Une heure du matin : impossible de dormir, je me retourne dans tous les sens sur le canapé sans trouver le sommeil : j’ai du boire trop de café, et j’ai le crâne assailli de visions. Mentalement je dessine des corps , le tracé virtuel de mains, de pieds, de visages est net et précis au point que je pourrais me lever, prendre un crayon ou un feutre et commencer à dessiner. C’est décidé, je me lève, j’ai envie de réaliser quelque chose, j’ai peins toute la journée, mais je ne suis pas rassasié. L’envie de créer est plus forte que le sommeil !

Une heure et demi : j’ai mal à la tête à cause de l’abus de caféine et de cigarette , mais j’ai pu visiter mentalement le tableau de guerrières africaines que je désire réaliser depuis longtemps. La vision cependant n’est pas très nette, j’ai juste une vague idée de ce que je pourrais faire. Je me mets à la recherche de ce document montrant des amazones du Dahomey que j’avais spécialement gardé pour l’occasion. Je fouille le tas de mes magazine, sans les ranger, retourne l’appartement, fébrile à l’idée de ne rien retrouver, les piles de livres jonchent le sol : merde, je ne retrouve pas le document !  Où est-il ? Mais où est-il ? je m’énerve, par inadvertance renverse une pile de livre. Derrière la cloison la voisine réveillée dans son sommeil par ce choc sourd et mon agitation, tape sur le mur. Je suis de plus en plus nerveux, et rien à faire je ne peux pas renoncer, le désir de réaliser une nouvelle création est trop fort et l’inspiration est là. Où est ce foutu document !

Deux heures du matin : je me résous  à utiliser une photo montrant des amazones du Dahomey, seins nus et des hommes en arme, alignés en rang, posant devant l’appareil du colon : le cliché est de mauvaise qualité , les  visages ne me conviennent pas pour ce que je veux réaliser et au contraire du document qui me fait si cruellement défaut, les guerrières ne portent pas de parures de perles : tant pis , l’envie de dessiner est trop forte, j’ai les tempes qui battent sous la pression nerveuse : il faut que je me lance !  J’enfile deux cafés froids, tire sur ma cigarette et je prends parmi la pile de mes tableaus un cadre noir dont je détache le fond de contre plaqué et je commence à triturer de traits de feutre nerveux la surface lisse en bois.

j’utilise le cliché comme un file conducteur ou un pense bête, inventant plus que copiant.

Une heure, deux heures, trois , je ne m’arrête plus, fébrilement et aussi d’un trait vif et rapide je remplie les deux tiers du tableau.

Cinq heure du matin : je suis fatigué, j’ai mal partout : le tableau tout en longueur n’est pas facile à faire car très long, je n’ai pas réellement trouvé la bonne position pour dessiner, d’autant que je suis sur le canapé et tiens le cadre posé sur mes genoux ou à côté et suis obligé de me pencher sur le côté dans une position tordue inconfortable et douloureuse pour les muscles et j’ai épuisé mon influx nerveux, la pression n’est pas retombée dans mon crâne, mais j’ai l’esprit moins clair et je n’ai plus d’inspiration. Je suis prêt à renoncer. Non, non ! j’ai un coup de sang qui me remonte au coeur et la rage de peindre me reviens, il faut que je termine ce tableau même si j’ai déjà peins toute la journée, d’ailleurs je suis presque au bout, il ne reste qu’un tiers, un malheureux tiers à remplir. Après une brève pause, deux cafés, trois cigarettes, un coup d’oeil à travers la fenêtre pour voir en bas les premières voitures du matin passer, je me remets à la tache et termine le tableau.

Ce n’est que le lendemain que je fais un rehaut de blanc, pour souligner les courbes et les visages des amazones…Photo-0042

 

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J’avais à coeur, en commençant un nouveau tableau, de démarrer sur de nouvelles bases, et de m’attacher à réaliser une esquisse détaillée qui me permettrait de mieux me concentrer sur l’acte de peindre. Mission accomplie ! « Initiation chamanique » traduit une scène d’apprentissage des valeurs chamanique par un aspirant plongé dans l’eau sous le regard lointain de son maitre des esprits de la forêt, alors que passe une embarcation… Ici le trait est suffisamment précis pour donner une idée de ce que sera le tableau finale :

026La mer et cette sorte d’entrée d’eau dans les terres est la première tâche que je me suis donné à coeur de réaliser, fort de toute l’expérience d’étendue d’eau que j’ai eu à peindre jusqu’ici. Je n’ai eu qu’un seul impératif : une base verte et bleu et où qu’on puisse poser le regard des combinaisons de reflets d’eau différentes selon les endroits.

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Pour le décors, résolument je me suis lancé dans le fauvisme où l’art de colorer à sa guise et selon l’inspiration des éléments du tableau qui dans une peinture réaliste n’auraient pas été violet ou rouge par exemple. Car le fauvisme se joue du réel pour emprunter les couleurs du rêve. Ce qui convenait parfaitement à « initiation chamanique » où il me fallait transcrire visuellement la prise de drogue par l’initié…

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Pour brosser les personnages je me suis inspiré de photos. Aux peintres en herbe , je peux dire et conseiller d’agir avec légèreté et grâce quand il est question de réaliser le modelé d’un corps , car souvent le défaut et de trop marquer le trait entre les clairs et les sombres et d’aboutir à un rendu un peu mécanique ou forcé. Du reste on ne peut pas toujours s’en remettre au modèle : ici je présente la partie droite du tableau, celle où passe un indien dans une barque ; et dessous, je montre la même image additionnée du modèle qui m’a servi de guide, pour que l’on puisse bien mesurer que souvent il s’agit de faire preuve d’imagination pour obtenir un résultat.

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La peinture de la carnation du chaman et de son apprenti , elle, fut moins compliquée, le résultat, après un premier jet, plus concluant… voici donc la partie gauche du tableau :

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Jeff koons a réussit à terminer l’année sur le piédestal vestale des artistes contemporains les mieux payés, les mieux fourni en équipe d’ouvrier spécialisés autant  qu’orfèvres, les mieux représentés dans les musées avec une exposition internationale rétrospective de l’oeuvre de Koons au whitney Museum of american art; au centre pompidou à Paris; et au musée Guggenheim de Bilbao.

L’artiste semble avoir été dés le début assez futé pour composer avec son réel talent de peintre par exemple comme Niky de Saint-Phalle a su rendre par ses sculptures ce que sa technique limitée de peintre entravait en elle: Jeff Koons commence par installer des jouets gonflables sur deux plaques de miroir facile à poser, et au rendu propre pour un premier travail qui peut rivaliser dorénavant avec l’art des années 80, lorsque Dali torche vacillante en ces années n’en finit plus d’inonder les marchés de ses faux, que sa main tremblante de plus en plus signe chaque fois avec plus de peine.

Koons a le génie des affaires , des opportunités, des rapprochement les plus loufoques quitte à imiter le minimalisme de Dan Flavin, avec ces aspirateurs neufs exposés avec des néons dans des vitrines, dont il finance la minutieuse production en travaillant à wall Street dans le courtage, pour enfin s’offrir une grande véritable exposition publique d’un Koons qu’on expose dans la vitrine du muséum of comtemporary Art de New York : le début en 1980 d’un trentenaire prometteur  .

Il y a cela est vrai un sens du fini, de l’achevé , du fait , du propre et rutilant qui émaille son travail de sculpture: tout le processus de la création est sous-traité, certes, mais le résultat est souvent une réussite où la mauvais goût, nous dirons le kitch, dans un soucis de générosité intellectuelle populaire semble rivaliser avec les canons classiques et est fait avec tous les secrets de la magie que recèle l’art.

