ARTICLE 1 :

Le calcul de la croissance des ETATS comportera des « plus » et des « moins » marquant par là toutes atteintes au CLIMAT. La France instaurera un étiquetage des produits qu’elle consomme en indiquant leur  »  consommation carbone ».

Article 2 :

les entreprises des Pays ayant signés les ACCORDS DE PARIS s’engagent en conséquence à planter un arbre (ou verser au fond climat) pour chaque 3 dollars de pénalité unitaire identifiée dans le bilan de leur exercice comptable.

Arbre ou forêt d’arbre selon la pénalité qui seront choisis par une COMMISSION indépendante de l’ONU, du FMI, de la future ancienne OCDE. Elle sera composée à 60% de SCIENTIFIQUES et 40% d’ELUS. COMITÉ POUR LA TERRE disposant d’un CONSEIL CONSTITUTIONNEL à déterminer auquel doivent être associés en tant que membres les REPRÉSENTANT(e)S DES SOCIÉTÉS PRIMORDIALES.

ARTICLE 3 :

lors de l’été les populations mondiales sur les plages de la TERRE s’engagent à utiliser des crèmes solaires non polluantes pour la MER, chargée en fluor et proche des dentifrices dénués de billes plastiques.

ARTICLE 4 :

Durant le RAMADAN le peuple musulman doit s’engager à ne pas consommer de poissons,mollusques, ou tout ce qui viendrait de la MER ; afin que la DIAPAUSE soit respectée ; et celle-ci sera mesurable à l’EVENEMENT TRACE sur MER qui a lieu sur TERRE, lors de la migration des sardines sur les côtes SUD AFRICAINE : le banc de SARDINE doit mesurer 20 KM de long.

ARTICLE 5 :

Les ETATS s’engagent à libérer les individus de la servitude de l' »énergie fossile » dont la constitution par la pression exercée sur les sédiments à libérée dans l’atmosphère les nouvelles conditions de pression exercée sur chaque ETRE VIVANT.

ARTICLE 6 :

Les généraux du monde ont ordre de déployer tous les moyens militaires nécessaire à la protection des ANIMAUX CONVOITES.    ( en AFRIQUE les hélicoptère chasseurs d’ELEPHANT seront abattus au bazooka….)

ARTICLE 7 :

La cérémonie du TSIKI sera le moment de réconciliation de TOUT le PEUPLE AFRICAIN.

ARTICLE 8 :

Les propriétaires des zones forestières protégée par des conventions internationales disposant de cornes de RHINOCÉROS VIVANTS ou de défenses D’ELEPHANT VIVANTS, pour financer leur exploitation pourront les commercialiser selon un cadre juridique à déterminer. Plus tard, j’indiquerais peut-être où sur TERRE se trouvent les cimetières des ELEPHANTS…

ARTICLE 9 :

Les REQUINS pêchés en surnombre entraîneront de ma part le même événement regrettable que FUKUCHIMA. Si l’EMPEREUR goutte l’aileron du REQUIN, que tout le monde en goutte et se répandront les gouttes de sang EMPEREUR . Sachez-le j’en pleure encore….

ARTICLE 10 :

Une mission d’exploration pacifique rendra visite au PEUPLE DE LA MER et la PAIX sera rétablie entre les HUMAINS et les EXTRA-HUMAINS….

ARTICLE 11 :

Un arbre vaut en moyenne 3 dollars. Il y a 300 000 milliards d’arbres (encore). La richesse des hommes dépasse à peine                 200 000 milliards de dollars… Il n’y a pas deux poids deux mesures. Soit nous sauvons les arbres ,soit nous mourrons tous.

ARTICLE 12 :

Le TRIBUNAL PÉNAL INTERNATIONAL ajoutera le CRIME CLIMATIQUE aux CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ.

ARTICLE 13 :

Le brûlage des gazes « inutiles »  sur les plate-formes pétrolières qu’est-ce que cela produit physiquement à votre avis ? raréfaction des gazes ? ou diminution de la diversité atmosphérique ?

ARTICLE 14 :

Mon ANACONDA a réussit a passer le barrage que la FRANCE voulait construire en AMAZONIE, et il adore l’ALGUE de BARBADE…. Laissez le vivre et nous verrons après quoi faire des       » VISITEURS »….

 

 » je veux juste une dernière dance avant l’ombre et l’indifférence, un vertige, puis le silence … »

                      signé :    »  les enfoirés »

 

Attentats à Paris, contre un avion russe, ou à Beyrouth, en Irak, en Syrie, en chine, en Australie… Hier à Bamako au Mali : la nébuleuse djihadiste mondiale attaque tout azimut, partout dans le monde et sans, jusqu’à présent, qu’ait pu être coordonnée une réponse globale au mouvement idéologique le plus actif de ce début de XXIème siècle. Pourtant l’embrasement généralisé du monde musulman interrogent autant le devenir d’une religion entrée manifestement dans une période d’obscurantisme, qu’il concerne les fondements même des Démocraties du monde incapables de juguler en leur propre sein la révolte religieuse d’une partie de leurs minorités, quand leurs classes politiques semblent également décrédibilisées par leur impuissance à faire des démocraties modernes le lieu où la Loi, par la défense des droits de l’Hommes et du Citoyen, irriguerait toutes les couches de la société, et, au-delà , dans les pays anciennement colonisés, diffuserait un modèle économique et morale égalitaire propre à fédérer la jeunesse du monde…

Car ces organisations extrémistes qu’il faut maintenant combattre, et à quel prix ! – comme maintenant c’est  avec le régime syrien, auteur de crimes avérés contre l’humanité, que la France doit se résoudre à engager une sorte de coopération tacite, puisque l’alliance avec la Russie contre l’Etat islamique suppose de différer la destitution de Bachar-el-Hassad, en tentant de convaincre la Russie de desserrer l’étau autour des positions de l’Armée Libre de Syrie qu’elle bombarde allègrement – ces revirements stratégiques risquent de conforter l’emprise idéologique de ces organisations sur leurs recrues potentielles. Or, avant ici de tenter de détailler les stratégies possibles contre la nébuleuse djihadiste mondiale, faut-il encore interroger l’idéologie du djihadisme pour comprendre comment son emprise mentale peut modifier les convictions démocratiques des plus rêveurs jeunes esprits lettrés, aux plus durs des délinquants s’engageant dans le grand banditisme.

Il se trouve en effet que le discours djihadiste est stratifié en plusieurs niveaux complémentaires concourant à développer chez tout un chacun, croyant ou non, une série de réflexes de rejet tant des médias  des sociétés démocratiques, que de son Histoire telle qu’elle est enseignée aux écoliers et universitaires, afin de provoquer un déclic mentale dans un premier temps, qui fera douter le sujet, le confrontera aux incohérences de la société dans laquelle il vit , et  ira, le prosélytisme religieux aidant, jusqu’à la conversion à l’islam, la religion de Mahomet étant présentée dans cette idéologie comme le seul rempart et le seul avenir.

Le premier niveau idéologique du djihadisme est accessible notamment par internet par une profusion de vidéos tentant de mettre à nu l’existence d’un complot mondiale judéo-chrétien qui aurait fomenter les attentats du 11 septembre 2001, qui manipulerait les médiats et les gouvernements occidentaux, et serait organisé par les « illuminatis » une secte judéo-maçonique dont entre autre Mitterrand et Benoit XVI auraient fait parti. Les guerres contre le monde arabo-musulman étant la principale résultante de ce complot dont l’existence millénaire serait ontologique…

Le deuxième niveau de l’idéologie djihadiste pour lequel les vidéos qui l’alimentent sont encore plus techniquement abouties d’un point de vue visuel, sont constituées de montages esthétisant la fin du monde, la venue déjà réalisée du Maahdi, celui annoncé par le Coran qui , « simple » croyant, sera écouté dans le monde arabe, puis devra battre en retraite face à la venue présentée comme imminente de l’ante-christ, lequel finalement sera anéanti par le véritable Messie allié du Maahdi. L’ante-christ étant soutenu par une entité militaro-industrielle, sous-entendu le monde judéo-chrétien et l’Amérique sioniste en particulier …

Le troisième niveau d’endoctrinement déploie une iconographie beaucoup plus brut. Il suppose déjà la conversion à l’Islam et prépare à l’engagement politique extrémiste en magnifiant la figure du djihadiste héroïque et volontairement cruel : la mort violente infligée aux « mécréants » étant mise en scène et banalisées. Du reste comme cela a pu être le cas en Europe lors des guerres de religions entre protestants et catholiques, lors des quelles l’assassinat des impies était présenté comme un acte politique et religieux … ce qui en dit long sur la  période obscure que traverse l’Islam et avec elle le monde actuel.

