Un ami m’avait suggéré de toujours peindre de manière ascendante, soit de partir du meilleur pour atteindre un niveau encore supérieur. Ne jamais régresser et s’attacher à toujours se dépasser , en prenant la dernière toile peinte comme référence à surpasser. Avec le peinture  » papoose revolte » j’ai l’impression d’abonder dans ce sens.

Si les effets de peinture que j’escompte réaliser sont réussis, il se pourrait que ce tableau devienne la nouvelle référence de mon travail plastique. Le sentier à suivre est encore compliqué cependant. J’ai tout juste terminé les torse et les jambes de mes révoltés et maintenant suis-je aux prises avec ce qui demande doigté et sensibilité : la lumière.

Certain corps , comme ci-dessous sont un peu rigides, mais l’impression d’ensemble est convenable. Ce qui augure un travail de retouche centré presque exclusivement sur les effets de lumières sur la carnation.

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A première vue la composition semble équilibrée et sont perceptibles à ce stade de réalisation les manières dont les rayons de soleil sont supposés venir illuminer les corps, par un effet de gauche à droite : les personnages brossés avec des teintes plus jaune-orangé indiquant qu’ils sont traversés par un rayon de lumière non encore matérialisé.

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Aussi ai-je entamé la peinture de la visière du casque du C.R.S situé sur la droite du tableau.2016-08-09 18.38.36

La visière étant transparente sa réalisation est un assemblage géométrique dont la première étape consiste à poser des teintes en suggérant les reflets de la visière, sans ici que le travail puisse être réalisé en une seule fois, comme la technique « alla prima » qui consiste à peindre dans le frais, soit lorsque la couche n’est pas encore sèche, est inadaptée pour un motif nécessitant plutôt des couches de « glacis », soit des superposition de couches plus ou moins fines, là sur un support sec pour ne pas que les teintes se mélangent trop.

Voici un cliché plus rapproché qui peut donner une idée de cette peinture par usage de la géométrie dont je parle. Du reste, si l’on observe la façon dont les corps des révoltés s’agencent dans la composition apparaîtra à l’oeil averti une géométrie toute originale… Chaque corps lui-même étant composés de triangle et de demi-cercle…

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Voilà deux séances que j’ai consacrées à peindre les révoltés papoues. J’ai pris un vif plaisir à travailler les corps différemment, selon qu’ils soient en mouvement ou plutôt statiques. Ainsi le papoue ci-dessous est à comparer avec son acolyte brossé de façon plus stylisée comme il est entrain de lancer une pierre. Sur ce deuxième cliché, les corps sont réalisés avec des lignes moins continue, plus brisées et de nombreux aplats dont les teintes ne se fondent pas spécialement ensemble, afin de suggérer la vitesse du geste,ou le mouvement suspendu dans la fraction de seconde de sa réalisation.

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Voici l’ensemble du tableau:

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Les médias parlent très peu du génocide dont sont victimes les papoues en Indonésie. Pourtant, depuis que leurs terres sont convoitées pour les minerais qu’elles recèlent, les méfaits commis par les indonésiens à leur encontre ne se comptent plus. Les papoues sont expropriés manu-militari, victimes de violences, de meurtre dans l’indifférence générale. Leurs représentants corrompus nient ce qui a pris l’apparence d’un véritable génocide, et la toute récente découverte de pétrole et d’une mine d’or qui serait l’une des plus grande du monde, ne vont qu’aggraver la situation.

Population minoritaire en Indonésie, les papoues ne profitent même pas des rentes de l’exploitation de leur sous-sol, au contraire, ils sont délaissé par le pouvoir centrale et maintenus dans un état de paupérisation alarmant, ne laissant d’autres espoirs aux jeunes générations qu’une vie de labeurs mal rémunérés pour un peuple qui peine à maintenir ses traditions ancestrales quand les jeunes forcément sont plus attirés par la vie moderne, fut-elle misérable.

