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Je ne reviendrais pas sur la façon dont a été conçu le tableau « Madone à l’enfant façon Klimt-Picasso », ainsi ai-je parlé dans l’article   » si Maman si, scie la branche où je suis assis » de cette rage qui m’était survenue après les attentats du 13 novembre à Paris, qui avaient fait germer en mon fort intérieur l’idée de composer un tableau religieux pornographique ; et comment le hasard et le surréalisme vinrent contredire et radicalement balayer cette intention en la faisant muter pour aboutir au tableau présent.

Le résultat fut un tableau de grande dimension (80 cm x 100 cm ) peint le temps d’une fulgurance : quatre jours durant lesquels je projetais des centaines de couleurs dans lesquelles l’esquisse préparatoire avait distingué une dizaine de motif , presque autant de personnage que je brossais tantôt finement , tantôt rageusement, cherchant à multiplier les effets. Réalisant ainsi pour certaines parties des glacis, peignant d’autres au white spirit qui donne un effet mate en supprimant la brillance de la couleur ; alors qu’ à d’ autre endroit je rétablissais cette brillance par l’usage d’un autre médium : la térébenthine. Durant l’exécution du motif, je fus comme électrisé par le soucis de créer une sorte de manteau d’arlequin à l’endroit de ce qui peut se voir comme la couverture de la Madone, qui fut chatoyant et exprimerait par l’explosion des teintes et des couleurs un univers par lequel le spectateur pourrait pénétrer mu par une attirance quasi enfantine face à l’exubérance colorée. Je prenais un réel plaisir à ainsi maculer la toile de couleurs vives, cherchant à ne jamais peindre deux fois la même teinte ou alors le faisais-je en modifiant le coup de pinceau, travaillant circulairement, par petite barre ou aplat…

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le résultat finale est un tableau néo-cubiste où se cachent 11 personnages qu’il est amusant d’essayé de compter . Le personnage masculin qui se tient les bras en croix est debout sur une sorte d’embarcation qui pénètre dans le buste d’une femme pourtant située sur un autre repère euclidien. Tandis que toute cette masse colorée peut soit être interprétée comme la couverture de la Madone ou le chapeau d’un homme énigmatique dont le haut du visage apparait en bas du tableau avec ces yeux si perturbant me semble-t-il, car en le peignant j’imaginais soit l’anté-christ, soit Picasso.  les malins découvriront que la partie gauche de son visage cache un autre personnage positionné de profil.

Je ne saurais juger d’emblée de la qualité de ce tableau comme il ne possède pas l’aspect léché de mes dernières toiles. Mais je crois la réalisation suffisamment audacieuse pour retenir l’attention et j’espère qu’avec le temps il trouvera ses admirateurs, mais j’en conviens il est un peu déconcertant. Il ne me reste plus qu’à attendre…