Je n’aborderai pas ici la critique de fond de l’idéologie djihadiste : quasiment tous mes travaux de recherche antérieurs s’y emploient, de même que ma peinture elle-même est une ode, un appel à l’élévation de l’âme et une perpétuelle interrogation du « fait » religieux dépouillé jusqu’ à présent dans ma peinture de toutes dimensions idéologiques tendancieuses. Je rappellerai cependant qu’une telle idéologie djihadiste doit être combattue aussi, et peut-être avant tout sur le plan didactique.

Premièrement en développant le sens critique de l’utilisateur d’internet par la mise en parallèle et la confrontation des sources d’informations entre elles. Par l’étude de  » l’histoire critique des civilisations » dont le propre doit être d’identifier les mécanismes commun dans les modes de régulation de toutes sociétés, comme d’un point de vue le moins idéologique et auto-centré possible : l’approche documentée de la diversité des cultures du monde.

Les écoles, les universités doivent former l’individu à la diversité des points de vue des religions en développant une approche où chacun devrait sentir combien la Démocratie fut fondée historiquement afin de défendre la Tolérance envers l’autre et le Respect de ses Droits, sur la base reconnue alors, et toujours à réactualiser, de l’Égalité entre les hommes et les femmes, dans l’Unicité indivisible de l’Humanité qui est l’Idéal de la Démocratie originelle, auquel le Citoyen adhère en âme et conscience… .

Or l’idéologie djihadiste dénie systématiquement l’idée d’Égalité entre les Hommes car le croyant y est toujours représenté si supérieur au non croyant que cela seul justifierait le droit de vie et de mort qu’il s’octroie sur autrui. La condition des femmes car elle est déterminante dans l’évolution des sociétés, est aussi la première à pâtir de la dérive djihadiste. Les lois préconisées pour la gouvernance des États prônant cette  idéologie étant invariablement une Charia que le prophète Mahomet lui-même qualifierait de dépassée et rétrograde au regard de la jurisprudence des constitutions démocratiques …

Mais que de Al-Qaïda à l’État Islamique, en 20 ans les organisations terroristes aient pu se constituer un proto-état : le Califat sunnite irako-syrien, n’aura été possible sans le concours et l’inter-polarité de l’idéologie djihadiste avec celle des frères musulmans, vieille de près d’un siècle, additionnée au courant religieux nommé : Wahhabisme, dont le globe n’aura cessé d’être parcouru, ici et là, jusque dans les campagnes les plus reculées, par le prosélytisme de ses animateurs… l’Islam du XXIème siècle en est sorti marqué comme au fer rouge dans la chair et l’esprit de ses croyants…

Depuis la tuerie sans précédant sur le sol français, les témoignages se font plus précis à ce sujet. En Afrique, les langues se délient. Les responsables politiques reconnaissent que c’est un secret de polichinelle : les organisations terroristes du Mali et plus au sud Boko Haram sont connues pour recevoir des financements étranger d’Arabie Saoudite, terre d’élection du Wahhabisme mondiale. Les aspirants djihadistes y épousent la cause pour des raisons économiques et pas seulement idéologique, puisqu’on leur promet souvent une solde qui aidera leur famille… A un enseignement traditionnel du coran dans l’Afrique de l’ouest, a en effet succédé un wahhabisme faisant de la figure du martyre qui selon la sémantique religieuse traditionnelle est la figure de celui qui subit une injustice et la paye de sa vie – l’objet d’une nouvelle rhétorique selon laquelle le martyre meurt, certes, mais est légitimement en droit lors de la mort qu’il s’inflige ( et non plus qui lui est infligée) d’emporter avec lui les « mécréants » que son suicide condamnent à une mort justifiée. Ainsi est légitimée ce qui est présenté ( sous-entendu : l’attentat) comme une voie d’accès au paradis !

En réalité, le wahhabisme diffusé à coup de pétro-dollars a si bien révolutionné le rapport du croyant musulman à sa religion, et cela un peu partout, que seul des musulmans plus âgés pourraient se rappeler comment , jadis, même le rituel du « salut » était différent entre musulmans, avant que les prêcheurs ne dictent à chacun jusqu’aux moindres de leurs comportements et mœurs à adopter…prêcheurs d’ici et d’ailleurs pour qui l’activité de propagande est si lucrative !

Les historiens clôturent habituellement la Nahda, soit la renaissance du monde arabe, caractérisée par un renouveau intellectuel, la tentative d’ouverture de l’Islam à l’Humanisme et au renouvellement du rôle de la femme en son sein – à la période des années cinquante, car après 1950 l’ouverture intellectuelle avec laquelle il faut renouer, a pris fin pour être progressivement supplantée par un wahhabisme mondiale rétrograde et doctrinale, laissant place à une future idéologie djihadiste, primitivement impulsée par le retentissement mondiale du conflit israélo-palestinien… Du terroriste des années 70 détournant des avions pour alerter l’opinion mondiale, l’idéologie du djihad a fait la pierre angulaire d’un instrument de terreur exportable partout sur Terre, faisant glisser la figure  du terroriste politique vers celle, plus aguicheuse, de l’élu de Dieu appelé à répondre à un haut destin qui donnera sa vie pour  l’Ouma, la communauté des croyant, et l’avènement messianique  du royaume de Dieu. Cela, en insinuant dans les esprits que, si l’ante-christ ne s’est pas encore révélé ( les dernières vidéo l’assimilent plus ou moins à Poutine), le monstre militaro-industriel qui l’accompagne et asservira la Terre, est lui déjà là … Tout concourt donc à centrer cette idéologie sur le théâtre de guerre syrien… .

(à suivre)

ent

 

Avec l’intention de penser l’Afrique autrement :

l’IMAF ( « l’institut des mondes africains »:   http://www.imaf.cnrs.fr/    ) organise La conférence Européenne des études africaines du 8 au 10 juillet 2015, à la Sorbonne de Paris. Le présent site (  http://patrick-rako.nuxit.net/couleur.htm) tentera de couvrir l’évènement, en présentant, d’abord ici,  les enjeux mondiaux d’une telle conférence dont le thème central est:

Les mobilisations collectives en Afrique : revue des contestations, mouvements de résistance, et modes de révoltes .

Ce thème doit permettre à tous les pays concernés, au-delà de l’Afrique, d’adopter la politique militaire, humanitaire, économique, écologique, diplomatique et éthique la plus propice à répondre aux nouvelles trajectoires sociales, politiques, et idéologiques qu’empruntent les acteurs et les actrices des expressions contestataires .

Depuis les aspirations des militants anti-apartheid des années 60, en considérant également les mouvements du « printemps arabe », jusqu’aux jihadisme armé actuel. Afin d’apporter un nouveau regard tant sur le jihad que  » les révoltes d’esclaves », les conversions de masse , ou les conflits dynastiques qui les sous-tendent. De par une évaluation critique des réponses apportées en Afrique par les pouvoirs politiques. De sorte, qu’au-delà des phénomènes de crise, puissent être discernables :

– une sorte de répertoire des diverses actions collectives permettant une meilleure perception des modes de transgression et de subversion qui se sont développés en Afrique , au cour de ces dernières années.

–  un panel actuel du militantisme africain.

– Afin de distinguer les statuts sociaux, générationnels,et de genre des individus en présence.

Bien sûr, les intervenants des conférences seront questionnés sur les rapports entre le jihad africain et celui, ou ceux des Moyen-Orient et Proche-Orient ; les revendications des révoltés ; les causes climatiques, économiques et sociales à l’oeuvre dans ces révoltes ; et la position intellectuelle et morale , selon eux, que devraient adopter à leur égard toutes politiques , soucieuses dans les réponses qu’elles apportent, de distinguer au-delà d’une éventuelle dimension idéologique des divers mouvements de contestation, la part qui incombent aux enjeux énergétiques et agricoles notamment, dans l’accroissement des conflits internes qui agitent l’Afrique comme le reste du monde, pays du Sud en tête.

