EXTRAIT DU LIVRE BIENTOT PUBLIE SUR LE SITE : " LE MELANGE CONTRARIE DES ANGES"

Chapitre II : argent : 10000 kilogramme par mètre Cube

Il y a une chose Lou, qui d’ici vingt ans devrait encore exister, du moins si ce n’est pas la seule chose qui reste à manger : je veux parler de l’argent, ce fragment de verbe désenchanté  dont tout le monde parle aujourd’hui sur terre. Les hommes en sont avides, les femmes friandes, pour la raison que la possession de ces fragments assure un divin statut. Car ils sont ,ni plus ni moins ,que le corps de Dieu : ils permettent d’acquérir, de manger tout ce qu’il a créé, en évoluant parmi d’autres Dieu et Déesses de même niveau. Il est dit dans la bible que les fils de Dieu aimèrent les filles des hommes. Telles que sont devenues les uns et les autres depuis, tu as du te rendre compte que c’est plutôt l’inverse qui est exact. Le fric des Dieux est de la poudre aux yeux ! Ne me dis pas : il faut bien se maquiller… ta moralité m’impressionnerait.

A côté de ces Dieux, maître des instruments de production et de ces hommes esclaves de leurs dettes, se distinguent une troisième catégorie : les héros. Déjà plus des hommes, presque des Dieux ; mieux que des Dieux, encore des hommes- les héros tirent les uns et les autres vers un idéal commun : la célébrité, l’impunité, le fric, le clonage de soi même , et le talent de gérer ces cinq composantes de la légende du héro. J’ignore si ton époque montre d’elle, à la télévision, un résidu de civilisation, un concentré de niaiseries et de crimes – si tu le supporte aussi peu que moi-même ; si malgré tout, les artistes – une catégorie de héros – enchantent ton oreille, régalent ta pensée de mots et de visions suffisamment sublimes pour t’aider à survivre, à bord du rafiot éventré, sans capitaine,  rempli d’esclaves qu’est l’humanité moderne ? Peut être es tu sur le ponton, allongée sur un transat, Déesse toi-même  en compagnie des Dieux ? Ou perdue en fond de cale, parmi les grouillants esclaves ?

Plus sûrement tu es une jeune fille charmante. Tu chantes quand tu es heureuse. Les garçons, des gredins, se retournent sur ton passage. Tu parts en vacances depuis que tu es petite. Ton expérience de la collectivité t’a dotée d’une confiance en toi certaine. Tu illumines la vie de ton entourage avec tes yeux de vingt ans. Tes parents sont vieux. Parfois, tu te demandes même s’ils ont jamais été jeunes. Ils t’aident quand même à poursuivre tes études ou soutiennent tes ambitions d’artiste. Leur éducation t’a pourvue de l’indépendance des jeunes filles bourgeoise, et dotée de la politesse des gens de classe moyenne. Du reste, tu en connais les limites, en respectes les usages quand cela te sert. Une partie de toi se bat peut-être contre ce réseau de convenances que tu trouves ridicules et les rebelles t’attirent. Ou alors, tu as acceptée de ne pas t’identifier à une fille de mauvais genre et situes ton personnage dans un rêve chic et décontracté … et les rebelles t’attirent quand même. L’esprit naturellement ouvert sur une société multiculturelle : tu connais un garçon que tu fréquentes et il peut être blanc, noir, jaune ou basané, avoir les cheveux verts ça n’a pas d’importances. S’il a les cheveux verts c’est mieux même : c’est à la mode. Une seule chose compte : avec lui prend corps le concept le plus important qui trône dans tes cellules : l’amour. Ce n’est peut-être pas le bon ni le seul, mais enfin tu aimes aimer et être aimée. Ou alors je ne comprends rien à la jeunesse, et l’amour vous emmerde, et il ne reste plus rien de l’amour. Passons… je t’imagine tonique et active comme ta mère, pas molle et paresseuse, ce qui n’est pas un jugement de valeur pour moi ni autre chose qu’une remarque générale.De plus: J’en suis sûr ,ta vivacité d’esprit, servie par un milieu socioculturel favorisé, ajouté à tes nombreux voyages, cela doit rendre ta conversation agréable et intéressante. Ce qui ne t’empêche pas de t’enticher de garçons sans cultures dont on ne sait que faire en position verticale. Des rebelles contemporains sans doutes ? D’un autre côté, ton père et ses quarante paires de chaussures, le fait que tu sois une fille, t’inclinent à aimer les fringues et surveiller particulièrement ton look. Tu parles chiffons et strings aussi bien que de Baudelaire, peut-être mieux. Ce n’est pas grave : Baudelaire aurait rêve porter des strings. Il avait les cheveux teints en vert à un moment : c’est dire combien un dessous de ton époque lui aurait convenu… .