La seule issue pour le peuple papoue semble d’entrer en résistance et de se révolter contre le pouvoir indonésien sourd à toutes injonctions. Ici les étapes préparatoires de mon nouveau tableau, montrent une scène de révolte perçue par un policier indonésien. Je dois avouer que pour la réaliser j’ai été bien aidé par les scènes de guérillas urbaines auxquelles l’Euro de football a pu donner lieu avec les fougueux et déjantés supporter russes et anglais…

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Voici l’ensemble de la scène :

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C’est la première fois que cela m’arrive : renoncer à un projet plastique prévu par excès de zèle de sobriété. J’avais décidé de peindre ce long panneau de bois avec cette nouvelle manière qui est devenue la mienne, c’est à dire en faisant des animaux multi-colores installés sur les branches d’un arbre : « l’arbre de la Paix », quand,  après avoir tracé directement au pinceau le contour des animaux et ajouté du blanc pour commencer à détailler le feuillage des arbres, il m’est apparu que le tableau pouvait être considéré comme achevé. Rajouter de la couleur me sembla alors surfait et non nécessaire : les trois couleurs présentes ( si l’on compte la couleur de fond du bois )  se suffisaient à elles- même. Mais bien sur à vous d’en juger.

 

voici la partie haute du tableau :

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Voici une vue d’ensemble cette fois :

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Je rivalise de malchance. Lors de la vente aux enchères de la semaine dernière une erreur a été commise sur le montant des enchères et sur les tableaux, le plus cher ayant été évalué au prix du moins cher et inversement. Résultat : le dessin surcoté n’a pas trouvé d’acquéreur ;  tandis que le tableau à l’huile, évalué à 800 euros au lieu de 1500 euros, a eu une enchère au premier prix seulement , or l’acheteur n’a pas souhaité, après la vente,  compléter son offre pour respecter le prix initialement entendu de 1500 euros, car le commissaire l’avait vendu à 800 ; et il n’a apparemment pas souhaité se rabattre sur le dessin dont c’était pourtant la cote. Conclusion : j’ai préféré annuler la vente plutôt que de voir partir pour une misère un tableau ayant nécessité plusieurs mois de travail.

Cette péripétie digérée de travers, je dois l’avouer, je me suis immédiatement remis au travail dans l’espoir de traduire par moi-même l’enseignement pictural que fut cette rencontre avec l’œuvre de nombreux artistes africain contemporain. Et au regard de ma façon de peindre dont j’ai déjà mentionné qu’elle me situe plutôt du côté de l’art moderne que sur le versant de l’art contemporain, le palier qu’il me restait à franchir n’était pas rien.

Ainsi, pour cette nouvelle création j’ai renoncé à mes poncifs picturaux habituels  :  sujet peint dans des décors naturels, déformation de l’anatomie faciale pour configurer un aspect à mi-chemin entre la Bande Dessinée et la peinture, travail fastidieux au pinceau zéro… etc , au profit d’une exécution rapide (deux séances) et de médiums différents ( pastel et feutres )… en abordant un sujet plus spécifiquement politique : le génocide des papoues en Indonésie :

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Sur la route de l’art contemporain, j’explore de nouvelles pistes, en peignant plusieurs tableaux en même temps. J’ai ainsi terminé « Initiation Chamanique », en voici la partie droite dont,et j’ignore pourquoi, le cliché photographique a noyé l’ensemble des couleurs dans un bleu diffus et trompeur.

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Voici la partie droite:

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Et le rendu final :2011-01-20 21.04.35

 

« Bêtes à cornes » est de ce genre de tableau réalisé en simplifiant les formes, avec un tracé ressemblant au travail des fresques préhistoriques, mais sur un mode contemporain ; soit : un motif paré des couleurs vives, propre à cette nouvelle palette de couleur que je viens d’acheter dont les teintes , en comparaison de celle de mes anciens tubes de peinture à l’huile, sont incroyablement plus chatoyantes et piquantes :