Les questions posées aux intervenants seront les suivantes :

 

Les mouvements de contestations qui ont déclenché le printemps arabe de 2011 en Tunisie, sont-ils si différents de ceux egyptiens ou même libyen pour, malgré les tentatives de subversions et de déstabilisations récente en Tunisie par les opposants de l’Etat Islamique, avoir permis l’instauration d’un gouvernement démocratique, sur les bases d’ une constitution cherchant à garantir l’égalité des droits entre les hommes et les femmes , quand l’Egypte est redevenue une démocratie autoritaire sous le joug des militaires, et que la Libye continue à sombrer dans la guerre civile? Les populations tunisienne à l’origine du printemps arabe présentent-elles des particularités socio-culturelles distinctives, ou la réussite des institutions démocratiques en Tunisie n’y est-elle qu’apparente puisque la Tunisie est le premier pays à avoir fourni à l’Etat Islamique en Syrie et en Irak le plus important contingent de combattants étrangers ?

Par quelles modalités d’argumentations les populations du Maghreb contestataires restées attachées  aux valeurs d’un printemps arabe qui n’avait pas pour ambition première une revendication spécifiquement religieuse, se différencient-elles des idéologues qui cherchent à fédérer les opinions musulmanes (occidentale notamment) en prônant un islam opposé à ce qui est désigné comme la « Jahiliyya », cette période avant l’arrivée des prophètes , Moïse y compris , période où règne comme aujourd’hui, selon eux, « Khasirum : soit l’ignorance des égarés ?

Au-delà de la question du Magrheb , présenter à un large publique la situation de l’Afrique, à l’aube du IIIème millénaire, nécessite d’interpeler les internautes occidentaux spécialement relativement aux conséquences du changement climatique dont l’impact, comme pour les pays du sud en générale, aura été particulièrement insidieux, ces 20 dernières années, sur la situation des populations locales africaines. L’Afrique subissant un phénomène graduel de désertification du sud vers le nord , pour une population globale dont 300 millions d’individus ne bénéficient déjà pas de l’accès à l’eau potable , quand 600 millions d’africains, ne disposant pas de l’accès collectif à une énergie propre, sont confrontés quotidiennement à la nécessité de déboiser leur environnement   direct pour récolter du bois de chauffe…. Ainsi du croissant sahélien, région semi-aride au carrefour frontalier de 7 pays – du Maroc, à l’Algérie,il concerne la Libye, le Tchad même, jusqu’au Mali, au Niger, à la Mauritanie et au Nigéria, à la limite de la zone tropicale humide. Région semi-aride où les pays frontaliers sont tous concernés par un rapport défavorable entre la quantité d’eau disponible et les besoins journaliers des populations. Et, comme après la période de la 2ème grande sécheresse survenue au Mali en 1984, région où le réchauffement climatique y aura engendré le déplacement du sable et la transformation des lits des fleuves . Ce qui  aura contribué, pour le malheur de milliers de personnes, à l’éradication  des pratiques d’élevages extensifs traditionnels, pour des petits cultivateurs également privés, faute d’irrigations suffisantes, des déjà modestes gains que leur procuraient leurs terres cultivables…

Partant de ce constat initial est-il juste de dire que le manque de politiques d’accompagnement des populations ainsi ruinées a fait de la bande sahélienne un terreau du recrutement jihadiste ?

Les mouvements jihadistes dont on sait que leurs troupes intègrent un nombre important de jihadistes venus de Libye où la révolution contre Kadhafi aura été l’occasion d’une dissémination d’un arsenal  militaire considérable dans toute la bande sahélienne progressent vers l’Ouest menaçant le Sénégal ; les islamistes de la secte Boko Haram déstabilisant  le Nigéria et ses pays frontaliers comme le tchad , progressent quant-à eux aussi vers le centre de l’Afrique : comment financent-ils leurs activités ? Que peut-on dire du rôle ambigu du Quatar et de l’Arabie Saoudite dans la contribution à leur émergence, dénoncé par les médiats alternatifs d’internet ?

Quand les combattants d’Al-Nosra en Syrie sont en majeur partie des hommes de 26 ans en moyenne, dont 23% seraient des convertis qu’en est-il des combattants jihadistes africains ? La résurgence du religieux dans la problématique politique du XXIème siècle, qui interfère aussi dans l’Afrique de l’est, de la partition du Soudan , à la déstabilisation de la région somalienne  a-t-elle été favorisée par les mêmes causes sociales, climatiques et politiques  que dans l’ouest de l’Afrique ? L’ancien Soudan n’est-il pas devenu un théatre militaire intermédiaire de l’affrontement Israélo-Iranien autour des enjeux du pétrole ? La région somalienne , un théatre d’affrontement frontalier autour des enjeux maritimes ?

Enfin, d’abord au regard de ce que wikileaks révèle d’une estimation américaine selon laquelle quand L’Afrique gagne 1 euro de la redistribution internationale, en moyenne : c’est 9 euros qui lui sont détournés vers les nébuleuses financières occidentale, ce qui pour 100 millions de dollars gagné augurerait un détournement de 900 millions de dollars, que pensent   les intervenants de la conférence des réels conflits dynastiques qui sous-tendent , outre la convoitise des réserves en gaz, en or, en uranium, … etc , de l’Afrique par les sociétés occidentales , ce , sans retombée , ni élévation du niveau de vie africain ; convoitise qui s’est doublée ces dernières années par la convoitise des 60 million d’hectares de terres arables de l’Afrique ; et au Mali, pour ne citer que lui, par l’accaparement de plus de 400 000 hectares de terres cultivables par les multinationales, par les moyens constatés des spoliations, des expulsions, et de l’asservissement de la main-d’œuvre africaine ?  ces spoliations honteuses, ne dissimuleraient-elles pas une guerre financière où les pétro-dollars seraient un des leviers, le jihadisme : un moyen intermédiaire , sous couvert de l’idéologie de l’expansion de la religion, qui masquent les même objectifs financiers pour les monarchies du golfe que les autres dynasties industrielles du monde, des grands groupes occidentaux, aux oligarques chinois, indiens ou russes présents en Afrique ? enfin, question liée à cette problématique, les populations en rébellion ont-elle conscience que, stratégiquement, pour le jihadisme mondial, il est question d’ouvrir une nouvelle ligne de front en Afrique qui permettrait  d’isoler l’Europe et la France en particulier, quitte à remplacer les partenariats privilégier qu’elle entretient au Niger, notamment, par un partenariat chinois, moins regardant, moins lié à la colonisation,mais finalement pas moins idéologiquement corrompu, selon la tendance salafiste dominante, dans la pensée militaire islamique ? les mouvements de rebellions souhaitent-ils quitter le réseau francophone pour rechercher d’autres intervenants ?

Autre région: qu’en est-il de l’histoire des perceptions de la rébellion en Tanzanie et plus généralement dans l’Afrique non francophone ? En Afrique du sud , quelles formes et revendications affichent les nouveaux mouvements contestataires , pour une population qui aura été privée du droit d’occuper les même postes administratifs que les afrikaners blancs,  soumise à des droits de propriétés abolis ou ignorés, victime de préjudices, de discriminations durant l’apartheid ?

à suivre

Tout le monde devrait en être informé : au-delà de la dimension éventuellement religieuse des conflits modernes l’appât des gains pétroliers motive toujours les stratégies militaires des parties en présence , tandis que les réactions des populations tendent de plus en plus à être tributaires de conditions climatiques qui , lorsqu’elles sont défavorables, constituent un élément déclencheur de leur révolte…

L’Etat Islamique ou Daesh a vu les révoltés sunnites rallier sa cause pour différentes raisons cependant. A l’origine le mouvement sunnite était composé d’anciens membres du parti Baas de Saddam Hussein, à l’instar de son chef spirituel, le rusé, opportuniste et sans concessions Baghdadi qui s’était replié dans le désert irakien pendant l’occupation américaine. Or, après le départ des militaires américain d’Irak, Nouri al- Maliki , le premier ministre  chiite d’Irak , n’aura eu de cesse de laisser libre court à sa haine des sunnites , en multipliant les arrestations, les meurtres, les injustices à l’égard de la communauté sunnite. Laquelle ,évincée des rangs de la police, l’armée, et confinée à un rôle démocratique mineure, verra nombre de ses membres verser dans l’action armée contre les chiites irakien , après les évènements sanglants d’avril 2013.

En effet, alors que Maliki refuse de partager le pouvoir avec les sunnites, les manifestations se multiplient ; et à Fallouja , en avril 2013 les forces armées tirent sur la foule des sunnites venu manifester, causant une centaine de victimes. C’est le moment pour Baghdadi, le chef de Daesh d’inciter ses partisans de passer à l’action armée. Ses troupes sont aussi maintenant grosse des centaines de prisonniers que Daesh s’emploie à libérer de force comme à Abou Grahib.