Koons pourrait-être le Harry Poter de la peinture moderne avec cette cinquantaine de collaborateurs qui assemblent au puzzle la juste position et tonalité des couleurs que requièrent la mise en peinture de ses délires « photochopés » aux quels s’adonne Koons le patron de la marque ; Jeff Koons.

Tel un aveugle Jeff Koons expose au monde , « Le monde qu’il voit déjà », que le monde voit déjà; cela attise la dimension spectaculaire de sa production, mais Jeff Koons ne semble pas voir (ou peut-être est-ce moi) que si « le mirage de l’art « , pareil à ceux merveilleux des déserts, est quant à lui: solide, le faire reposer sur le divertissement, en dissipe en partie la Beauté.

jeff Koons sculpture

En matière de Beauté, Pietro Vannuci , dit « le Pérugin » dont le musée Jacquemart-André a permis que soit offert à l’oeil du spectateur, la délicatesse du trait de pinceau, s’il est un peintre de la Renaissance , probablement né vers 1450, fut à son époque ce que Jeff Koons représente pour la notre : un artiste renommé qui, lui, travailla pour l’institution religieuse et des commanditaires privés, en apportant au quattrocento une capacité remarquée à peindre des sujets en leur restituant une dimension psychologique et une profondeur inégalée, sinon par Léonard de Vinci qu’il croisa  dans l’effervescence artistique d’une Florance qui attire à elle toutes les célébrités de la peinture.

Dans les deux reproductions présentées ici, le Pérugin peint à 20 ans une vierge à l’enfant à droite de l’image, avec une finesse rare, un pinceau sage à sculpter les rondeurs d’une madone , tout en personnalisant le caractère de Jesus , enfant, à un point si proche de la vérité qui peut lier un enfant à sa mère, n’importe lequel, et quelle que fut la mère ; que ce talent devint sa marque de fabrique, l’aspect par lequel on identifiait tout de suite un de ses tableaux. Fait à 50 ans, l’autre vierge à l’enfant à droite rend une madone songeuse, presque plus femme que mère; et un Jésus enfant dont l’instant d’une de ses pensées est figé sur la toile.

Certes à la décharge de Jeff Koons , Marcel Duchamp nous rappelle : « Que le goût soit bon ou mauvais, cela n’a aucune importance, car il est toujours bon pour les uns et mauvais pour les autres. Peu importe la qualité, c’est toujours du goût »

Seulement si Marcel Duchamp qui voit dans le titre du tableau : « cette couleur invisible » qui n’y manque pas et veut dépasser le Réalisme pour créer une peinture de l’invisibilité, s’il se sépare des éléments constitutif de l’acte de peindre sur une toile, comme si le contenant ne pouvait échafauder correctement ce but,à son instar, se dé-saisir de l’acte concret de créer pour ne faire que concevoir comme le fait Jeff Koons, parti pourtant des mêmes bases :  ne lui apportera pas forcément , malgré les millions de dollars engagés, plus qu’un « simple » ordinateur capable de calculer plus vite que l’homme les énumérées combinaisons multiples du jeu d’Echec, encore une fois qui ne représente que trop mal l’aspect matriciel de la Peinture, reine incontestée des arts.

Car ce vers quoi tend Duchamp si cela le fait pencher du côté de la sculpture pour représenter ce qui échappe à la rétine, mais constitue bel et bien , ou du moins, participe aux lois qui tiennent l’Univers : il est certain que la recherche poursuivie, même si comme j’aime à le répéter : » la première fois c’est du génie , décliné à l’infini : c’est de l’escroquerie »- la recherche est en apparence onéreuse ; comme il faut disposer de la bonne table des éléments, ceux physique, réels, et symbolique afin d’offrir au XXIème siècle, plus qu’une révolution cantique, le premier maillon entre d’une part: la transformation automatisée du monde en signes informatiques, biologiques et symboliques : ce qui serait l’avènement déjà réalisée de la voix intelligente mais encore maladroite de « l’être nouveau »: l’ordinateur.

Et d’autre part: le continuum qu’il faut faire réagir ou atteindre ou transpercer ou le laisser vous transpercer : le continuum qui n’a pas de meilleur nom que : »l’Inconscient Collectif ».

Le tableau que je souhaite présenter pour inaugurer ou renouveler cette année s’intitule: « ABEL et CAÏN » , je n’ai pu le finir ou peut-être cette version si est clause, je n’y reviendrai pas et ne m’attacherai à en peindre les trois personnage : CAÏN, la LIONNE et ABEL que lorsque je solliciterai une  reproduction par la méthode du traceur, fournissant un support assez agréable à peindre.

La lionne

Et ABEL, à moins que …

Par ce tableau dont la géométrie est Euclidienne mais n’emprunte aux fractales que le nom, car là le nombre est maîtrisé par le symbole , ce qui crée un autre chemin géométrique parent, j’ai essayé d’emprunter la « machine à écrire Africaine » pour tester la symétrie d’une Eau dont les cercles qui la composent sont imbriqués dans des champs si multiples qu’il s’entrecoupent et , cela laisse apparaître une autre géométrie.

Que cette année soit celle du courage et de la tendresse.

Patrick Rakotoasitera

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dossier artistique : l’ETHNO-SURREALISME

D’André Breton, à Salvador Dali, en passant par Marcel Duchamp, les surréalistes sont mes prédécesseurs sur les chemins de création que j’explore depuis plus de Vingt ans. Du surréalisme, j’ai hérité le goût de plonger dans la civilisation africaine, à laquelle m’enracinent mes origines malgaches. N’étant jamais retourné à Madagascar depuis ma naissance, mon propos sur l’Afrique ne pouvait qu’épouser la démarche surréaliste, comme il épouse les limites d’un rêve éveillé.

Le rêve d’une conscience qui placerait l’ Humain au cœur d’une forêt de symboles directement reliés aux signes de l’Univers. Le rêve d’une Humanité, une et indivisible, détentrice d’un savoir ésotérique que l’on retrouve universellement chez toutes les civilisations primordiales.

Depuis 1997, date de la remise du prix « jeune créateur » pour ma participation au VIIème salon d’arts plastiques de Dreux, récompensé alors pour le tableau ici présenté : « la marche vers le soleil » ; il s’est agi de rendre compte d’un maximum de peuples premiers, en un détour mystique et ethnographique qui compose, depuis, l’ETHNO-SURREALISME dont je suis le représentant.

L’ETHNO-SURREALISME permet de procéder à des décalages des repères bibliques et mythologiques occidentaux grâce à la mise en avant des symboles primitifs et ancestraux, et à l’abondance de références à d’autres civilisations : ainsi dans « l’Allégorie du secret du pouvoir de l’Ecriture », tableau de 100 x 120 cm, des années 90, la question du rapport des intellectuels au pouvoir, et de leur usage de l’Ecriture dans leurs combats – est transférée dans un contexte égyptien et africain , où la question est explorée dans l’allégorie représentée ( Prix des artistes au salon afro-caribéen de Grigny en 2008 )

Autre toile représentative de mon travail en l’an 2000 : « Eve, Caïn et les esclaves », peinture à l’huile sur toile de 200×150 cm, qui présente Eve et ses enfants sur un trône porté par des esclaves devant la mer.

