur, fournissant un support assez agréable à peindre.

La lionne

Et ABEL, à moins que …

Par ce tableau dont la géométrie est Euclidienne mais n’emprunte aux fractales que le nom, car là le nombre est maîtrisé par le symbole , ce qui crée un autre chemin géométrique parent, j’ai essayé d’emprunter la « machine à écrire Africaine » pour tester la symétrie d’une Eau dont les cercles qui la composent sont imbriqués dans des champs si multiples qu’il s’entrecoupent et , cela laisse apparaître une autre géométrie.

Que cette année soit celle du courage et de la tendresse.

Patrick Rakotoasitera

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dossier artistique : l’ETHNO-SURREALISME

D’André Breton, à Salvador Dali, en passant par Marcel Duchamp, les surréalistes sont mes prédécesseurs sur les chemins de création que j’explore depuis plus de Vingt ans. Du surréalisme, j’ai hérité le goût de plonger dans la civilisation africaine, à laquelle m’enracinent mes origines malgaches. N’étant jamais retourné à Madagascar depuis ma naissance, mon propos sur l’Afrique ne pouvait qu’épouser la démarche surréaliste, comme il épouse les limites d’un rêve éveillé.

Le rêve d’une conscience qui placerait l’ Humain au cœur d’une forêt de symboles directement reliés aux signes de l’Univers. Le rêve d’une Humanité, une et indivisible, détentrice d’un savoir ésotérique que l’on retrouve universellement chez toutes les civilisations primordiales.

Depuis 1997, date de la remise du prix « jeune créateur » pour ma participation au VIIème salon d’arts plastiques de Dreux, récompensé alors pour le tableau ici présenté : « la marche vers le soleil » ; il s’est agi de rendre compte d’un maximum de peuples premiers, en un détour mystique et ethnographique qui compose, depuis, l’ETHNO-SURREALISME dont je suis le représentant.

L’ETHNO-SURREALISME permet de procéder à des décalages des repères bibliques et mythologiques occidentaux grâce à la mise en avant des symboles primitifs et ancestraux, et à l’abondance de références à d’autres civilisations : ainsi dans « l’Allégorie du secret du pouvoir de l’Ecriture », tableau de 100 x 120 cm, des années 90, la question du rapport des intellectuels au pouvoir, et de leur usage de l’Ecriture dans leurs combats – est transférée dans un contexte égyptien et africain , où la question est explorée dans l’allégorie représentée ( Prix des artistes au salon afro-caribéen de Grigny en 2008 )

Autre toile représentative de mon travail en l’an 2000 : « Eve, Caïn et les esclaves », peinture à l’huile sur toile de 200×150 cm, qui présente Eve et ses enfants sur un trône porté par des esclaves devant la mer.

« Les penseurs », huile sur toile ( 120×120 cm), encadré de moulages de dents , fait partie de cette série de « TABLOBJET » ( tableau + OBJETS) que je présente sur mon site http://patrick_rako.nuxit.net depuis 2006 . Ou quand l’ETHNO-SURREALISME consiste aussi à provoquer des collisions non plus linguistiques au sein de l’image, mais également des collisions culturelles, vectrices de sens ou de non-sens, en mettant en scène l’antithèse de l’homme moderne : l’homme primitif aux prises avec des objets réels issus de la consommation de masse, par un jeu d’association entre objet réel, image peinte et titre évocateur.

L’EAU est un élément que j’aime à représenter dans mon travail plastique, même si ici avec : « les Trois grâces », grand tableau à l’huile sur toile de 100×170 cm, est plutôt évoqué l’aspect commercial de l’eau buvable sous forme de sodas ou de boissons alcoolisées.

« Totem » est un objet peint en relation avec l’ EAU : une planche de surf.

Voici pour finir les tableaux primés en 2013 pour le concours « Chorum et handicape » : « Adam le chaman », encadré de briquets qui mêle les éléments : l’EAU et le FEU, l’EAU et la TERRE.

« Vison d’EVE » encadré de cannettes, restitue une Eve dubitative entre la source originelle d’une EAU créatrice, et la réalité contemporaine d’une eau désacralisée.

Autre tableau ayant reçu le « prix coup de cœur Chorum 2013 » : « Paradis du peuple primitif façon art brut » :

Presentation du tableau : «  LA FAMILLE DE NOE »

Peinture à l’huile sur toile de 74×150 cm réalisé en 2013 :

Fidèle à ma démarche ETHNO-SURREALISTE, je n’ai pas choisi, pour ma première participation au prix de la fondation François Schneider, de sonder la matière liquide en rendant compte de ses différentes couches possibles et imaginables, grâce à une géométrie fractale que permet tout travail plastique. Il m’est apparu, compte tenu du sujet, qu’une création reposant sur une approche géométrique et un travail au pinceau et à la peinture à l’huile cherchant à rendre compte de l’équilibre entre les 4 éléments, à travers la représentation de la famille de NOE, servirait une approche transversale et épistémologique de l’EAU.