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Dernière création qu’il m’a été donné de réaliser ces temps ci :  » lionceau » représentant comme son titre l’indique un bébé lion, lequel j’ai essayé de faire le plus ludiquement possible, comme si le tableau était destiné à décorer une chambre d’enfant. Là encore , cette nouvelle palette dont je me suis doté contribue fortement et concrètement à donner un air moderne à cette peinture … enfin un air de peinture des années 2000 car dans trente ans le goût sera peut-être changé ; au point que les gens trouveront ce genre d’emploi de la couleur : une monstruosité stylistique du début du XXI ème siècle , ou alors un trait caractéristique de l’époque qui à l’instar de son outrance décline dans les tableaux les palettes et couleurs et de l’excès et du kitch multicolore vulgaire… .

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Une heure du matin : impossible de dormir, je me retourne dans tous les sens sur le canapé sans trouver le sommeil : j’ai du boire trop de café, et j’ai le crâne assailli de visions. Mentalement je dessine des corps , le tracé virtuel de mains, de pieds, de visages est net et précis au point que je pourrais me lever, prendre un crayon ou un feutre et commencer à dessiner. C’est décidé, je me lève, j’ai envie de réaliser quelque chose, j’ai peins toute la journée, mais je ne suis pas rassasié. L’envie de créer est plus forte que le sommeil !

Une heure et demi : j’ai mal à la tête à cause de l’abus de caféine et de cigarette , mais j’ai pu visiter mentalement le tableau de guerrières africaines que je désire réaliser depuis longtemps. La vision cependant n’est pas très nette, j’ai juste une vague idée de ce que je pourrais faire. Je me mets à la recherche de ce document montrant des amazones du Dahomey que j’avais spécialement gardé pour l’occasion. Je fouille le tas de mes magazine, sans les ranger, retourne l’appartement, fébrile à l’idée de ne rien retrouver, les piles de livres jonchent le sol : merde, je ne retrouve pas le document !  Où est-il ? Mais où est-il ? je m’énerve, par inadvertance renverse une pile de livre. Derrière la cloison la voisine réveillée dans son sommeil par ce choc sourd et mon agitation, tape sur le mur. Je suis de plus en plus nerveux, et rien à faire je ne peux pas renoncer, le désir de réaliser une nouvelle création est trop fort et l’inspiration est là. Où est ce foutu document !

Deux heures du matin : je me résous  à utiliser une photo montrant des amazones du Dahomey, seins nus et des hommes en arme, alignés en rang, posant devant l’appareil du colon : le cliché est de mauvaise qualité , les  visages ne me conviennent pas pour ce que je veux réaliser et au contraire du document qui me fait si cruellement défaut, les guerrières ne portent pas de parures de perles : tant pis , l’envie de dessiner est trop forte, j’ai les tempes qui battent sous la pression nerveuse : il faut que je me lance !  J’enfile deux cafés froids, tire sur ma cigarette et je prends parmi la pile de mes tableaus un cadre noir dont je détache le fond de contre plaqué et je commence à triturer de traits de feutre nerveux la surface lisse en bois.

j’utilise le cliché comme un file conducteur ou un pense bête, inventant plus que copiant.

Une heure, deux heures, trois , je ne m’arrête plus, fébrilement et aussi d’un trait vif et rapide je remplie les deux tiers du tableau.

Cinq heure du matin : je suis fatigué, j’ai mal partout : le tableau tout en longueur n’est pas facile à faire car très long, je n’ai pas réellement trouvé la bonne position pour dessiner, d’autant que je suis sur le canapé et tiens le cadre posé sur mes genoux ou à côté et suis obligé de me pencher sur le côté dans une position tordue inconfortable et douloureuse pour les muscles et j’ai épuisé mon influx nerveux, la pression n’est pas retombée dans mon crâne, mais j’ai l’esprit moins clair et je n’ai plus d’inspiration. Je suis prêt à renoncer. Non, non ! j’ai un coup de sang qui me remonte au coeur et la rage de peindre me reviens, il faut que je termine ce tableau même si j’ai déjà peins toute la journée, d’ailleurs je suis presque au bout, il ne reste qu’un tiers, un malheureux tiers à remplir. Après une brève pause, deux cafés, trois cigarettes, un coup d’oeil à travers la fenêtre pour voir en bas les premières voitures du matin passer, je me remets à la tache et termine le tableau.