Mais le soulèvement sunnite ne sera vraiment à son faîte qu’en 2014, lorsque Maliki fera disparaitre le tribun sunnite célèbre parmi sa communauté pour ses discours enflammés contre le gouvernement chiite. Maliki enverra l’armée pour écraser son camp de tentes : c’est le début du soulèvement sunnite : l’armée irakienne est dépassée. Les troupes de l’Etat Islamique de Baghdadi ne cessent de grossir au point que , dans la foulée, le groupe armé peut attaquer Ramadi et Fallouja…

De plus en plus de journalistes indépendants dénoncent le possible rôle des Etats-Unis dans la montée en puissance de l’Etat Islamique. Ce que l’on peut assurer est que les services de renseignements américains dés 2012, comme les irakiens en 2013 ont alerté Obama  et que celui-ci, soit qu’il n’ait pas voulu réitérer une intervention américaine à laquelle son opinion ne semblait pas favorable; soit aussi que la possibilité d’un redécoupage géographique de la région par une entité militaire autonome sunnite ne semblait pas contrarier les visées géopolitiques de la super-puissance, toujours est-il que Barack Obama fera parvenir à Maliki , pour seule intervention américaine ,des missiles anti-char et  des hélicoptères apaches… C’est une peccadille : le 10 juin 2014  les militaires irakien qui protégeaient Mossoul , située au nord de l’irak, abandonnent la ville d’un million d’habitants , pour fuir devant les attaques de seulement 800 combattants de l’Etat Islamique venus à l’origine assaillir la prison de Mossoul. Baghdadi est sans doute ravi de ce retournement de situation inespéré , car ainsi son armée se retrouve à la tête d’un immense arsenal militaire américain , propre à satisfaire ses désirs de conquêtes : il dispose maintenant de char M1A1 , de roquettes de 155 millimètres en nombre, de cinquantaine de véhicules blindés américain, d’immenses réserves de munitions en tous genres, … . L’Histoire dira si il s’est agit là d’un simple concours de circonstance, en matière de stratégie militaire ce qui semble peu vraisemblable ; ou, plus insidieux, si ce revirement militaire est le fruit d’une action secrète des services spéciaux américains..; quoi qu’il en fut : dans les mois qui suivent,l’Etat Islamique dispose de la force de frappe militaire idoine à faire tomber successivement les villes de Tigris, Qayarah, Al shirqat, hawija et tikrit la ville de naissance de Saddam Hussein.

L’Etat Islamique qui aujourd’hui regrouperait bien 50 000 combattants  aura bénéficié de financements dont il est difficile de retracer exactement l’origine, comme ceux-ci semblent avoir été le fait notamment de monarchies du golfe tels le Koweit, l’Arabie Saoudite et que ces derniers n’ont jamais revendiqué officiellement un tel soutien. Il est probable aussi que dès 2012 l’homme d’affaire Khamis Al Khanjar ait apporté son soutient à l’organisation , sinon à la communauté sunnite irakienne en finançant des chaines de télévisions dédiées à cette obédience et en aidant pécuniairement les manifestants sunnites par la suite. Plus certainement, c’est à la suite de l’envoi en Syrie en 2012 d’une avant garde pour propager le djihad sur les terres de Bachar el hassad , que l’Etat Islamique s’y est montré comme le leader des factions armées sunnites sur le terrain par une stratégie armée judicieuse et payante. Car aussitôt implantés en Syrie, les combattants de l’Etat Islamique se sont attaqués à des cibles stratégiques comme les puits de pétrole Syriens. Et ainsi , l’Etat Islamique a engrangé jusqu’à un million de dollar par jour, dit-on, en faisant commerce de pétrole de contrebande , aidé dans son entreprise, vraisemblablement, par des contacts turques chargés d’effectuer les transactions financières avec les acheteurs… Le rôle d’Erdogan , le président turque, dans l’ascension de l’Etat Islamique n’est pas clairement établi, il demeure que l’Etat turque est fortement suspecté d’approvisionner ou du moins de ne rien faire pour empêcher que par sa frontière soient acheminé vivres et matériel militaire à l’organisation djihadiste… Du reste les villes qui servent de transit vers la frontière syrienne aux aspirants djihadistes internationaux sont bel et bien situées en Turquie… . Concernant le financement de l’Etat Islamique, outre les revenus du pétrole, est fait commerce aussi par l’organisation de coton de contrebande, d’objets archéologiques quand les combattants pillent une ville historique ou un musée . Courant également, le racket sur la personne et la famille de ceux qu’ils enlèvent ou capturent. A l’exemple des africains érythréens enlevés à la frontière de leur pays , conduit dans le désert du Sinaï, torturés, violés afin qu’ils obligent leur famille à payer des milliers de dollars…mais ceci est une autre histoire pour des procédés identiques …  Si on ne sait pas vraiment qui a aidé l’Etat islamique,  est estimé à 2 milliards de dollars annuel, la manne dont a besoin l’organisation pour ravitailler ses combattants , les payer, les fournir en matériels militaires, et assurer une efficace propagande.

Car plus personne ne l’ignore parmi les candidats au djihad du monde entier, depuis le 29 juin 2014 l’Etat Islamique a proclamé la création d’un califat sunnite , à cheval sur la Syrie et l’Irak. Or, en prononçant le 4 juillet de la même année un prêche en exhortant de ses voeux un djihad mondial , Baghdadi le chef spirituel et stratège de l’Etat Islamique savait qu’en devenant calife , il allait attirer à lui les salafistes traditionnels sensés lui prêter allégeance et répondre à son appel en prenant les armes. Et si les salafistes traditionnels constituent 1%  des sunnites du monde , il va sans dire que si ne serait-ce que la communauté salafiste du Nigéria et d’Arabie Saoudite répondait à son appel : plus de 10 000 personnes seraient déjà mobilisées. Cependant et en cela l’Etat Islamique va se démarquer d’al quaida son ancêtre : l’intelligence de baghdadi aura été de développer au sein de son organisation un pôle de propagande déployant tous les outils technologiques modernes. De la vidéo façon jeux électroniques sur la nécessité du djihad mondial ; aux discours d’endoctrinements des recruteurs capables de convaincre même de jeunes étudiants en sciences po; aux circuits de recrutement internationaux fondés sur la prise de pouvoir au sein des mosquées traditionalistes en Europe par des salafistes se présentant d’abord comme des musulmans modernes, puis progressivement dispensant l’enseignement d’un Islam politique, orientant les recrues vers des filières de passage vers la Syrie, quand le candidat musulman ou non, (plus de 20% des djihadistes français seraient des convertis), se sépare progressivement de l’influence familiale, ou si le recrutement a lieu  en prison, quand le délinquant se radicalise à mesure qu’il est convaincu que le combat de l’Islam contre toutes les nations du monde qui serait annoncé dans le coran- est advenu : Baghdadi , l’inventeur de l’ Etat Islamique n’aura pas eu besoin de l’unique appui des salafistes du monde, son organisation recense déjà, semble-t-il, quelque 25 OOO djihadistes internationaux…provenant , par ordre supposé en terme de contingent, de Tunisie, Lybie, Arabie Saoudite, Jordanie, Liban, Iran, Russie, France, Turquie, Pakistan, Royaume-Uni,Egypte,Belgique, Allemagne, Australie… Canada… Chine…etc. La force et l’impact du discours djihadiste s’appuyant sur toutes les méthodes de dépersonnalisation et d’isolement des individus qu’emploient les sectes. Alors que les témoignages des survivants de l’enfer syrien filles comme jeunes hommes , quand ils n’ont pas définitivement basculé dans l’islam des égorgeurs , nous décrivent des embrigadements où le calcul, la manipulation, les menaces font déchanter les recrues qui croyaient porter aide  à la population syrienne. Les jeunes filles passent de main en main, mariées qu’elle sont plusieurs fois pour assouvir l’appétit des djihadistes. Les jeunes hommes sont intégrés dans des unités, soumis à un supérieur qui aura droit de vie et de mort sur eux. Et il faut le souligner , bien peu qui perdent leur illusion à sans doute se sentir tombé ainsi dans le mauvais camp, lorsqu’il devient évident que l’armée qu’ils ont intégré commet des exactions sur les populations autochtones et n’est accueillie dans les villages que par des sourires crispés de peur – bien peu peuvent se sortir du piège mortel où les a conduit leur foi… .

