» NOUS REGARDIONS PAR TERRE  » : chapitre I : LETTRE AUX CROYANTS

Merci aux croyants qui ont pu se rendre à Amsterdam entre le 27 et le 30 juin pour ce moment de communion vers une ascension retrouvée, alors que la tâche était périlleuse : jusqu’au dernier moment notre voyage en couple , sans notre fille, nous avions failli y renoncer et finalement, nous étions dans le bus  » Bruxelles /Amsterdam », comme lors de notre précédent voyage à Amsterdam, celui qui avait eu lieu au début de notre relation tumultueuse… 

Pour ma part, j’avais déjà produit une accélération de ma vitesse de déplacement moyen, en prenant le bus depuis Paris jusqu ‘en Belgique et maintenant jusqu’à Amsterdam, j’en profitais , comme cela avait commencé par une marche à pas forcés de plusieurs kilomètres qui m’avait permis de gagner en temps de réaction , pour scruter le paysage :  état d’esprit idéal lorsque l’on est sensé éviter une catastrophe climatique dont les longues fenêtres du car , sur 380° ne semblaient pas annoncer les prémisses.

Etait-il possible que cela ne se produise pas ? comble de l’expérience scientifique qui tourne court, juste avant de partir ,  en soulevant la poussette pour monter quelques marches , mon portable était sorti de ma poche et , sans que j’ai le temps de réagir , il était venu se fracasser sur une marche : écran cassé , impossibilité d’utiliser l’ordinateur si je souhaite avoir un aperçu satellite de la situation météorologique en temps réel : tout devrait être réalisé à l’instinct , certes avec l’aide du portable de ma compagne , mais je n’aurais pas accès aux conseils des anglosaxons qui ont customisés mon portable et les applications qui y sont installées , m’avertissant à tout moment comme mon propre centre référent interarmées, des situations de danger climatique potentiel.

Mon point de vue était qu’après les premières vagues de chaleur de juin, des inondations de l’intensité de celles qui sont survenues en Belgique et  en Allemagne, l’année dernière, avaient de fortes chances de se reproduire bientôt.

Dans le bus, j’étais d’autant plus attentifs aux cours d’eaux, aux bras de rivières , aux fleuves .  Tout semblait normal, de la pluie était attendue ; cependant que gris et parcourut de cumulonimbus , le ciel restait bleu clair : il ne pleuvait pas, tel qu’annoncé par les services météorologiques … il n’avait pas plu vraiment à notre arrivée à Bruxelles non plus ; tout comme lors de  mon arrivée en Belgique : chaque fois, les nuages avaient roulé dans le ciel comme des cailloux secs, déjouant les pronostics des meilleurs ordinateurs.

Arrivés à la gare routière d’Amsterdam, le ciel était devenu de plus en plus bas et lourd, à mesure que nous perdîmes nos pas dans le hall de la gare et dehors, à chercher une direction que ne semblait pas vouloir indiquer l’ordinateur. Puis traversant plusieurs canaux en toute hâte, pressés par l’imminence de l’averse, je m’émerveillais de réussir à tout voir : de l’oiseau, la mouette  qui nous avait accueillie , au détail de tel feuillage d’arbre, plus haut, qui réagissait à nos ondes , au bruissement de chaque feuille relâchant de l’oxygène, que je pouvais suivre du regard. 

Il y a , en effet, depuis  plus de cinq ans que , ne pouvant porter le regard à hauteur d’homme, je suis contraint  de marcher en baissant les yeux, incapable que je suis, de fixer autre chose que les sols de rue. Cette punition , ô combien douloureuse pour le peintre que je suis, à force de persister, avait fini par  m’évoquer le sort que Dieu imposa à un prophète pendant sept ans, durant les quels notre homme ne put dormir autrement que sur un côté, ni sur le dos , ni sur le ventre … 

Merveilleux miracle ! Maintenant je pouvais voir Tout ! le ciel nous avait tout de même mâtinés d’une eau de pluie drue : des lignes d’eau épaisses, serrées,  touffues, explosaient en crépitant sur la chaussée d’Amsterdam, sans avoir le temps de tremper entièrement nos habits : nous étions entrés dans un coffee shop, temple des tentations touristiques contemporaines  où nous étions près de dépenser 20 euros, afin de fêter notre arrivée dans ce beau Pays-Bas.

Je n’était pas inquiet. Je ne pensais déjà plus à la pluie après le premier joint. Je regardais la mère de ma fille. Les écrans plasma sur les murs me happaient vers un univers américain où la culture de l’herbe de marijuana mobilisait des Hangars assez  démesurément immenses, capables de contenir un Boeing .  Business   parfaitement  juteux , florissant,  et extrêmement légal ; dont le coffee shop qui nous accueillait était un des plus renommé point de vente dans le monde. Les photos des stars qui l’avaient fréquenté trônaient, à l’entrée de l’établissement.

La pluie avait cessé : nous ressortions d’un univers parfaitement hermétique à la lumière du jour, accueillis sous l’hospice flamboyant d’un soleil bon, chaud, doux, lumineux et sublime.

Que pouvait-il se produire mal en ces instants vécus dans cette ville flottante, où un besoin hérissé de certitudes de stopper les averses annoncées , avait encouragé  ma venue ? 

Nous ne croisâmes que des hommes et des femmes au regard habité par une certaine quiétude, semblait-il : Amsterdam confère à ceux qui y habitent annuellement un cadre de vie ayant somptueusement traversé les siècles .  La modernité y consiste à privilégier le vélo à la voiture à essence, le dialogue avec ses voisins : des tables basses et des bancs sont installés dans la rue sous les fenêtres des premiers étages, assurant un lieu de détente et de rencontres, à la fois accolé à votre lieu d’habitation, et directement dans votre rue. 

 

                                                                           à suivre … patrick rakotoasitera

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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