Ce n’est que le lendemain que je fais un rehaut de blanc, pour souligner les courbes et les visages des amazones…Photo-0042

 

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J’avais à coeur, en commençant un nouveau tableau, de démarrer sur de nouvelles bases, et de m’attacher à réaliser une esquisse détaillée qui me permettrait de mieux me concentrer sur l’acte de peindre. Mission accomplie ! « Initiation chamanique » traduit une scène d’apprentissage des valeurs chamanique par un aspirant plongé dans l’eau sous le regard lointain de son maitre des esprits de la forêt, alors que passe une embarcation… Ici le trait est suffisamment précis pour donner une idée de ce que sera le tableau finale :

026La mer et cette sorte d’entrée d’eau dans les terres est la première tâche que je me suis donné à coeur de réaliser, fort de toute l’expérience d’étendue d’eau que j’ai eu à peindre jusqu’ici. Je n’ai eu qu’un seul impératif : une base verte et bleu et où qu’on puisse poser le regard des combinaisons de reflets d’eau différentes selon les endroits.

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Pour le décors, résolument je me suis lancé dans le fauvisme où l’art de colorer à sa guise et selon l’inspiration des éléments du tableau qui dans une peinture réaliste n’auraient pas été violet ou rouge par exemple. Car le fauvisme se joue du réel pour emprunter les couleurs du rêve. Ce qui convenait parfaitement à « initiation chamanique » où il me fallait transcrire visuellement la prise de drogue par l’initié…

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Pour brosser les personnages je me suis inspiré de photos. Aux peintres en herbe , je peux dire et conseiller d’agir avec légèreté et grâce quand il est question de réaliser le modelé d’un corps , car souvent le défaut et de trop marquer le trait entre les clairs et les sombres et d’aboutir à un rendu un peu mécanique ou forcé. Du reste on ne peut pas toujours s’en remettre au modèle : ici je présente la partie droite du tableau, celle où passe un indien dans une barque ; et dessous, je montre la même image additionnée du modèle qui m’a servi de guide, pour que l’on puisse bien mesurer que souvent il s’agit de faire preuve d’imagination pour obtenir un résultat.

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La peinture de la carnation du chaman et de son apprenti , elle, fut moins compliquée, le résultat, après un premier jet, plus concluant… voici donc la partie gauche du tableau :

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Je ne reviendrais pas sur la façon dont a été conçu le tableau « Madone à l’enfant façon Klimt-Picasso », ainsi ai-je parlé dans l’article   » si Maman si, scie la branche où je suis assis » de cette rage qui m’était survenue après les attentats du 13 novembre à Paris, qui avaient fait germer en mon fort intérieur l’idée de composer un tableau religieux pornographique ; et comment le hasard et le surréalisme vinrent contredire et radicalement balayer cette intention en la faisant muter pour aboutir au tableau présent.

Le résultat fut un tableau de grande dimension (80 cm x 100 cm ) peint le temps d’une fulgurance : quatre jours durant lesquels je projetais des centaines de couleurs dans lesquelles l’esquisse préparatoire avait distingué une dizaine de motif , presque autant de personnage que je brossais tantôt finement , tantôt rageusement, cherchant à multiplier les effets. Réalisant ainsi pour certaines parties des glacis, peignant d’autres au white spirit qui donne un effet mate en supprimant la brillance de la couleur ; alors qu’ à d’ autre endroit je rétablissais cette brillance par l’usage d’un autre médium : la térébenthine. Durant l’exécution du motif, je fus comme électrisé par le soucis de créer une sorte de manteau d’arlequin à l’endroit de ce qui peut se voir comme la couverture de la Madone, qui fut chatoyant et exprimerait par l’explosion des teintes et des couleurs un univers par lequel le spectateur pourrait pénétrer mu par une attirance quasi enfantine face à l’exubérance colorée. Je prenais un réel plaisir à ainsi maculer la toile de couleurs vives, cherchant à ne jamais peindre deux fois la même teinte ou alors le faisais-je en modifiant le coup de pinceau, travaillant circulairement, par petite barre ou aplat…