Si Baghdadi n’est pas un croyant musulman comme les autres, parce qu’il ne rechigne pas à faire exercer par ses hommes, meurtres, viols, exécutions sommaires savamment filmées pour sa propagande, en aout 2014 sa stratégie militaire consistant à s’emparer de puits de pétroles pour l’auto-financer s’est tout de même heurtée directement aux intérêts occidentaux , quand il a choisit de s’attaquer aux régions autonomes du Kurdistan irakien, faisant fuir ou obligeant à la conversion les minorités chrétiennes du nord de l’Irak. Car en s’en prenant à Erbil, et en faisant peser sur ses installations pétrolières la menace d’une annexion , c’est aussi bien aux entreprises pétrolières Chevron, Exon, Total,la française, ou gaz prom, l’entreprise russe , aux quelles s’est attaqué l’Etat Islamique. Et si l’on peut constater ce qu’il en coute à un Etat comme la Russie de s’en être pris à Exon en Ukraine, la suite n’était pas difficile à entrevoir pour une organisation qui mettrait en péril plus de 1000 milliards de dollars investis dans la région : d’abord le 14 aout 2014 Maliki le premier ministre irakien était démis de ses fonctions sous la pression des américains ; puis, en septembre 2014 se montait la coalition internationale de 40 pays contre l’Etat Islamique et les campagnes de bombardement contre l’organisation s’intensifiaient… .

Cette guerre religieuse en Syrie et en Irak qui confronte les factions militaires sunnites aux chiites alaouites de Bachar el hassad, et l’Etat Islamique sunnite au chiites au pouvoir en Irak, les uns formant l’arc chiite constitué dans la région par les chiites d’Irak, d’Iran, de Syrie et du Liban , opposé à l’axe sunnite de l’Arabie Saoudite, l’Egypte, la Jordanie, la Turquie et le Quatar – cette opposition semble plus politique que purement religieuse. Au sein du chiïsme existent en effet plusieurs écoles différentes, et chez les sunnites qui sont 90% des 1,59 milliard de musulmans dans le monde, l’unité n’est pas de mise non plus. Par ailleurs des pays comme l’Arabie Saoudite possèdent une minorité chiïte agissante au coeur même de ses réserves de pétrole, et le pouvoir central sunnite n’y est pas quitte de sa minorité qui, déjà en 2011, a manifesté pour la reconnaissance de ses droits à Bahreïn. Le Koweit lui aussi, qui semble avoir financé l’Etat Islamique sunnite pour 30% de sa population est chiïte. Et si la récente répression par l’entrée en guerre de l’Arabie Saoudite contre la minorité houtiste chiïte du Yemen , a pu susciter l’approbation de journalistes sunnites et peut-être d’une partie du monde arabe – il semble être question ici de l’exemple de la rivalité régionale entre l’Iran et l’Arabie Saoudite sur des théâtres d’opération indirects, à l’heure où, bel et bien , toute la région est en proie à un remodelage géographique. A l’est partant de la Syrie et menaçant l’intégrité de la Jordanie, du Liban,  pour s’étendre jusqu’en Irak et à la frontière iranienne. remodelage sur fond d’exacerbation des tensions religieuses, selon une stratégie d’accaparement des régions pétrolifères suivant laquelle tous les arguments sont bons… .

Mais à bien considérer les problèmes de la région, comme les prémisses du  » Printemps arabe », pointent de toutes autres causes en dehors de celles purement religieuses, sociales ou de revendications démocratiques. Et pour cause , en 2010 a sévit une sécheresse sans précédant en Tunisie, en Égypte qui a affecté les récoltes de tous les pays du Maghreb, aggravant  un peu plus les conditions de vie des populations sans que leurs élites n’en prennent conscience. Or si les soulèvements fustigeaient un pouvoir autoritaire de trente ans, le dérèglement climatique auquel la Terre assiste aura joué un rôle. Ainsi de la Syrie, ou dans le nord-est les conséquences de la sécheresse de 2006 à 2010 sur les campagnes ont été accentuées par la baisse des prix des productions du blé et de l’orge principalement ; le morcellement imposé des exploitations ; la décision malheureuse, en 2008, de ne plus subventionner l’achat de gazole  qui s’est traduit pour les exploitants agricoles par des difficultés à puiser mécaniquement dans les réserves d’eau souterraines pour arroser leurs champs ; cela, additionné à une politique d’aménagement hydraulique défaillante à acheminer l’eau des fleuves, l’Euphrate et le Tigre qui passent en Syrie subissant même la deuxième plus importante perte d’eau du monde , après l’Inde, par suite de prélèvement immodérés ; les nappes phréatique syrienne étant elle également en baisse – l’on comprend mieux comment ces désagréments climatiques ont contribué à l’exaspération de toute une population, ainsi fragilisée dans la satisfaction de ses besoins primordiaux. Or, si dans la région, il semble qu’Israël avec la découverte récente de gaz en mer Méditerranée puisse à l’avenir procéder plus facilement au dé-salement mécanique de l’eau de mer , et ainsi réussir à maintenir le niveau actuel d’irrigation de son agriculture et des besoins en eau de ses habitants. Le réchauffement climatique s’avérera encore source de nombreux désordre intérieurs pour les pays du printemps arabe notamment , comme le rapport entre les disponibilités en eau et les besoins est et sera très défavorablement défaillant, ou défaillant, tant au Maroc, en Algérie, en Lybie, qu’en Syrie, en Jordanie, en Irak, au Koweït, en Arabie Saoudite , en Afghanistan, en Ouzbékistan,..  .  En Egypte , l’accord avec le Soudan sur le traité de 1959, qui stipule un partage organisé des ressource hydrauliques du nil se voit, lui, contesté et notamment par la puissance régionale montante qu’est l’Ethiopie.  Et pour la Turquie , laquelle espère étendre ses surfaces agricoles irriguées, il n’est pas dit qu’elle n’entre pas en conflit d’intérêt avec les futurs dirigeants de la Syrie, et plus en aval l’Irak comme les mêmes fleuves alimentent l’agriculture des trois pays.

Ainsi, sous nos yeux, sont apparus les trois maux du XXIème siècles : la guerre des religions pour un monde dont il a été prédit qu’il serait spirituel ou non, laquelle guerre semble instrumentalisée sous couvert de l’accaparement des ressources pétrolifères  par les grandes multinationales , dans le dénie le plus complet de la détérioration des conditions de vie des populations du monde , par suite du changement climatique , dont certain experts annoncent déjà qu’il précipitera sur les routes de l’exode jusqu’à 250 millions d’êtres humains… .

patrick Rakotoasitera

http//:patrick-rako.nuxit.net

 

Pour son premier texte sur le site Denis Texier notre docteur en philosophie a souhaité partager avec nous une réflexion qui ne manquera pas de susciter des  réactions. En effet , il a choisi de s’exprimer et sur les camps de concentration et sur le monde du travail en un rapprochement qui ne laissera sans doutes pas indifférent. Faites vous donc une opinion en lisant ce qui suit.