La descendance de NOE comme la notre est concernée par l’EAU ; Mais pour NOE L’EAU n’est pas que source de vie, c’est l’eau de pluie ruisselante, une eau furieuse et sans discontinu, l’eau des eaux profondes de la mer, l’eau qui amène le déluge à laquelle il est associé. Aussi, en privilégiant un panorama offrant trois points de vue : celui de la femme de NOE, celui de NOE, et celui de ses deux autres fils, j’ai procédé à un découpage géométrique de l’image qui visait à sensibiliser le spectateur à trois états de l’EAU, où trois façons de l’envisager : L’EAU du Déluge englobant aussi bien l’aspect MATRICIEL de l’EAU, que sa dimension ORDALIQUE, situant l’EAU comme source de vie à l’approche de son caractère INCONSCIENT ou ouvrant sur la SAGESSE.

La première partie du tableau : la partie gauche rend compte de ce que le fondement de l’univers est un océan dont l’eau est d’essence divine comme l’eau est « mère » et « matrice ». Aussi est-ce par elle que se manifeste le transcendant. Et la femme de NOE est ici la version féminine, sensuelle et maternelle de l’eau. Le thème de la mère à l’enfant étant ce par quoi l’eau se montre comme l’élément de l’AMOUR et de l’UNION , dont le soleil en contre-jour en appelle  comme à la céleste toute puissance de cette eau originelle qui s’écoule dans les artères des descendants d’ADAM , et, participe de nos sensations, envahit notre conscience pendant la nuit, pour nous assaillir des fulgurances oniriques des êtres magiques qui la peuplent : eau originelle invisible, d’une mer qui retire sa jupe à la dentelle d’écume pour nous laisser, le matin, en prise avec l’eau de nos pensées dessalées de songes matriciels.

Autre aspect de l’eau : au centre du tableau, NOE, d’un geste invite le spectateur , seulement son geste est contredit par son visage fermé presque en colère, rappelant que la mer elle-même est agitée, que le ciel est chargé de gros et épais nuages, le patriarche – de par sa coiffe rouge et sa pipe qui évoquent l’élément qui conduit à l’ébullition de l’eau : le FEU – nous conduit sur la piste de l’EAU dévoratrice comme les flammes liquides d’un Océan Rédempteur dont le ventre ruisselant avalera les pêchers des hommes pour les purifier dans une mort régénératrice des forces vives non dévoyées qui peuvent toujours jaillir d’une nouvelle humanité, que l’ORDALIE par l’eau doit faire advenir. Le geste de NOE, et ainsi de celui de tous patriarches, nous met en garde, non contre les excès de l’eau, mais face aux excès de l’Homme dont dépendent les excès de l’eau.

Dernière partie : les deux autres fils de NOE, peut-être SEM et JAPHET, que leur mère semble appeler de l’autre côté, sont occupés à regarder quelque chose que le tableau ne montre pas. Du doigt, ils pointent un AILLEURS INCONNU. Celui de la symbiose de l’EAU et de l’AME. Comme si le liquide à la transparence éternelle jouissait d’une constitution en corrélation secrète avec la consistance de l’âme et le fleuve inconscient qui l’abreuve, où se rejoignent tous les inconscients de tous les esprits passés, présents et futurs, en un point immatériel , réel et symbolique à la fois, par où s’écoule jusqu’à notre RAISON   l’eau du Savoir, l’eau de la Connaissance, l’eau de la Prophétie et l’eau de la Poésie. Ces eaux formant le corps liquide mystérieux qu’est la SAGESSE qui abonderait jusqu’à notre conscience telle une Lumière, si cette sorte d’eau dont elle est composée, pouvait ne pas être par la profondeur abyssale de sa source , un MYSTERE qui abreuve la Conscience, mais, dont la Lumière de la Conscience Humaine ne réussit pas à pénétrer les entrailles…

 

L ‘ automne a débuté par un temps un peu plus froid , dans les rues de Paris , et déjà , la ville lumière se vêt des couleurs que les peintres et artistes internationaux impriment dans les salons et les sites prestigieux que les connaisseurs traverseront de leur pas avertis et pressés de collectionneur : la Foire Internationale d’Art Contemporain vient d’ouvrir aujourd’hui , tout juste précédée par le  » salon d’automne » des peintres et sculpteurs dont beaucoup se retrouveront au « salon des indépendants » quelques mois plus tard.

La cuvée du salon d’automne est bonne , d’un niveau, pour ce qui concerne l’art figuratif, qui n’est ni en reste, ni depuis quelques années aussi plein d’excellents peintres que sur ce dernier salon : est-ce la crise , laquelle incite les peintres figuratifs à se surpasser ? , est-ce le signe d’une sorte d’enterrement de l’art abstrait et de renouveau du flamboyant art dit figuratif, qui sait ?