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le résultat finale est un tableau néo-cubiste où se cachent 11 personnages qu’il est amusant d’essayé de compter . Le personnage masculin qui se tient les bras en croix est debout sur une sorte d’embarcation qui pénètre dans le buste d’une femme pourtant située sur un autre repère euclidien. Tandis que toute cette masse colorée peut soit être interprétée comme la couverture de la Madone ou le chapeau d’un homme énigmatique dont le haut du visage apparait en bas du tableau avec ces yeux si perturbant me semble-t-il, car en le peignant j’imaginais soit l’anté-christ, soit Picasso.  les malins découvriront que la partie gauche de son visage cache un autre personnage positionné de profil.

Je ne saurais juger d’emblée de la qualité de ce tableau comme il ne possède pas l’aspect léché de mes dernières toiles. Mais je crois la réalisation suffisamment audacieuse pour retenir l’attention et j’espère qu’avec le temps il trouvera ses admirateurs, mais j’en conviens il est un peu déconcertant. Il ne me reste plus qu’à attendre…

Bonjour ROSE ,

cette lettre électronique que tu recevras sur ton portable ce 22 janvier 2014 n’est pas une blague : je suis un de tes descendants et je t’écris alors que je vis en l’an 2270. Cela te parait incroyable? Aussi, écoute attentivement ce que je vais te dire.

Le monde a bien changé si j’en juge par les bibliothèques électroniques qui permettent de compulser les données relatives à ton époque. Désormais et en matière de préfiguration des voyages dans le temps, il est possible d’envoyer des données numériques jusqu’au XXème siècle, soit jusqu’au moment où les télécommunications numériques étaient un moyen de communication de masse opérationnel. Poster un message destiné à une période plus lointaine n’est pas possible. Ou disons en la matière que seuls les progrès de la Science, en réalisant la téléportation d’êtres vivants , devraient permettre une communication avec les époques antérieures.

Sache que pour l’instant, tu vis dans un monde électromagnétique : ton téléphone, tes transmissions bancaires informatiques , au-dessus de toi : les satellites de télécommunication, d’observation météo, les satellites espions même – utilisent les ondes électromagnétiques.  C’est encore le cas. Cependant, ce qui a supplanté ce mode de communication dans le monde dont j’aimerais te parler, c’est la communication par bond dans l’espace que vous appelez  » TELE-PORTATION » dans vos films. Là , c’est comme si les ondes transperçaient l’espace pour réapparaitre au même moment dans un autre lieu. Les objets en bois, en fer, ou plus généralement issus des minéraux ; ainsi que les fruits, légumes et les ogémantiques ( de nouvelles sortes de fruits ou légumes produits grâce à des cellules  inconnues avant leur création ) – sont télé-transportables. Actuellement, cela permet de réserver les transports maritime à ce qui coute trop cher à téléporter. Mais des programmes cybernétiques et les chercheurs en charge d’explorer cette partie de la Science, font espérer que bientôt il sera courant de télé-transporter des humains. Par voie de conséquence: sitôt ce seuil technologique atteint, devraient débuter les voyages de mes contemporains  vers d’autres époques. Pour l’heure si seul le voyage de données électroniques dans l’espace-temps est un acquis , je sais que doit être tenté bientôt le voyage d’objets solides vers le XXème siècle, ou le début du XXIème siècle.