patrick rakotoasitera

I.
Lisant le livre-plaidoyer rédigé à la fin de sa vie par Rudolf Hoess -qui dirigeait le camp d’Auschwitz pendant la 2e Guerre mondiale-, afin d’assurer sa défense au cours du procès de Nuremberg, je lis ces quelques lignes qui m’ont interpellé :
« Heureusement toutes les femmes vertes1 et noires2 n’étaient pas aussi dépravées3. Il y avait parmi elles un certain nombre d’êtres humains, capables d’éprouver de la sympathie pour les autres détenues, mais cela ne leur valait que des persécutions de la plupart des surveillantes de leur catégorie et la plupart des surveillantes affichaient à leur égard un mépris total. » On retrouve de semblables propos tout au long de ce témoignage précieux des conditions de vie à Auschwitz, dans lequel on peut constater que celui qui semble devoir incarner l’inhumanité et le mal absolu (l’officier nazi) manifeste de l’horreur à l’égard du comportement de certains détenus, et notamment des Juifs. Cela ne fait d’ailleurs que renforcer le mépris de Hoess à l’égard de cette catégorie d’individus, et justifie amplement à ses yeux les persécutions dont ils sont victimes de la part des nazis. Il ne semble ainsi pas considérer, comme nous le faisons nous-mêmes, que ce sont précisément ces conditions d’existence atroces qui conduisent les internés à se conduire d’une manière aussi vile, qui ne fait qu’exprimer leur désir de survie et l’abandon des normes ordinaires de l’humanité civilisée, au profit de la recherche à tous prix de la survie individuelle. Le commandant du camp d’Auschwitz persiste à penser qu’il y a lieu de faire le distinguo entre une humanité dont la conduite reste moralement acceptable, même dans de telles circonstances, et les êtres profondément corrompus et dépravés, qui n’ont même pas la dignité de se laisser mourir sans protester ou sans essayer de corrompre leurs maîtres, afin de se sortir du piège mortel où ils se trouvent pris.
Il est vrai, toutefois, qu’on peut bien distinguer ceux qui accomplissent sans excès de zèle ni enthousiasme, la tâche qui leur a été assignée pour complaire aux nazis, en échange de quelques avantages personnels, et ceux qui semblent prendre un plaisir personnel dans la cruauté des massacres et des persécutions, ce dont ils auraient pu se dispenser. La distinction vaut d’ailleurs aussi pour les kapos, c’est-à-dire le plus souvent des internés chargés d’une tâche de surveillance ou de châtiment (qui pouvait aller jusqu’à l’assassinat pur et simple, au niveau individuel ou collectif), comme pour les surveillants SS, à qui on intimait expressément d’accomplir les ordres donnés sans faire preuve de cruauté supplémentaire, ce qui aurait manifesté une forme de dépravation et de plaisir sadique, auxquels les dirigeants SS s’efforçaient d’échapper, conscients qu’ils étaient de la noblesse et de la justesse de leur tâche, qui ne devait pas excéder les bornes strictes de l’obéissance aux ordres, pour tomber dans la dépravation et le sadisme. Cette distinction peut paraître subtile à nos yeux, car pour nous, les nazis étaient de toute manière des bourreaux sadiques. Pourtant, cette distinction entre l’acte, même cruel, accompli seulement par devoir, et qui n’excède pas les bornes du nécessaire, et l’acte manifestant un plaisir sadique, volontairement pratiqué sans ordre, qui témoignerait d’une perte de dignité de la part du soldat, semblait revêtir une certaine importance aux yeux des dirigeants SS. Tant que cette tâche était exécutée sans plaisir et par pure obéissance aux ordres supérieurs émanant de l’autorité de l’Etat, il n’y avait aucune raison de se considérer, à leurs yeux, comme coupables d’une faute, même si le scrupule moral a pu, chez certains (et particulièrement les nouvelles recrues non préparées et insuffisamment endoctrinées) venir se glisser dans la conscience, et entraver l’obéissance aux ordres donnés de massacrer sans remords.
Il n’en demeure pas moins que cette présentation horrifiée de la bassesse morale et de la cruauté des internés devenus kapos, qui s’adonnent au massacre avec délectation et jouissance, tranche avec l’idée que nous nous faisons des SS, et particulièrement de ceux chargés de s’occuper des camps de concentration, et de mettre en oeuvre la « Solution Finale » décidée en haut lieu par les dirigeants de l’Etat allemand dès 1941. Pour nous, en effet, ce sont forcément la représentation des SS comme des personnes cruelles ayant abandonné toute idée de respect de l’être humain qui prévaut, a contrario de la représentation ordinaire des détenus, conçus comme des victimes innocentes traitées comme du bétail. Les détenus eux-mêmes étaient semble-t-il capable de cruauté à l’égard de leurs semblables, mais d’une cruauté qui faisaient même horreur aux SS. Pour les SS, il y avait des degrés dans le massacre et dans l’extermination, de sorte que leurs actes étaient perçus par eux comme une obéissance stricte aux ordres, devant mener à l’élimination de l’ennemi de l’intérieur qui menaçait l’intégrité et l’existence du peuple allemand, alors que ceux accomplis par les kapos (qui n’étaient peut-être pas objectivement très différents de ceux accomplis par les SS) n’étaient que le fruit du sadisme et de la perversité. Nous percevons aujourd’hui les SS et les nazis comme des coupables, qui ont créé une telle situation d’inhumanité dans les camps de concentration, que cela conduisait des hommes ordinairement bridés par les normes de la morale et de la civilisation à donner libre cours, chez la plupart, à leur instinct de conservation, et éventuellement pour certains, à leur tendance à la cruauté, ce que permettait la position de responsabilité et de contrôle qui leur était conféré par les SS.
D’ailleurs le Tribunal de Nuremberg a condamné les SS pour avoir à la fois projeté l’extermination de toutes ces populations, et pour avoir créé une telle situation d’horreur qui faisait perdre, chez beaucoup, le sens ordinaire du respect de l’autre et de l’humanité même. Le chef SS pouvait bien rejeter la faute d’un tel abaissement sur la nature particulière de certains, il n’en demeure pas moins qu’aux yeux de l’Histoire, et du jugement que nous prononçons aujourd’hui sur celle-ci, nous qui nous considérons comme civilisés et moraux, nous jugeons les SS comme entièrement coupables de ce qui s’est passé.

II.
J’en viens à me demander, pour ma part, s’il ne serait pas possible de transposer une telle analyse de la situation, mutantis mutandis, à la situation de concurrence et d’exploitation qui ont lieu dans l’économie capitaliste. On blâme le plus souvent les capitalistes de la responsabilité des situations de pauvreté et d’accaparement des richesses dans quelques mains, mais on blâme plus volontiers les travailleurs eux-mêmes de pratiquer une concurrence effrénée pour parvenir aux meilleures places. Les capitalistes seraient ainsi fondés à regarder avec mépris ceux qui se battent pour gagner quelque pécule et assurer leur survie, alors qu’eux-mêmes empochent des sommes fabuleuses en un rien de temps. Il est certain qu’on peut blâmer (tout comme Hoess le faisait à l’égard des kapos sadiques qu’il observait dans son camp) les individus de mépriser leurs semblables, de se conduire en individus avides de survivre, et méprisants à l’égard de tous ceux qu’ils croisent au cours de leur journée de travail, de n’avoir aucun regard d’humanité pour les mendiants qui font la charité dans la rue ou les couloirs du métro, de bousculer et percuter les passants, qui, comme eux, constituent un simple obstacle matériel dans la trajectoire qui les conduit de leur domicile à leur lieu de travail, où ils sont tenus de se rendre sans détour et le plus rapidement possible, afin d’obéir à la discipline économique à laquelle ils ont acceptés de se soumettre, en échange de la rémunération qui leur permettra de se payer, en plus de leur nourriture, de leur logement et de quelques denrées essentielles, d’autres biens de consommation nullement indispensables, mais qui constituent leur loisir. La vanité de ce mode de vie, dénoncé jadis par les protestataires de mai 68, a assez été critiquée : nul besoin d’y revenir. Mais quelle est la responsabilité de ceux qui ont construit une telle situation et rendu ainsi cette concurrence et ce mépris de l’autre possible ? Il s’agit bien des capitalistes eux-mêmes, ainsi que de tous les politiques qui présentent ce mode de vie comme avantageux et heureux, les chantres du progrès économique et de la domination de l’argent et du profit. N’est-ce pas la concurrence économique créée par les capitalistes qui rend les exclus de la prospérité collective aigris et furieux, au point de les conduire à commettre des actes ou adopter des attitudes qui manifestent un déni flagrant d’humanité ? N’est-ce pas d’ailleurs à un vaste camp de concentration, où chacun se voit assigner un place plus ou moins avantageuse en fonction de ses compétences et des qualités individuelles profitables au système économique général, que peut être comparé l’économie capitaliste ? En dépit de l’affirmation générale d’une liberté individuelle qui laisserait à chacun le choix de vivre comme il l’entend, et de pouvoir épanouir sa personne au sein de l’économie capitaliste et libérale, nous sommes tous ramenés à notre degré d’utilité collective, et de profitabilité individuelle pour le système économique et ceux qui le dirigent. Ainsi les détenteurs du capital, et les dirigeants des entreprises nous voient-ils comme des détenus des camps, dont on ne peut sortir que par le refus fonder son existence personnelle sur la recherche du profit, et l’accumulation des biens de consommation et des moyens de paiement. La seule alternative demeure alors le choix de la frugalité et de la pauvreté volontaire (sans tomber dans la survie pour autant) face au mode d’existence du travailleur exploité à plein temps dans l’entreprise capitaliste. Qui joue le rôle de kapo dans une telle organisation économique ? Les superviseurs, chargés de répercuter les consignes de la direction et les exigences des actionnaires, par exemple, de manière à augmenter la productivité de l’entreprise, ce qui peut passer par l’augmentation des cadences ou des rendements, ou par le « dégraissage », autrement dit le licenciement des moins rentables, etc…