« Les penseurs », huile sur toile ( 120×120 cm), encadré de moulages de dents , fait partie de cette série de « TABLOBJET » ( tableau + OBJETS) que je présente sur mon site http://patrick_rako.nuxit.net depuis 2006 . Ou quand l’ETHNO-SURREALISME consiste aussi à provoquer des collisions non plus linguistiques au sein de l’image, mais également des collisions culturelles, vectrices de sens ou de non-sens, en mettant en scène l’antithèse de l’homme moderne : l’homme primitif aux prises avec des objets réels issus de la consommation de masse, par un jeu d’association entre objet réel, image peinte et titre évocateur.

L’EAU est un élément que j’aime à représenter dans mon travail plastique, même si ici avec : « les Trois grâces », grand tableau à l’huile sur toile de 100×170 cm, est plutôt évoqué l’aspect commercial de l’eau buvable sous forme de sodas ou de boissons alcoolisées.

« Totem » est un objet peint en relation avec l’ EAU : une planche de surf.

Voici pour finir les tableaux primés en 2013 pour le concours « Chorum et handicape » : « Adam le chaman », encadré de briquets qui mêle les éléments : l’EAU et le FEU, l’EAU et la TERRE.

« Vison d’EVE » encadré de cannettes, restitue une Eve dubitative entre la source originelle d’une EAU créatrice, et la réalité contemporaine d’une eau désacralisée.

Autre tableau ayant reçu le « prix coup de cœur Chorum 2013 » : « Paradis du peuple primitif façon art brut » :

Presentation du tableau : «  LA FAMILLE DE NOE »

Peinture à l’huile sur toile de 74×150 cm réalisé en 2013 :

Fidèle à ma démarche ETHNO-SURREALISTE, je n’ai pas choisi, pour ma première participation au prix de la fondation François Schneider, de sonder la matière liquide en rendant compte de ses différentes couches possibles et imaginables, grâce à une géométrie fractale que permet tout travail plastique. Il m’est apparu, compte tenu du sujet, qu’une création reposant sur une approche géométrique et un travail au pinceau et à la peinture à l’huile cherchant à rendre compte de l’équilibre entre les 4 éléments, à travers la représentation de la famille de NOE, servirait une approche transversale et épistémologique de l’EAU.

La descendance de NOE comme la notre est concernée par l’EAU ; Mais pour NOE L’EAU n’est pas que source de vie, c’est l’eau de pluie ruisselante, une eau furieuse et sans discontinu, l’eau des eaux profondes de la mer, l’eau qui amène le déluge à laquelle il est associé. Aussi, en privilégiant un panorama offrant trois points de vue : celui de la femme de NOE, celui de NOE, et celui de ses deux autres fils, j’ai procédé à un découpage géométrique de l’image qui visait à sensibiliser le spectateur à trois états de l’EAU, où trois façons de l’envisager : L’EAU du Déluge englobant aussi bien l’aspect MATRICIEL de l’EAU, que sa dimension ORDALIQUE, situant l’EAU comme source de vie à l’approche de son caractère INCONSCIENT ou ouvrant sur la SAGESSE.

La première partie du tableau : la partie gauche rend compte de ce que le fondement de l’univers est un océan dont l’eau est d’essence divine comme l’eau est « mère » et « matrice ». Aussi est-ce par elle que se manifeste le transcendant. Et la femme de NOE est ici la version féminine, sensuelle et maternelle de l’eau. Le thème de la mère à l’enfant étant ce par quoi l’eau se montre comme l’élément de l’AMOUR et de l’UNION , dont le soleil en contre-jour en appelle  comme à la céleste toute puissance de cette eau originelle qui s’écoule dans les artères des descendants d’ADAM , et, participe de nos sensations, envahit notre conscience pendant la nuit, pour nous assaillir des fulgurances oniriques des êtres magiques qui la peuplent : eau originelle invisible, d’une mer qui retire sa jupe à la dentelle d’écume pour nous laisser, le matin, en prise avec l’eau de nos pensées dessalées de songes matriciels.

Autre aspect de l’eau : au centre du tableau, NOE, d’un geste invite le spectateur , seulement son geste est contredit par son visage fermé presque en colère, rappelant que la mer elle-même est agitée, que le ciel est chargé de gros et épais nuages, le patriarche – de par sa coiffe rouge et sa pipe qui évoquent l’élément qui conduit à l’ébullition de l’eau : le FEU – nous conduit sur la piste de l’EAU dévoratrice comme les flammes liquides d’un Océan Rédempteur dont le ventre ruisselant avalera les pêchers des hommes pour les purifier dans une mort régénératrice des forces vives non dévoyées qui peuvent toujours jaillir d’une nouvelle humanité, que l’ORDALIE par l’eau doit faire advenir. Le geste de NOE, et ainsi de celui de tous patriarches, nous met en garde, non contre les excès de l’eau, mais face aux excès de l’Homme dont dépendent les excès de l’eau.

Dernière partie : les deux autres fils de NOE, peut-être SEM et JAPHET, que leur mère semble appeler de l’autre côté, sont occupés à regarder quelque chose que le tableau ne montre pas. Du doigt, ils pointent un AILLEURS INCONNU. Celui de la symbiose de l’EAU et de l’AME. Comme si le liquide à la transparence éternelle jouissait d’une constitution en corrélation secrète avec la consistance de l’âme et le fleuve inconscient qui l’abreuve, où se rejoignent tous les inconscients de tous les esprits passés, présents et futurs, en un point immatériel , réel et symbolique à la fois, par où s’écoule jusqu’à notre RAISON   l’eau du Savoir, l’eau de la Connaissance, l’eau de la Prophétie et l’eau de la Poésie. Ces eaux formant le corps liquide mystérieux qu’est la SAGESSE qui abonderait jusqu’à notre conscience telle une Lumière, si cette sorte d’eau dont elle est composée, pouvait ne pas être par la profondeur abyssale de sa source , un MYSTERE qui abreuve la Conscience, mais, dont la Lumière de la Conscience Humaine ne réussit pas à pénétrer les entrailles…

 

L ‘ automne a débuté par un temps un peu plus froid , dans les rues de Paris , et déjà , la ville lumière se vêt des couleurs que les peintres et artistes internationaux impriment dans les salons et les sites prestigieux que les connaisseurs traverseront de leur pas avertis et pressés de collectionneur : la Foire Internationale d’Art Contemporain vient d’ouvrir aujourd’hui , tout juste précédée par le  » salon d’automne » des peintres et sculpteurs dont beaucoup se retrouveront au « salon des indépendants » quelques mois plus tard.

La cuvée du salon d’automne est bonne , d’un niveau, pour ce qui concerne l’art figuratif, qui n’est ni en reste, ni depuis quelques années aussi plein d’excellents peintres que sur ce dernier salon : est-ce la crise , laquelle incite les peintres figuratifs à se surpasser ? , est-ce le signe d’une sorte d’enterrement de l’art abstrait et de renouveau du flamboyant art dit figuratif, qui sait ?

Certaines fois, devant ma toile, je me dis , pour ma part, qu’il n’est pas question de faire n’importe quoi, et de peindre des croutes faciles à réaliser qui feraient le repas (certes frugale) d’amateurs , ainsi abusés : d’abord comme je ne connais pas d’acheteur de mes créations, ensuite puisque le cynisme me manque pour tenter de telles escroqueries , et parce que fondamentalement je souhaite offrir , dans la perspective lointaine d’une exposition rétrospective future, la preuve qu’il est possible de peindre finement ,vite, longtemps, soit durant toute une vie de peintre, et en cherchant à se renouveler sans cesse, nourri de toute part qu’on peut l’être par le travail des autres peintres bien sûr , et par tout support qui véhicule une image : ce en poursuivant l’élaboration d’un thème unique : ce que je nomme maintenant  » l’ETHNO-SURREALISME  » ou le surréalisme africain.