Sache que ces recherches ont débutées à ton époque et qu’il s’agissait alors de faire voyager des ondes sur quelques cinquantaine de Kilomètre, puis des cristaux et jusqu’à des cellules complexes. Ton époque aura été pionnière également concernant la BIOLOGIE de SYNTHÈSE. Je n’ai pas le droit de te renseigner plus avant sur les bouleversements dont tu vas être la contemporaine, il est un fait avéré pour autant : aujourd’hui la création d’êtres vivants issus de la biologie de synthèse est courante. Mon voisin qui fait parti de l’administration est un « être synthétique » comme on dit maintenant. La plupart des militaires de notre armée ont les même caractéristiques. Ce qui d’une certaine manière est pratique, puisque n’ayant ni père, ni mère, et étant issus d’embryons de synthèses : ils sont génétiquement déterminés pour occuper des fonctions particulières. Le débat qui agite notre société ces temps-ci , tient à l’égalité des droits qu’ils réclament en matière de procréation. Car, jusqu’à présent, la loi  limitait cette population en autorisant seulement la création d’être synthétiques stériles, ou dont la lignée serait dégénérescente. Pour ma part, quand bien même je redoute la création d’une sorte de caste, je ne pense pas que la situation empirerait si on les y autorisait.

En ce qui me concerne, je suis un homme de la deuxième génération, c’est à dire : augmenté par la machine. Comme tous les citoyens de première classe, il m’a été transmis à ma naissance un implant cybernétique, lequel me permet d’être connecté en permanence à l’environnement intelligent qui nous entoure. Cet implant me donne accès au cyberespace commercial vis à vis duquel il fonctionne comme une clef qui me permet d’accéder au 1/3 de ma personne : soit mon compte. Lorsqu’un médecin m’osculte avec son stéthoscope électronique, il se connecte à mon implant et ce dernier lui transmet des données en temps réel relatives à mes fonctions biologiques. En même temps qu’un générateur de codes personnels pour l’entrée de ma demeure, cette interface communique avec l’entité bio-électronique globale , laquelle, je te le signale , décode actuellement les données que tu lis afin d’être certaine d’avoir trouvé la bonne destinataire de cette lettre. Cette interface en moi est ce qui me donne accès à certain lieux, certains loisirs, et en plus de certains transports, à certaines protections personnelles et collectives.

Faut-il le préciser : tout est interconnecté dans les mégalopoles actuelles. Ainsi du réseau de transport collectif. Précisons tout de même que l’essence est une ressource que les sociétés avancées ont délaissée au profit du transport par sustentation magnétique. Les rues des villes et les voies de communication qu’empruntent les « véhicules automatiques inter-cité » , utilisent ce procédé : « une voiture avec des roues » est un vieil objet pour nous.

Autre domaine technologique vecteur de la communication directe que nous entretenons avec l’entité bio-électronique qui collabore au bon fonctionnement de la société moderne : tout ce qui est relatif à la domotique : par exemple  » la télé » ; enfin pas la votre, la notre. Car quand j’ai téléchargé un module informatif sur ton époque ( par le  moyen d’un vaporisateur nano-biologique : c’est à dire qui par voie orale envoie des cellules programmées pour se différencier en neurones colonisateurs porteurs de l’information téléchargée ) j’ai vu ce que vous avez appelée la « télévision ». Ça m’a amusée. A la rigueur je préfère voir les tubes cathodiques utilisés pour faire des radios… Enfin ce n’est pas le sujet. Et j’ai un exemple pour te faire partager l’impression que je ressens lorsque je compare « votre » télévision avec les moyens modernes de communication.

Si j’ai ri en apprenant que l’ancêtre du jeu vidéo a d’abord été ce jeu de tennis improbable où l’on voyait sur l’écran deux barres se faisant face, séparées par une ligne verticale et se renvoyant un grossier point lumineux en pixel. Si tu peux comparer avec la sophistication des jeux électroniques vendus sur le marché depuis, imagines donc que ma « télé » est une « boite » à hologramme, grâce à laquelle me sont restituées des images en 5 dimensions, toutes douées d’un potentiel inter-actif. Cette télé n’a donc plus rien à voir avec son ancêtre cathodique ou numérique : elle est officiellement en interconnexion avec l’entité mondiale.