III.
Voilà les quelques réflexions pessimistes que m’inspirent la lecture de ces quelques lignes extraites ci-dessus du témoignage écrit en 1947 par Rudolf Hoess. Ce dernier termine ainsi sa confession apologétique : « que le grand public continue donc à me considérer comme une bête féroce, un sadique cruel, comme l’assassin de millions d’êtres humains : les masses ne sauraient se faire une autre idée de l’ancien commandant d’Auschwitz. Elles ne comprendront jamais que, moi aussi, j’avais un cœur… » C’est aussi ce pourraient dire les capitalistes, qui poussent sans vergogne les dirigeants d’entreprise et les salariés à la course au rendement, ce qui conduit à des licenciements économiques au nom de la recherche du profit, à des situations de stress au travail pouvant conduire au suicide, à la délocalisation des entreprises pas assez rentables dans d’autres régions du monde, dans lesquelles la main-d’oeuvre est sous-payée, etc.. Bref, cela conduit, comme disait Marx, à la création d’une « armée de réserve » des travailleurs pauvres ou sans-emploi, disponible et corvéable à merci, car trop heureuse de se voir octroyer un travail (mal) rémunéré, quand celui-ci est devenu une denrée rare, même si les conditions de travail sont abjectes. A bien des égards, les capitalistes ont transformé ce vaste monde en un gigantesque camp de concentration économique, dans lequel règle la loi du plus fort, et la concurrence meurtrière. Tel est le sens de la mondialisation économique : nul n’échappe plus désormais à la loi du capitalisme et du libéralisme économique (qui signifie avant tout la liberté des plus riches et des possédants). Lorsque les travailleurs auront compris qu’il ne tient qu’à eux de prendre le pouvoir dans ce camp, et d’éliminer la loi du capitaliste pour imposer celle de la charité et de l’humanité, ils auront enfin conquis leur liberté, mais pas avant cela.

1. C’est-à-dire les prisonnières de droit commun.
2. Celles considérées comme asociales.
3. Il vient de décrire les actes particulièrement cruels commis par ces femmes dans un commando de représailles (le Budy), situé à quelques kilomètres d’Auschwitz, à l’égard de plusieurs Juives françaises.

 

DENIS TEXIER

En plus des textes déjà prévus, d’ici au 11 FEVRIER peut-être un article sur  les conclusions de DAVOS 2014.

11 FEVRIER 2014 : rencontre HOLLANDE / OBAMA. Monsieur HOLLANDE précisera la cohérence de la FRANCE qui après les accords d’associations entre la FRANCE et la RUSSIE ( après le MARDI 28 JANVIER lors du SOMMET EUROPE / RUSSIE ) – sera à même de débattre avec les ETATS-UNIS de la nécessité de la mise au service de l’économie réelle du monde de la finance, en vue de consolider une structure internationale d’échanges intercontinentaux propre à répondre aux objectifs du millénaire auxquels est soumise l’ ONU , déjà.

Le 19 FEVRIER 2014, le conseil des ministres FRANCO-ALLEMAND sera l’occasion de rappeler l’importance de l’élection européenne. C’est en effet en février que seront précisées les compétences du futur PRESIDENT de l’EUROPE, à travers l’exemple des préoccupations FRANCO-ALLEMANDE :

– A travers la nécessité de leur convergence économique et sociale , en vue de l’instauration d’un salaire minimum pour les travailleurs européens ( enfin FRANCO-ALLEMAND pour l’heure )

– Puis, la création d’une grande entreprise FRANCO-ALLEMANDE de l’énergie préfigurant une politique EUROPEENNE de la transition énergétique

– Et le bilan de l’association des forces armées FRANCO-ALLEMANDE , sur lequel s’appuiera monsieur HOLLANDE pour préciser la position de la FRANCE relativement aux dossiers prioritaires de l’EUROPE en matière de défense et d’union économique et monétaire.

FIN FEVRIER, le 1er rapport sur le mode de financement de la Sécurité Sociale par le Haut conseil du mode de financement de la protection sociale , sera l’occasion , après les assises de la Fiscalité des entreprises Françaises , animées par le 1er ministre JEAN-MARC AYRAULT , FIN JANVIER ; pour monsieur HOLLANDE de rendre publiques les premières avancées du Conseil Stratégique qu’il préside chaque mois , en précisant si d’une part la baisse des charges sociales relative aux cotisations familiales payées par les entreprises Françaises est effective, quelles politiques publiques sont concernées en contre partie par cette réduction des dépenses de l’ Etat Français ? ( un texte relatif , reprenant politique publique par politique publique les orientations décidées ou à décider devrait paraitre ici en MARS )

EN MARS, en parallèle du Conseil Economique EUROPEEN , paraitra ici aussi une reflexion sur l’EUROPE et le Monde globale destinée à clarifier le programme politique commun mené par le futur PRESIDENT de la Commission Européenne ( pays concernés : EUROPE, RUSSIE, TURQUIE, UKRAINE , MAGHREB, AFRIQUE SUBSAHARIENNE ). Il s’agira de préciser le contexte macro-économique international lors du 2ème train de mesures de simplification qui sera mis en place EN AVRIL par Mr HOLLANDE, dans le but de faciliter en FRANCE la reprise de l’Investissement des entreprises et la baisse de l’épargne de précaution des ménages Français , significative du rétablissement de la confiance des ménages. Le Gouvernement Français rédigera un document officiel engageant la responsabilité du Gouvernement devant l’Assemblée Nationale qui précisera les conclusions de la Grande Conférence Sociale de PRINTEMPS , ayant confronté les points de vue de l’Etat, les Collectivités Locales, les partenaires sociaux ( Entreprises et Syndicats ) , en précisant la nature du compromis social relatif à l’Emploi des Français , ainsi obtenu. Sera voté également la loi de programmation des finances publiques et sociales de la FRANCE concernant la période 2015-2017.

EN AVRIL donc, après la Lettre de Cadrage du 1er Ministre Français , relative au volume des dépenses de la FRANCE, d’une part concernant l’Etat , puis les Collectivités Françaises , Mr Hollande sera en mesure de dévoiler les grandes directives du Concours de L ‘Innovation  que la FRANCE lancera à l’échelle mondiale de sorte que , dans le cadre des objectifs du millénaires , se précise l’action de la FRANCE, les moyens qu’elle est prête à mettre en oeuvre pour ce qui se dessine comme un projet Français pour le monde globale , orienté par la perspective de la Conférence de PARIS sur le climat en 2015.

Diffusées sur ce site , ces informations je l’espère trouveront audience au niveau Europeen tout d’abord, afin que le 25 MAI , jour des élections Européennes, chaque Européen ait eu à choisir en connaissance de cause et en âme et conscience.

Pour sa première intervention sur ce site @nofraise, le jeune blogueur a décidé de réaliser un dossier sur son pays d’origine, la Norvège, en abordant la question de l’exploitation du pétrole, ressource essentielle dans l’économie de ce pays nordique.

La gestion unique des ressources pétrolières par l’Etat norvégien 

Sommaire
Introduction
I/ Gestion du pétrole norvégien à l’heure actuelle [étude rédigée en 2008]
a)      Ressources pétrolières
b)      Part de l’activité pétrolière dans l’économie norvégienne
c)      Licences et infrastructures
d)      Relations avec l’extérieur

II/ Projets pour l’avenir
a)      Solution politique
b)      Solution sociale
c)      Solution écologique

Conclusion

Sources

INTRODUCTION

Dans le cadre de ma formation en BTS Commerce International, j’ai réalisé un stage de juin en août 2007 à Stavanger dans une multinationale, Laerdal AS, pionnière et parmi les leaders du secteur des équipements de premier secours. Le chiffre d’affaires de l’entreprise était de 2 B$ en 2006. Elle possède trois filiales de production : à Stavanger, en Norvège, la maison-mère, où j’ai traité les commandes de l’entreprise au service ventes, une au Texas, et à Suzhou en Chine. La firme compte environ 400 employés à Stavanger, environ 1000 à travers le monde.