Voici donc rassemblées les créations récentes aux quelles je me suis attaché à donner et une forme et un style particulier. Parmi elles « le meurtre d’Abel » est celle qui m’aura causée le moins de souci technique , tant  le nombre de séances qu’elle nécessita , deux au bas mots, fut ridiculement rapide.

 » Abel et Caïn » , qui suit, est peut-être significatif d’une nouvelle tendance dans mon travail, d’un plus grand attachement à l’art contemporain, en ce que le tableau, non fini, à cette heure, est émaillé de tentatives de concilier abstraction et réalisme, art contemporain et moderne … etc , et que je n’en finis plus d’être surpris par les formes vers lesquelles s’acheminent mes créations, doucement, lentement, mais certainement aussi….

Voici également non finie, mais donnant une bonne idée de la gageure que représente ce tableau, la partie gauche de celui-ci :

enfin une vue d’ensemble :

 

Autre tableau, autre médium, à l’encre cette fois, et sur ces supports improbables que j’ai l’habitude d’employer : un panneau de bois ayant servi de fond de canapé, sur lequel une profusion de sujets s’entre mêlent pour rendre compte de  » la venue d’un prophète » dont voici la partie gauche .

Toute également digne du SURREALISME mystique et onirique , la partie droite met en lumière la rencontre du chef de clan, effaré ou effrayé par ce que l’émissaire du prophète   lui suggère, tandis que ce dernier , sans que ceci soit finalement explicite , est auréolé et par une aura matérialisée sous forme de lion, et comme entouré par les visions qui forment la substance même de son récit.

 

Dans  » la vision d’Eve » , les canettes de soda, bien réelles , viennent brouiller la représentation en introduisant un objet de consommation de masse. L’opposition entre objet et image y est accentué par le geste d’Eve dont le doigt semble viser une réalité qui échappe à son monde pour énigmatiquement désigner un ailleurs que sa conscience semble réussir à sentir.

 

Suivant l’idée d’une sorte de métaphore de la douleur d’un père frappé par l’annonce de la mort de son fils dont le paysage aride, rouge, immense , fait de falaise et de sable, cherche à restituer la profondeur abyssale ,  » la mort d’Abel » est construit sur l’opposition entre la posture intime d’une Eve tentant de consoler Adam, avec l’aspect rocailleux, inhospitalier de cette immense béance dans le paysage.

Sujet et décors moderne rares dans mon travail ,  » Aladin rêve  » , sous titré : Laoucine rêve à la grande bouffe , montre mon atelier actuel dont le fourmillement des objets qui l’occupent accentue, me semble-t-il la mélancolie du personnage d’Aladin qu’à priori on n’imagine pas perdu dans une piaule moderne , n’ayant pour le soutenir que la fièvre que lui procure son vin et la force de ses pensées.

 

Composé sur le modèle des scènes de plage ,  » la famille de Noé » tel qu’ainsi est devenu le titre définitif, n’est pas si idyllique qu’il n’y parait : Noé au premier plan d’un geste invite le spectateur , seulement son visage est fermé presque en colère , alors que sa femme semble appeler ses deux autres fils de l’autre côté et que ceux-ci sont occupés à regarder quelque chose que le tableau ne montre pas. Il n’y a pas de jeu de plage, la mer elle-même  est agitée, le ciel est chargé de gros et épais nuages : l’inquiétude domine dans une représentation, par ailleurs, assez douce au regard …

 

Vision panoramique de ce que je vois depuis la fenêtre de mon atelier , le tableau  » vue de ma fenêtre » ne cherche pas à être réaliste. Il se compose aussi en trois partie différente , mais d’un point de vue optique situées sur le même plan. La partie gauche, ici, montre le Boulogne des années trente et se continu par un assemblage de briquets collés sur le support , dont les verticales répétées des briquets semblent copier les verticales des immeubles.

La partie droite dévoile quant à elle les récents immeubles construits à Boulogne.

le tableau dans son ensemble cette fois :

 

Pour terminer cette rétrospective ETHNO-SURREALISTE ,  » Paradis du peuple primitif façon Art Brut  » encadré de ces bouteilles de coca-cola.

 

Quelques mots sur artprice , le site d’enchères en ligne où je m’emploie à faire connaitre mon travail. Jusqu’au 14 et 18 septembre y sont proposés aux enchères cinq tableaux , mis à prix entre 399 euros et 999 euros. Pour les internautes qui y trouveraient leur intérêt , je leur conseille de se rendre directement sur ma page d’accueil artprice, afin d’enchérir à leur guise.

Après la fastidieuse peinture « la mort d’abel » (voir plus bas), je n’avais pas l’envie de me lancer dans une création qui augurerait un aussi long travail de peinture. En effet « la mort d’abel » a été peinte , par intermittence, sur une période de quatre mois, essentiellement au pinceau « zéro », et si cela était un vif plaisir que celui de s’attaquer à la peinture d’un site aussi grandiose , peindre les « rocheuses  » ou le « grand canyon » a été également une sorte de torture psychologique, dans la mesure où ne réussissant pas à disposer d’une force de travail à la hauteur de la tache à accomplir, je me retrouvais face à ma toile, presque désappointé devant un paysage qui n’avançait que centimètre carré par centimètre carré, sans qu’aucune ressource vitale , ou force intérieure me permit de peindre plus de 3 heures d’affilé, ce qui en d’autre circonstance est une moyenne de travail que tous peintres atteignent facilement.

A vrai dire en commençant ce nouveau tableau, j’étais animé par le vif souci de peindre sur une séance voir deux l’essentiel de mon sujet, en restreignant à deux, voir trois le nombre de couleur à employer.Il me semblait nécessaire que le geste soit sûr, instinctif , précis et rapide , de telle sorte que ce travail puisse être comparé à la peinture à l’encre de chine des maitres japonais et chinois, dont la souplesse et la certitude du geste caractérise l’art. Disposant d’un panneau de bois de couleur noir , l’emploi du blanc plus ou moins dilué selon les effets à rendre, me parut propre à satisfaire ce désir. Et « le meurtre d’Abel », vit le jour, en une séance, ne me restant plus qu’ à peindre en guise de ciel , une nuit étoilée qui rendrait compte de l’instant fatidique où ABEL est victime de la colère de CAin. Le flash de l’appareil photo la recouvre de lumière, mais il y a bien une flèche dont la pointe qui sort du torse d’Abel, sera rehaussée de rouge , afin de bien souligner l’évènement dont le spectateur est le témoin.

Le dernier tableau sur lequel je travaille sera différent de la série que j’ai peinte depuis quelques mois, il y sera question de post-cubisme , ou plus exactement de produire une figuration imbriquée dans un fond abstrait , et si possible révélant une composition de type fractale. A cette fin , j’ai entamé l’esquisse avec une série de forme géométrique, cercles et carré, sur lesquels j’ai tracé le motif du tableau normalement, en situant les deux personnages, ABEL et CAIN à chaque extrémité du cadre et séparé par l’esquisse d’une lionne , nonchalamment allongée sur une pierre entre eux deux.