Certaines fois, devant ma toile, je me dis , pour ma part, qu’il n’est pas question de faire n’importe quoi, et de peindre des croutes faciles à réaliser qui feraient le repas (certes frugale) d’amateurs , ainsi abusés : d’abord comme je ne connais pas d’acheteur de mes créations, ensuite puisque le cynisme me manque pour tenter de telles escroqueries , et parce que fondamentalement je souhaite offrir , dans la perspective lointaine d’une exposition rétrospective future, la preuve qu’il est possible de peindre finement ,vite, longtemps, soit durant toute une vie de peintre, et en cherchant à se renouveler sans cesse, nourri de toute part qu’on peut l’être par le travail des autres peintres bien sûr , et par tout support qui véhicule une image : ce en poursuivant l’élaboration d’un thème unique : ce que je nomme maintenant  » l’ETHNO-SURREALISME  » ou le surréalisme africain.

Voici donc rassemblées les créations récentes aux quelles je me suis attaché à donner et une forme et un style particulier. Parmi elles « le meurtre d’Abel » est celle qui m’aura causée le moins de souci technique , tant  le nombre de séances qu’elle nécessita , deux au bas mots, fut ridiculement rapide.

 » Abel et Caïn » , qui suit, est peut-être significatif d’une nouvelle tendance dans mon travail, d’un plus grand attachement à l’art contemporain, en ce que le tableau, non fini, à cette heure, est émaillé de tentatives de concilier abstraction et réalisme, art contemporain et moderne … etc , et que je n’en finis plus d’être surpris par les formes vers lesquelles s’acheminent mes créations, doucement, lentement, mais certainement aussi….

Voici également non finie, mais donnant une bonne idée de la gageure que représente ce tableau, la partie gauche de celui-ci :

enfin une vue d’ensemble :

 

Autre tableau, autre médium, à l’encre cette fois, et sur ces supports improbables que j’ai l’habitude d’employer : un panneau de bois ayant servi de fond de canapé, sur lequel une profusion de sujets s’entre mêlent pour rendre compte de  » la venue d’un prophète » dont voici la partie gauche .

Toute également digne du SURREALISME mystique et onirique , la partie droite met en lumière la rencontre du chef de clan, effaré ou effrayé par ce que l’émissaire du prophète   lui suggère, tandis que ce dernier , sans que ceci soit finalement explicite , est auréolé et par une aura matérialisée sous forme de lion, et comme entouré par les visions qui forment la substance même de son récit.

 

Dans  » la vision d’Eve » , les canettes de soda, bien réelles , viennent brouiller la représentation en introduisant un objet de consommation de masse. L’opposition entre objet et image y est accentué par le geste d’Eve dont le doigt semble viser une réalité qui échappe à son monde pour énigmatiquement désigner un ailleurs que sa conscience semble réussir à sentir.

 

Suivant l’idée d’une sorte de métaphore de la douleur d’un père frappé par l’annonce de la mort de son fils dont le paysage aride, rouge, immense , fait de falaise et de sable, cherche à restituer la profondeur abyssale ,  » la mort d’Abel » est construit sur l’opposition entre la posture intime d’une Eve tentant de consoler Adam, avec l’aspect rocailleux, inhospitalier de cette immense béance dans le paysage.

Sujet et décors moderne rares dans mon travail ,  » Aladin rêve  » , sous titré : Laoucine rêve à la grande bouffe , montre mon atelier actuel dont le fourmillement des objets qui l’occupent accentue, me semble-t-il la mélancolie du personnage d’Aladin qu’à priori on n’imagine pas perdu dans une piaule moderne , n’ayant pour le soutenir que la fièvre que lui procure son vin et la force de ses pensées.

 

Composé sur le modèle des scènes de plage ,  » la famille de Noé » tel qu’ainsi est devenu le titre définitif, n’est pas si idyllique qu’il n’y parait : Noé au premier plan d’un geste invite le spectateur , seulement son visage est fermé presque en colère , alors que sa femme semble appeler ses deux autres fils de l’autre côté et que ceux-ci sont occupés à regarder quelque chose que le tableau ne montre pas. Il n’y a pas de jeu de plage, la mer elle-même  est agitée, le ciel est chargé de gros et épais nuages : l’inquiétude domine dans une représentation, par ailleurs, assez douce au regard …

 

Vision panoramique de ce que je vois depuis la fenêtre de mon atelier , le tableau  » vue de ma fenêtre » ne cherche pas à être réaliste. Il se compose aussi en trois partie différente , mais d’un point de vue optique situées sur le même plan. La partie gauche, ici, montre le Boulogne des années trente et se continu par un assemblage de briquets collés sur le support , dont les verticales répétées des briquets semblent copier les verticales des immeubles.

La partie droite dévoile quant à elle les récents immeubles construits à Boulogne.

le tableau dans son ensemble cette fois :

 

Pour terminer cette rétrospective ETHNO-SURREALISTE ,  » Paradis du peuple primitif façon Art Brut  » encadré de ces bouteilles de coca-cola.