Je ne me trompe pas en disant que tu vis dans une société dont prés de la moitié des membres ont grosso modo l’âge de tes parents ou plus, si les données statistiques de vieillissement de la population n’ont pas été inversées d’ici la. Si je peux me permettre un conseil, au delà de la barrière de l’âge, de la condition sociale et religieuse, ton discernement doit être orienté par le degré de connerie. La connerie est universelle et quand à son degré, c’est comme l’alcool : certains ont dépassé les 90 degré et au delà c’est vénéneux. Evidemment : un con ça peut distraire et faire la conne ça peut détendre. Le sachant : trouves toi d’autres distractions et concernant la détente : jamais après minuit, entourée de loup mal fâmés, même s’ils portent des costards : tu serais leur distraction pour le coup. Au sujet du rapport jeunes- vieux, en ta défaveur comme tu fais partie de la catégorie la moins déconfite, généralement celle qui n’a pas le pouvoir – j’ose espérer que tes parents et leur génération se rappelleront les conneries qu’ils ont pu faire, sans avoir à retourner leur veste à l’approche de la cinquantaine, comme il semble que c’est le cas de la génération de ton grand père  laquelle – après avoir fait presque la révolution (tu sais, mai 68, les barricades, les grèves, un président dans la panique qui met 60 million de francs de côté histoire d’instituer un gouvernement à l’étranger ) ; après avoir fait allègrement  l’amour à quatre pattes dans les champs, le nez dans les champignons rigolos ; après s’être inventée de nouveaux héros : les Dieux du rock’ n’roll, une nouvelle nourriture spirituelle : la nausée d’un monde injuste – génération qui finit, à mon époque, suffoquée par la dite culture jeune qui avait fait son panache et son originalité, et dont elle avait été la première instigatrice – génération qui se révèle érintée de travail ou de chômage, malade, aigrie d’impuissance, pas moins dupée qu’avant la révolte par  une machine que les forces de sa jeunesse ont quand même optimisées et que, dans les derniers moments de lucidité de sa vieillesse, elle pense peut-être encore pouvoir diriger autrement que vers le mur… .

Machine éventrée dans laquelle tu es, toi, jeune et belle,encore curieuse de toute cette taule, ces boutons, cette électronique, ces sons synthétiques… Mais, surprise, je crois, par ce mouvement de l’océan agitant la carlingue aménagée pour flotter, décontenancée par une voix inhabituelle venant peut-être des machineries.Ce ne sont pas les turbines, les compresseurs, les visses qui tombent, les poulies, les roues dentées, l’anatomie gastrique du monstre en décomposition qui se font entendre de toi. L’univers sonore ,mécanique , électronique, quantique, antisceptique, t’est familier : écoutes mieux, il s’agit d’autre chose. Depuis les soutes un esclave a crié, et tous les pouilleux se sont mis à hurler cette nuit… .

En bas, on a cru qu’il n’y aurait pas assez de billets de banques pour tout le monde. Pour les contenter, les agents ont recyclés tous les livres en biftons, histoire de leur faire plaisir. Les ballots de frics, en chutant, ont écrasé dix esclaves. Cependant, tous étaient soulagés et le calme est revenu. Sur le ponton, des Dieux affirment qu’on tient le bon bout. Il n’y a qu’à inventer plus de fric ! De toutes manières, ils savent, au fond d’eux, qu’il n’y a pas de capitaine, pas d’itinéraire, pas de retour en arrière, pas d’échouage possible. S’il coule, on dit que le bateau est un sous-marin, point barre ! avance hilare une déesse. Mais l’un des Dieux a levé les bras. Il déclare aux autres combien il est nécessaire d’aimer, même sur un lit de poussière, quand bien même il ferait noir au milieu de l’océan. Tous approuvent cet élan poétique en riant. Les coupes s’entrechoquent. C’est décidé : la prochaine fois les Dieux feront la promotion de l’amour en tablant sur un rabais fédérateur. Il n’est pas question de lâcher un dollar, fut-il faux ! En route vers Macao mes amis !

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