Avant de présenter l’esquisse, je signale pour les férus de peinture, que lors de l’exposition de son travail à Beaubourg , j’ai rencontré le célèbre peintre français Martial Raysse, dont le musée parisien donne à voir une rétrospective de son oeuvre. L’homme est trés affable, alerte et conscient de ce qu’implique son travail. Je lui dit être surpris de découvrir un artiste contemporain aussi attaché qu’il semble l’être, à la création d’oeuvre essentiellement peinte à la main, cette démarche , et il en convient facilement, me semble devenue rare. Or toute la production récente de Martial Raysse est un hymne à la peinture, presque un pied de nez à la tendance contemporaine. Les peintures monumentales qui closent l’exposition s’impose au spectateur comme une recherche picturale inscrite dans  lignée des recherches de la grande peinture : vous m’impressionnez monsieur Raysse, dis-je. Lui de continuer :  » il est nécessaire de peindre fin, c’est le secret ». Moi :  » voilà justement ce que je m’emploie à faire : peindre le plus finement possible ! Je crois à un retour prochain aux valeurs et expérimentations de la peinture. Le marché ne peut demeurer tel qu’il est … »Et Martial Raysse de conclure :  » c’est bien. Il faut continuer. On va gagner ! On va gagner ! »

 

 

 

Le tableau s’intitule : « la vision d’EVE »

1ère étapes: après avoir tracé au crayon la silhouette des personnages de la scène à peindre, je m’attaque au sujet principale du tableau : Eve. La touche soignée est rendue grâce au pinceau en forme d’éventail, lequel, utile pour les glacis, soit les superpositions de couche fines de peinture, permet un rendu particulier pour le grain de peau, et se révèle précieux lorsque l’on brosse la chevelure.

deuxième étape : à large trait je  pause l’eau au deuxième plan

troisième étape : j’esquisse le ciel. Bien sûr le ciel et l’eau auraient pu être défini avant. Pour ma part j’aime à d’abord placer mes personnages et peindre ce qu’il y a autour ensuite.

quatrième étape: je décide de travailler le haut droit de la composition dont je viens de dessiner le motif. généralement je ne fais d’esquisse que pour les corps, les visages, et les décors un peu complexe, laissant soin à l’inspiration de rendre un effet obtenu  à tatton concernant l’atmosphère de la scène ou l’allégorie qui m’occupe. Cependant , j’ai pris soin tout de même de visiter mentalement le tableau que je cherche à créer, afin de n’être pas submergé par l’improvisation même si elle est propre à la particularité de mon approche picturale, comme elle me permet de peindre au plus proche de la sensation du dessin automatique. Si je m’inspire de photographie ethnologiques, je n’en reproduit qu’un élément, là une main, ici un visage, ou du moins un type de visage, en m’en inspirant toujours avec le soucis de ne jamais réellement copier, afin d’aboutir à un résultat original, sans modèle, puisque cela précisément me fait défaut : je peins sans pouvoir m’inspirer d’un modèle vivant.

cinquième étape: alors que sans cesse j’adapte le rendu de l’atmosphère du ciel et de l’eau en fonction des autres personnages du tableau que je viens de peindre , la composition qui est maintenant dotée de plusieurs plans doit être équilibrée relativement à la circulation de la lumière dont la tonalité et l’intensité doivent être déjà perceptibles à ce moment de la création. Mon intention relativement à la ligne de conduite que je me suis fixée avant de commencer le tableau est de continuer à ne pas ici pencher vers le fauvisme, mais tenter de rendre vraisemblables chaque ton de couleur choisi, et pour l’élément liquide du tableau, de le rendre plausible suivant le champ lexical de mon coup de pinceau: en dessous de l’hyper-réalisme, juste au niveau d’une figuration soignée, douce au regard.

sixième étapes: chaque plan de la composition doit acquérir sa cohérence propre ainsi que correspondre à l’effet d’ensemble souhaité. Je n’ai toujours pas fini le bras d’Eve au premier plan. je le peindrai au dernier moment, sachant que j’ai eu beaucoup à faire avec le rendu de l’eau dont je ne suis toujours pas satisfait, et qui m’a contraint plusieurs fois à poser des glacis supplémentaire afin de trouver  la bonne couleur tout en hésitant encore sur la technique à adopter. On peut en effet produire une impression de mouvance de l’eau, ainsi qu’en copier les caractéristiques ( son pouvoir réfléchissant, déformant, sa transparence..etc) suivant des touches de peinture extrêmement variées et des techniques diverses. Finalement, je retiendrai l’idée de choisir une technique, ou un coup de pinceau différent et spécifique pour chaque plan, même si l’unité du tableau devait en souffrir.

septième étape: conférer une unité à la composition du tableau en fonction de la lumière, de la netteté des plans les un par rapport aux autres, et du regard supposé du peintre, s’il se situe à hauteur du buste d’Eve, de bas en haut, etc… . Seulement je suis toujours insatisfait du rendu de l’eau et alors que j’avais renoncé à figurer le reflet du dernier plan sur l’eau, je m’y attelle.

huitième étape: je peux peindre la main d’Eve, toujours en cherchant à maintenir la même qualité de touche que dans le reste de la composition. Puis, je m’attache à revenir, là sur le modelé des personnages en fonction de leur environnement immédiat afin de ne pas produire de dissonance puisque s’il s’agit aussi d’un effet possible, ce n’est pas ce que je recherche ici.

neuvième étape: pousser l’harmonie du tableau jusqu’où s’arrête ma compétence. Le tableau est quasiment achevé. Reste à coller sur la surface du support ( du bois) les briquets de couleur pour le rendu final, puisque je me sert enfin des objets de consommation courante que j’ai accumulé jusque là , dans le but de souligner les motifs de mes créations en les mettant en opposition avec des objets réels qui servent à les encadrer. Du reste bientôt je montrerai les résultats de ces étranges associations ici.

Je montrerai ailleurs le tableau dans son intégralité et bien sûr avec les briquet, en faisant un plan serré sur le ciel que j’ai beaucoup fignolé afin qu’il ne fut pas aussi esthétiquement pauvre que mes ciels précédant. Voici là le premier tableau de cette série de portrait améliorés:  » Adam le chaman », dont la touche est différente, bien que la composition soit comparable. A noter que l’encadrement est réalisé avec un collage de briquet sur toute la longueur de la tranche du support.

Il est frappant de constater combien le centre GEORGE POMPIDOU, lieu d’expositions contemporaines et mémoire de ce que fut l’art à partir de 1903, peut nous renseigner sur l’ambivalence de l’art, capable dans le même temps d’être un lieu de perdition pour la beauté, le repoussant ou l’intriguant rivage de la laideur, et de demeurer par l’une ou l’autre de ses catégorie artistique l’étais du culte du beau.

Point besoin d’être un expert pour deviner à l’aulne des collections de tableaux de POMPIDOU, de 1903 à 1960 que la peinture, après avoir subi comme le désaveux de sa capacité à sublimer la nature, sous la concurrence de la photographie, bien plus précise et exacte en restitution à contrario de toutes les expériences plastiques dont la peinture est l’objet, durant cette période:de MONET à KANDINSKY, du pointillisme à l’absence de sujet pour l’abstrait – que si la peinture reste la discipline qui impose le rythme de ses fulgurances aux autres arts, son règne était compté; tandis qu’elle avait inauguré une tendance lourde de l’art contemporain : celle qui consiste à ne s’intéresser qu’à la laideur, au difforme, au monstrueux.

La raison en est-elle que l’art n’ayant plus de fonction sociale, ni machine à faire l’éloge de la belle société, ni relayeur des fondement esthétiques de la société occidentale, qu’à l’instar de sa vacuité il s’est mis également à recenser autant les diverses manières de ne rien proposer sinon des pitreries d’artistes, que d’explorer les diverses facettes de l’anomalie tant physique que conceptuelle – toujours est-il que cette recherche a fini par laminer le statut de locomotive des arts de la peinture. Elle qui de 1903 à 1960 menait toujours le bal, bal des horreurs initié par elle qui finit par ne plus compter après cette date , tandis que semble ne subsister que la laideur, pas même le souffle du bal. Pour la période d’après 1960 , jusqu’à nos jours les collections de Pompidou sont parlantes à cet égard : très peu de peintures, surtout des sculpture-installations où l’étrange prédomine sur le beau.