Cette entité qui régule chaque connexion électronique est intelligente, consciente et mondiale, dans la mesure où toutes les mégalopoles en ont développé une en fonction des conceptions qu’elles avaient de la DEMOCRATIE. La plus discrète et non douée d’interface vocale intelligente officielle est en Europe. Elle génère des algorithmes autonomes destinés à réguler le circuit de transport sans volant et assisté par ordinateur. Là-bas, l’entité électronique se charge de la gestion de l’eau, des déchets, et des travaux d’infrastructure , en déployant des robots-ouvriers dévolus à la résolution des pannes du système, des travaux d’entretien et d’amélioration. Les données qu’elle collecte sur les individus sont centralisées et exploitées en collaboration avec les forces de l’ordre. Il n’y existe pas comme aux Etats-Unis , de robots-policiers  qui soient l’émanation directe dans le champ social de l’influence de cette entité. Le pays où la parité Homme / Machine est la plus avancée est le Japon. Après le XXème siècle, le Japon a résolvé son problème de vieillissement de la population en plusieurs étapes : une robotisation massive des fonctions administratives, et la création d’êtres hybrides, à la fois porteurs du capital génétique japonais et machine à part entière ayant le statut de citoyen. On peut réellement parler à leur sujet de robot-humain , et pas d’Homme augmenté par la machine comme ici. En revanche, la part des 100 % humain y est encore plus minoritaire qu’aux Etats-Unis. Du reste, si tu veux trouver un humain sans implant cybernétique, dans notre grande nation, il suffit de se rendre dans les bidonvilles qui jouxtent les mégalopoles pour y découvrir un mode de vie d’un autre temps indigne d’un citoyen de première classe.

Mais de mon point de vue : toutes ces différenciations que l’on fait entre les formes d’humanité sont malsaines et troublent le fonctionnement des nations du monde. Je te dis cela comme ma vie est menacée par la maladie de notre siècle. Or, depuis que j’en suis atteint la complexité de mon monde m’apparait relative. J’ai l’ I.D.P , l’ Immunodéficience Désoxyribose Processus. Il s’agit d’un virus, entre autre sexuellement transmissible, dont la composante nanotechnologique travaille a modifier le code génétique, ce qui produit des aberrations génétiques dans le corps, lequel, déjà affaibli en ses défenses immunitaires, est ainsi inexorablement précipité vers la mort. Non seulement avant, tu attrapes toutes les maladies , mais également, ton corps mute durant toute la maladie.

Bien sûr: sitôt que l’un de mes membres ou plusieurs seront condamnés, je porterai des prothèses commandées par le cerveau. Bien sûr : cette modification des gênes en masse que je subis est soignée par des programmes de clonage des tissus cellulaires reconstructifs sains … Mais même le macro-organisme mondiale biologique et informatique doit combattre ce virus. Or, si cet nouvelle particularité le rapproche de n’importe quel organisme vivant en le contraignant à lutter contre la mort, à mon niveau l’espoir est ténu. C’est pour cette raison que je veux te faire un signe qui à travers toi pourra me prolonger, si je puis dire… .

Je comprends mieux à présent . Le concurrent de ce que vous appelez  » WIFI » , transportant plus de données grâce au courant alternatif , et cette capacité à stocker des informations dans la lumière elle-même , en un langage universel, a permis d’envoyer des messages au-delà de la matière noire. Les algorithmes autonomes des ordinateurs ont réussis à calculer les paramètres des sauts dans le temps , depuis cette découverte. Et c’est la réédition de l’inverseur de gravité qui a permis d’en comprendre le mécanisme…

Tout cela si troublant soit-il a un sens, ROSE , et même si je n’ai guère le droit de t’en dire beaucoup plus, saches que j’espère vivre jusqu’au jour où je pourrais te rencontrer.

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SI vous désirez que la suite de la lettre de l’Homme du XXIIIème siècle aborde des sujets qui vous tiennent à coeur laissez un message relatif aux sujets que vous souhaiteriez voir traité…