La collection recense des installations de l’an 2000, mais il semble que tout soit annoncé depuis la décennie 1990 : la peinture est morte, quand ne comptent plus que ceux qui sauront se rendre célèbre parmi les artistes pour leurs surenchères dans l’empire du laid, du kitch, de l’art jetable, éphémère et revendiqué comme tel, sous l’hospice de l’art conceptuel, ou quand l’intention artistique prime sur l’esthétique.

L’écueil pour le collectionneur étant de se retrouvé fourni d’une œuvre dont la cote est éphémère ou artificielle, comme il semble que ce soit le cas de DAMIEN HIRST célèbre pour ses animaux plongés dans du formol, dont la décote vient d’atteindre 60%, il y a peu. L ‘étrangeté du phénomène étant de voir surgir des artistes improvisés artiste du jour au lendemain, millionnaire du jour au lendemain, comme on le constate avec le courant du Street art, si tant est qu’il s’agisse d’un courant, et pas d’une énième réappropriation des techniques commerciales et esthétique du Pop art, ou plus avant des fameux Surréalistes qui décidément auront révolutionnés l’art au point de le dissoudre ! Reste cette expérience totale dont l’art est l’instigateur pour ses croyants comme pour ses artistes pourvoyeurs. Ceci ne nous renseignant pas sur les raisons pour lesquelles l’art contemporain des salons comme des musées voue son âme au détail des laideurs de notre société.

Il semble que l’art de la laideur ou de l’étrange ait ses époques. L’art des grotte préhistorique recense en même temps qu’il semble vouer un culte à ce monde plein de danger qui environne l’univers du chasseur peuplé d’animaux et d’esprits à respecter. L’art du masque dans les sociétés traditionnelles permet d’appréhender concrètement l’invisible que sent l’homme près de lui, dont l’art lui communique la part monstrueuse. Avec l’ère des grandes explorations maritimes, l’art occidentale profane prospère à montrer les faces curieuses des sauvages, préfigurant les catalogues de monstruosités, et les spectacles de cirques auxquels sont conviés jusqu’aux indiens d’Amérique des années cinquante. L’art contemporain n’est donc pas un exemple unique. Il y a que cette rupture avec les supports nobles, comme la toile en peinture, est trop récente pour ne pas apparaitre telle une déchirure de notre âme.

Si le goût du beau semble avoir fuit les préoccupations des artistes d’installation, comme il a moins préoccupé les peintres du XXème siècle, tous les rêves semblent s’être concentrés dans le seul septième art et la musique. Le cinéma compte à son actif plus de rêves de beauté que nulle part ailleurs. l’image y est reine et si elle peut cohabiter avec la démonstration de violence extrême, cela peut être pour mieux ébranler l’âme et participer à son édification et son élévation. La musique accompagne toujours nos rêves d’éternité et le culte des acteurs alimente les rêves de gloires, même s’il les appauvrit en les réduisant au seul désir de célébrité.

L’art est donc toujours la fabrique des grands hommes, le moyen par lequel un être sent qu’il peut être plus grand que sa solitude. Et tapis dans l’ombre d’aujourd’hui, j’en suis convaincu, les artistes de la lumière de demain sauront trouver la voie d’un art qui a assimilé les affres d’une recherche contemporaine qui fouille, bricole, cherche avec les chercheurs, quand elle ne fricote pas avec les techniques industrielles de production – pour s’installer dans un palais de règles esthétiques qui feront sens avec l’inspiration collective future. Palais dont les glaces se briseront à la génération suivante d’artistes, sous l’impulsion de nouvelles découvertes scientifiques ou impulsé par une autre révolution technologique. L’art, les arts ne seront que mineurs, cependant, s’ils renoncent à l’invisible.

éxégèse du tableau : »paradis du peuple primitif façon art brut » présenté au salon ART EN CAPITAL au GRAND PALAIS ( vernissage le 22 novembre 2011durée de l’exposition du 23 au 27 novembre de 11h à 19h30, nocturne jeudi 24 et samedi 26 novembre ) le tableau est facilement identifiable , il est encadré de bouteilles de coca-cola… pour comprendre ce dont je parle dans l’exégèse aller à la rubrique « ses peintures » et voir les étapes préparatoire de la peinture du ciel , ou cliquer à droite sur « nouvelles création » afin de considérer la mise en abîme avec les bouteilles ; ou cliquer sur « commentaire de tableaux pour relire la première partie de l’exégèse.                                                                              Vème partie

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Une fois déterminée la place de la Tour dans le tableau, et après avoir peint les animaux qui l’entourent, chacun suivant un procédé original relativement aux autres: procédé découlant toujours de la rigueur du dessin servant d’esquisse, j’ai pu entamer le fond du tableau, soit la peinture de la nature environnante. Ce, avec pour soucis d’en faire le premier personnage, ou du moins autre chose qu’un banal fond décoratif. Or, d’emblée, sitôt peint les arbres situés sur le même plan que la « tour aux figures » de Dubuffet, le regard supposé du spectateur , de prime abord happé par le premier plan , sur lequel règnent les regards omni-présents des hommes primordiaux , m’a semblé comme hypnotisé par le haut du tableau, ici correspondant à sa profondeur , dont le traité, sans effets de floutage, augmentait l’effet.

La gageur, consistant selon mon inspiration de l’instant, afin de donner une chance aux Hommes, à réussir à proposer à la vue, ce que ne permet pas un appareil photographique, c’est à dire, de conférer la même intensité picturale, on dirait maintenant, le même degré de résolution, au premier, deuxième, troisième, quatrième, cinquième, sixième, septième , huitième, neuvième et bien sûr dixième plan. A dessein , j’ai donc proposé un jardin moins classique que moderne, mais avant tout contemporain de par les préoccupation profondes qui l’animent. Ni plus ni moins que l’étude du code génétique de la flore et particulièrement de sa capacité à muter, symbolisée dans le tableau par cette arbre-plante près du taureau, qui reprend la structure de la tour, et correspond à une monstruosité ( voir à droite : nouvelle création ou le tableau est visible dans son ensemble). Ainsi, ce jardin si éloigné de celui de POLYPHILE soit-il, n’a une valeur monnaitère, non en ce qu’il est composé de fleurs communes, ou insolite : marguerites, tulipes, ou aussi, fleur d’artichaud, mais parce que leur organisation géométrique obsédante ( en cercle, en carré, en triangle), serait la résultante de la maitrise des raisons génétiques qui induisent la forme des arbres et des fleurs , et qu’alors il nous serait possible de leur conférer une forme globale et individuelle soumise aux bons vouloir de nos désirs, comme l’Homme sait le faire avec le verre ou les métaux. Or, cette maitrise des contraintes internes et externes s’exerçant sur le vivant, découle de l’existence dans les trois dimensions du projet philosophique de DUBUFFET, et de ses racines dans les autres dimensions.

Parlons en des autres dimensions. L’ILE SAINT-GERMAIN est partagée en deux zones : l’une dévolue au grand jardin où se situe le monument de DUBUFFET, l’autre dévolue à l’habitat urbain. La « tour aux figures » se situe sur une bute partageant le jardin en deux zones, tandis que la « façade » du monument (qui n’est pas en pierre) regarde Paris. Premier détournement, j’ai imaginé que la tour aux figures située entre ISSY les MOULINEUX et BOULOGNE BILLANCOURT, regarderait BOULOGNE, et soit juchée sur une bute qui partagerait le jardin dans sa longueur et non plus sa largeur, comme tel est le cas. Ainsi , les êtres du premier plan auraient-ils les pieds dans la SEINE et observeraient l’autre rive, où se situe BOULOGNE, donc.

Mais pour moi qui ai appris à dessiner sans repentirs plastiques, à l’instar des SURREALISTES et de l’écriture automatique, laquelle intègre l’erreur inconsciente en faisant une ressource poétique supplémentaire; par ailleurs, tout en procédant de manière quasi scientifique pour chacun des plans, définissant ainsi les formes de l’extérieur vers l’intérieur – pour le coup , un véritable dilème plastique m’a littéralement dévasté de l’intérieur, lorsque, m’attaquant au ciel, tout m’a semblé s’effondrer, mes belles théorie semblant caduques , sitôt que je plaçais le soleil , en ce même endroit de la bute , que je connais bien pour m’y être souvent reposé là. Soit à droite de la tour , au-dessus de ce petit coin d’herbe longtemps arrosé par le soleil de l’après-midi, dans sa course vers l’ouest. Car, tel que j’avais redéfini la position de la tour dans mon tableau, celle-ci fait face au nord, et du point de vue du spectateur qui, lui, regarde en direction du sud; un soleil si bas sur l’horizon , à cet endroit, ne rendait compte d’aucune réalité ou vraisemblance, ou alors m’étais-je dit, cela relèverait d’un bouleversement de l’axe de la TERRE, pas si hospitalière à en juger par ce qui s’introduisit dans le tableau , à ma plus grande surprise, dés que j’entamais la peinture du ciel.

Et pour cause : qui peint un nuage avec légèreté et grâce, peut représenter les volutes majestueuse d’une cigarette , voir le crépitement du feu, mais se condamne , en voulant définir l’air, puis l’eau, au supplice prométhéen ! Qui, l’âme exaltée par l’intense chaleur de la lumière solaire, maitrise instinctivement l’harmonie des couleurs,selon que sa recherche avance, peut en devenant physicien ou alchimiste, sombrer dans la folie d’un DON QUICHOTTE s’attaquant aux moulins , pour l’heure, infranchissables, de l’ultime connaissance ! En somme, qui n’est pas philosophe ne peut pas peindre et espérer sempiternellement retrouver les sensations picturales propre au génie de l’enfance, tel qu’ainsi entravé dans son action , par le repentir plastique propre aux âmes dites coupable, ayant perdues l’innocence du geste continu.

Cela, je le compris en entamant la peinture du ciel : je n’avais jamais eu un humour si léger donc expurgé d’orgueil soit-il, qui m’eut permis ,autrefois comme là, de carresser naturellement les nuages avec mon pinceau, pour autant étant extrèment sensible à la lumière mes recherches rejoignais celle des alchimistes.

A dire vrai, en plaçant le soleil là où il ne devait être, comme le tableau par sa lumière simule l’après midi et non le matin, j’avais cru franchir les limites d’un tabou, lequel consiste à faire de l’astro-physique dans l’espace du tableau. Tabou que me semblent avoir exploités les peintre de la renaissance en introduisant la perspective donc au_delà du nombre d’or, les mathématiques dans le sein même de la représentation, au grand dame du dogme religieux. En effet, si dans un tableau on sait atteindre une situation d’équilibre entre les quatre éléments (eau,terre, air, feu), il n’y a pas de raisons , sinon idéologiques, pour que l’utilisation de la géométrie permette la découverte de la rotondité de la Terre, celle-ci , objet secondaire du tableau, enchevetrée sous les symbôles mythiques et bibliques , dont le peintre peut se jouer , du moment qu’il cultive un esprit curieux de scientifique.

Aussi, cherchant à produire un ciel où les nuages seraient en étages, la lumière venant s’y infiltrer par endroit, je tentais de mettre à profit la méthode « AY » du plus célèbre des peintres malgache contemporain : JEAN RAVELONA. De sa peinture , il dit lui-même qu’elle cherche à soigner le coeur et qu’il s’agit d’une peinture de l’âme. Y sont souvent dépeint des foules fantomatique, s’avançant vers un horizon spirituel, des êtres dont les membres inférieurs presque effacés se devinent, afin de mieux rendre compte de l’élévation de l’âme, en une ambiance douce et sublime où le ciel beigné de rose ouvre sur l’infini. Cela réalisé, suivant une technique de méditation adaptée à la création, manière d’éveiller, de canaliser puis de projeter l’energie créatrice afin de composer l’oeuvre d’art, tout en stimulant l’aura intérieur, visible dans le style  » AY ». Je désirais donc des nuages à la couleur de la joue fraiche , et n’ayant jamais vraiment remarqué de soleil dans les peintures de JEAN, je tentais la gageur, à sa plus grande désapprobation, comme il me fit remarquer que « le soleil n’est pas le soleil », ce que je ne compris pas et contribua à augmenter mon trouble. JEAN RAVELONA me signifiait en fait, que le soleil, dans l’espace de la toile est le symbole du centre de convergence, le symbole de la lumière des lumières, ou centre de transmission d’énergie… Au demeurant , JEAN m’enjoignait de viser avec le coeur, comme on met le coeur au centre de la pensée. Philosophie optimiste à l’opposé du pessimisme de DUBUFFET, dont l’attention face à la toile , quand bien même elle serait distraite, confuse, caractèristique d’une conscience trouble, en perpetuel mouvement, n’évite pas d’aller jusqu’au bout de la nuit, faute d’être libre d’aimer ou de detester  le concept de DIEU.

Or, pour moi, qui à l’époque de la création de ce tableau, trop heureux d’assister à des miracles , ne croyais pas en DIEU tous les jours de la semaine, peindre mon ciel fut une avalanche de catastrophes ( toutes proportions gardées bien sûr). Je n’y employais pas seulement le rose de VANGOGH, il eut aussi du bleu de prusse, et du vert de VERONESE, avec du cuivre et de l’or pour le coeur de mon soleil, caché derrière les arbres. Ce qui s’en suivit pris l’apparence d’une révélation quasi-mystique . Et si l’infini de l’espace était accessible aux peintre, à l’instar des enfants ou des penssionaires d’asile capable de faire passer dans le pinceau leur circonvolutions interieures, ou tel les DOGONS qui sans user de la mathématique sont capable de déterminer le passage d’une comète, tous les soixante ans , alors même qu’ils n’ont pas nos instruments. Oui, il me semblait qu’était possible de peindre la voute celeste, avec l’oeil du coeur, comme après tout la finitude humaine , même dans le surréel , ne pouvait s’en tenir qu’à l’existant. Autrement dit, il serait possible de peindre ce qu’il y a derrière le soleil, de sonder la voix lactée , de voir au-delà du système solaire, parce que cette capacité est présente en l’Homme depuis la nuit des temps. La culture artistique, réagissant aux avancée techniques des courants artistiques qui la précède, en inventant de nouvelle techniques correspondant à l’air du temps, n’ayant fait que recouvrir de signe l’acquis, et retarder l’effectivité de cette capacité comme je crois que le souligne DUBUFFET. L’humanité aurait donc pu s’en tenir aux peintures rupestres où tous est dit de l’art de peindre et de sa visée ultime pour peu que l’on soit persuadé que cette art est aussi une oeuvre astro-physique symbolisant la position des planètes à travers la représentation de forme humanisées. La culture artistique serait dans cette acceptation, une sorte de spirale que le sens de l’histoire contraindra à revenir à son point de départ, de sorte que sa forme symbolique soit un cercle.

la suite bientôt

Seulement ce tour de force je l’ai manqué dans « paradis du peuple primitif façon art brut ».En effet, c’est en m’appliquant à peindre le ciel et ses nuages sans viser autre chose que la représentation formelle de la volute gazeuse, qu’involontairement , pour ne pas dire inconsciemment sont apparues des formes qui n’avait rien à voir avec des nuages, comme cette barbe qui appelait un visage, celui obsédant de ma superstition, que je me refusait à rendre visible dans ce ciel, comme toute l’harmonie du tableau risquait d’en être affectée. Dieu avait-il sa place dans une création qui se voulait hommage à DUBUFFET et aux peuples animistes ? Mais c’était trop tard, je m’engoufrais dans ce paradoxe. Cherchant un instrument de mesure , je balisait le ciel avec les 7 branches du chandelier…en vain : maintenant apparaissaient des yeux de crocodiles, et en haut à droite du tableau, derrière le paon, sous mon pinceau devenu fou, surgissaient un requin,et en image d’épinale un oiseau à long bec ; tandis que dans le milieu du ciel devenu liquide apparaissait un calice, graal mystique et paroxisme de l’art brut au faîte de la folie.

Cet echec à représenter un ciel banal, m’avait transporté au coeur de mes propres contradictions, et il me fallut bien un mois avant de pouvoir envisager toutes suite à cette peinture. Durant ce temps je fus pris par une activité d’écriture frénétique.Je tentais de préciser l’étendue du concept « économique » relativement au concept »d’art « , tout en étant obsédé par l’idée de faire de l’alphabet phénicien, celui que nous utilisons couramment, l’égal de l’hébreux, dont les signes sont relié aux nombres : en fait je cherchais à représenter chaque nombre par un symbole qui ne serait pas uniquement une vérité formelle, mais tout aussi bien une réalité physique, en une table plus performante que celle que j’utilisais déjà.

Mais je piétinais dans mon ignorance et chaque fois que je pensais avoir trouvé une piste d’intérêt certain, ce qui était certain était l’aggravation de ma perplexité, et l’assurance de ce que , à mon insue, j’étais victime d’une élaboration psychique délirente, par trop d’intuition irrationnelle.

Certes, il pourrait être objecté le rôle majeur et en cela mystérieux de l’intuition dans la decouverte mathématique.Seulement, quand par trop, elle persiste, n’est-elle pas vectrice des interprétations secondaires constitutives de la trame du délire, de l’irrationnel, de la folie en dernière analyse ? Aussi, ne faut-il pas, et cela en contradiction avec la démarche de DUBUFFET, peindre avec une conscience claire et analytique, au moins une fois rendu au pied du ciel, comme la quête de l’infini peut dissocier la pensée ?

Cependant même la logique ne parvint pas à dissiper mon malaise. Et même si mes raisonnement étaient fondés par des prémisses fausses, façonnés par des inductions et des déductions erronnées, liées entre elles par des associations contradictoires, j’echafaudais des systèmes  qui sétendaient sans cesse,  ne laissant à ma pensée aucun répis , altérant même ma perceptipn du temps durant plusieurs semaines : dût-elle être tissée par une certaine logique, la folie était là, en moi, à travers ce que les spécialistes nomment le délire en réseau.

Qu’y a-t-il à en retenir , maintenant que je suis à même de prendre un certain recul. Certainement que la philosophie par amour de la sagesse se doit de combattre la déraison en balisant le champ opératoire de l’illusion d’un réseau de lumière, propre à mettre en exergue la lumière des lumières, ce en redéfinissant ce qu’est le zéro. Car, il s’agit de déterminer les NOMBRES DIVIN,( les SEPHIROTHES dans la KABBALE ), dans notre alphabet, comme il est dit que leur maitrise ouvrira une nouvelle ère dans l’histoire humaine. Ainsi, ces nombres devraient être d’essence musicale, en même temps qu’ils corréspondraient à des lettres particulières formant un ensemble perçu comme la totalité du langage primordiale. Soit celui eminamment poétique des temps premiers que les langues ont recouvert de signes ,obscurcissant son appréhension par la pensée, ainsi contrainte à créer les mathématiques pour découvrir le secret de la vie et donc du temps. Faute de se souvenir de ce langage inné , constitué par des signes si parfaits que chacun d’eux rend compte de la quantité de matière qui le constitue, en même temps que par association aux autres signes , ils ne se contentent pas seulement de nommer les choses, mais permettent précisément de rendre compte de l’essence de ces choses, si précisément que cette essence définie est en rapport étroit avec l’existence de cette chose nommée. Nombre sacrés parce qu’utilisés par le centre organisateur de l’univers et l’être doué d’intelligence et touché par la grâce. Autrement dit : SIGNES SACRES présent à la fois dans l’univers des signes humains et constitutif de la structure elle-même de l’Univers. Signes grace aux quels l’homme communique directement avec le centre organisateur de l’Univers, lequel en réponse réorganise l’Univers un peu comme dans l’univers NEWTONIEN où celui-ci laissait cinq minutes à DIEU pour qu’il remette les planètes en place; ou comme dans le cas du miracle qui ne découlerait de rien d’autre que d’une opération mathématique suprême.

Je me méprend peut-être, mes connaissances en mathématiques sont limitées, mais au XVIéme siècles , lorque NICOLO TARTAGLIA et JEROME CARDAN cherchèrent à résoudre des équations relevant de questions arithmétiques en rapport avec des questions financières ( calcul du taux effectif d’un prêt) , CARDAN utilisa un nombre ( V-1) qui fut qualifié d’imaginaire, car impossible ; nombre qu’au XIXème siècles CARL FRIEDRICH GAUSSE requalifia de nombre complexe, comme il voulait que les mathématiques soient ancrées dans la réalité physique – et bien , l’art brut ne nous apprend-il pas que ces nombres imaginaires impossible, ne le sont que dans notre réalité limité, qu’il se situent dans une sorte d’au-delà du mur des chiffres humain ? Qu’ils participent de l’impensé, de ce lieu vierge, où les signes de l’Univers sont sublimement organisés par une logique subjective relativement à notre maigre point de vue. Nombres imaginaires ou impossible que je verrais bien être les points d’encrage d’un labyrinthe temporel fait de trou noir dont ils seraient typique de leur organisation interne encore inconnue à cette heure. Ainsi le tissage mathématique de la matière connu de l’homme, serait déformé dans les trous noir par une force particulière, precisément faite de nombre imaginaires, à l’image d’une tente fermée en forme de cône , parce que organisée de l’intérieur par un axe centrale, invisible de l’extérieur, mais identifiable de par la forme globale qu’il confère à la toile, ainsi tendue.

Dans le même ordre d’idée, les nombres transcendant de 100 milliard de décimales connues , après la virgule , ne seraient-ils pas des jets d’énergie persistant, présent depuis le BIGBANG jusque dans notre réalité physique , dont la multitude des chiffres après la virgule serait comme une trace laissée, à notre attention, qui si on savait la dénombrée nous mettrait sur la piste du centre organisateur de l’Univers , d’où elle a jailli ?

Mon père dans paris
Mon père dans paris

Partie gauche du tableau en cours
Partie gauche du tableau en cours
partie droite du tableau
partie droite du tableau
haut du tableau
haut du tableau
centre du tableau
centre du tableau
partie droite
partie droite
partie gauche
partie gauche

TOTEM enfin sur pieds
TOTEM enfin sur pieds
composition
composition