Stavanger, capitale européenne de la Culture en 2008, se distingue  depuis longtemps par ses activités de pêche mais c’est surtout la ville qui représente le mieux l’essor pétrolier que connaît la Norvège depuis l’après-guerre car c’est là que se sont installés les ingénieurs en charge de la construction de la première plate-forme pétrolière de Norvège, Ekofisk, en 1971. L’attraction principale de la ville est son musée du pétrole. Une grande foreuse trône à l’entrée du port qui est le centre de la ville. J’ai lu des écrits dans la presse et entendu des conversations sur le sujet si bien que le pétrole s’est imposé naturellement comme thème de ma note de synthèse.
De là m’est apparu une problématique : quel enjeu représente le pétrole, énergie non-renouvelable, pour la Norvège d’ici les prochaines décennies ?
I/ Gestion du pétrole norvégien
Comment se manifeste la richesse pétrolière norvégienne                  à l’heure actuelle  ?

a)  Ressources pétrolières

Le pétrole est une source d’énergie non-renouvelable. Il convient donc d’étudier les ressources pétrolières norvégiennes exploitées et disponibles.
Il y a 50 sites d’exploitation off-shore au large des côtes norvégiennes.
En 2007, la production journalière de pétrole était de 2 250 000 barils par jour.
La production exploitée à ce jour est de 19 293 millions de barils.
La production restant à exploiter est estimée à 18 662 millions de barils.
Selon un rapport de l’OCDE datant de 2007, on estime que 35% seulement des ressources pétrolières norvégiennes ont été extraites alors que la production a commencé depuis 1971.
Il reste en effet de nombreux gisements à découvrir d’autant plus que la hausse du prix du baril permet d’explorer des gisements jugés jusqu’à maintenant non rentables.
Le point culminant de la production pétrolière serait atteint en 2011.
Enfin, nous pouvons évoquer les technologies d’ « Improved Oil Recovery » (IOR) propres à la Norvège qui ont été mises en place aux alentours de 1990.
Il s’agit d’utiliser des technologies de récupération assistées. Les technologies IOR les plus répandues sont l’injection d’eau ou de gaz à travers les puits pour contrecarrer la diminution de la pression dans les gisements résultant  de leur extraction. Dans les années 1990, ces technologies ont permis une augmentation de la production de 530 millions de m3 de pétrole.
L’application de ces technologies aux exploitations non encore équipées devrait apporter dans la décennie courante une augmentation de production de 1 milliard de m3.

b)   Part de l’activité pétrolière dans l’économie norvégienne
Elle est substantielle.

Elle représentait un quart du PIB en 2005 (qui représentait en totalité  1 906 milliards de couronnes norvégiennes, et en 2012 : 499,7 milliards USD) et comptait pour un tiers des revenus de l’Etat (à travers les taxes sur les compagnies pétrolières, la taxe carbone, ses parts dans la compagnie d’Etat StatoilHydro,…).
80 000 Norvégiens travaillent actuellement dans l’industrie pétrolière soit environ 2% de la population du pays (plus, si on ne tient compte que de la population active). De plus, de nombreux autres secteurs d’activité sur le continent dépendent de l’exploitation off-shore du pétrole.
Les exportations de pétrole représentent 52% du total des exportations norvégiennes. Le montant des investissements vers le secteur pétrolier est de 80 milliards NOK (couronnes norvégiennes). Le secteur pétrolier est 35 fois plus important que celui de la pêche.
Très tôt, la Norvège a organisé une « séparation des pouvoirs » pour son activité pétrolière : le Ministère du Pétrole et de l’Industrie s’intéresse à la législation, la planification des investissements et l’octroi des licences tandis que la technologie et la réglementation sont du domaine du Norwegian Petroleum Directorate (NPD). La gestion des intérêts commerciaux est à l’origine de la création de la compagnie d’Etat, Statoil, depuis peu fusionnée avec Norsk Hydro.
Tous les documents relatifs à l’économie pétrolière sont rendus publics. Cette transparence bénéficie à la presse et, in fine, à la population.
C’est une illustration que l’économie pétrolière doit bénéficier à « tout le peuple » selon un slogan en vogue dès les années 70.

c)       Licences et infrastructures

L’octroi des licences est important dans la réussite de la Norvège dans la gestion de ses ressources pétrolières.
C’est au cours des « licensing rounds » qu’est décidée la répartition des tâches autour des nouveaux gisements parmi les candidats. Un opérateur est nommé : c’est cette compagnie qui sera nommée à la tête de l’exploitation. D’autres compagnies participeront en temps que partenaires à sa mise en place et en tireront aussi des bénéfices.
L’octroi des licences est d’avantage motivé par les programmes et les engagements pris que par la surenchère monétaire. La nomination de l’opérateur doit être approuvée par le gouvernement de la Norvège. La compétition positive entre les candidats apporte certes des conditions de vente optimales mais aussi un plus grand taux de découvertes, de meilleures technologies avec des infrastructures adaptées à chaque gisement et aux conditions difficiles de l’exploitation en Mer du Nord.

Si, à l’origine de l’ère pétrolière norvégienne, les opérateurs nommés étaient de grandes compagnies étrangères, c’est aujourd’hui la compagnie nationale, StatoilHydro, qui est quasiment toujours désignée comme opérateur.

d)  Relations avec l’extérieur

La majeure partie des ressources exploitées est destinée à l’exportation. Quelle en est la raison ?

La Norvège est le 8ème producteur de pétrole mais le 3ème exportateur derrière l’Arabie Saoudite et la Russie.
Ces données peuvent s’expliquer par le fait qu’en 2005, par exemple, il a été produit 250 millions de m3 de pétrole soit l’équivalent des besoins de 100 millions de foyers norvégiens. Or, la Norvège compte un peu plus de 4 millions d’habitants. Sa production est donc largement suffisante pour sa consommation.
Les USA, le Mexique, la Chine et le Canada qui précèdent la Norvège en production de pétrole sont des pays aux populations beaucoup plus importantes et donc moins auto-suffisantes que cette dernière. Même constat pour l’Iran qui souffre en outre de relations extérieures complexes.
La Norvège exportait 2,74 millions de barils par jour en 2005. Notons que la Norvège est le 1er fournisseur de la France en énergie.

Nous avons pu constater que la Norvège tire un grand bénéfice à l’heure actuelle de ses ressources pétrolières, très importantes pour une population relativement peu élevée. 

Mais comment pérenniser ces apports énormes sur le long terme sachant que le pétrole est une énergie non-renouvelable ?

Il y a plusieurs projets mis en place : politiques, sociaux et écologiques.

II/ Projets pour l’avenir

Le gouvernement norvégien a mis en place des projets qui le démarquent des autres géants pétroliers ne se basant que sur une recherche de profits immédiats sans rechercher les moyens de prolonger leur durée de vie par des politiques efficaces sur le long terme.

a)       Solution politique

Le gouvernement actuel a mis en place une « doctrine » pour renforcer sa politique pétrolière sur le plan mondial.
Le gouvernement a conduit récemment les deux grandes compagnies norvégiennes, Statoil et Norsk Hydro, à fusionner pour devenir un groupe mondial de premier plan : StatoilHydro. Ce faisant, le gouvernement norvégien entend être plus actif à l’étranger ; ceci s’est traduit récemment par l’entrée de StatoilHydro dans une joint-venture avec le Russe Gasprom (et le Français Total) pour le développement d’un gisement gazier situé dans l’Océan Arctique au large de la Sibérie et dont la production sera transformée en GNL (Gaz Naturel Liquéfié) dans une usine de liquéfaction à terre. Pour se faire, StatoilHydro a pu se prévaloir d’un schéma de développement équivalent du champ de Snöhvit en Mer de Barents norvégienne, récemment mis en production.
Il y a également aujourd’hui une multiplication des prises de participation de l’Etat dans les grandes entreprises parapétrolières privées, entrepreneurs norvégiens travaillant également à l’international sur des projets dans d’autres pays pétroliers. Désormais, l’Etat propose aux acteurs privés des « pactes » où il est prêt à supporter les risques. Ainsi, l’Etat a pris des parts dans l’entreprise de travaux pétroliers Aker Kvaerner, au risque de réduire la concurrence dans le domaine parapétrolier.

b)      Solution sociale

Un fonds alimenté par les revenus que l’Etat perçoit grâce au pétrole a été crée pour assurer une équité intergénérationnelle lorsque les réserves de pétrole seront épuisées.
Le fonds pétrolier, « Oljefondet » ou « Petroleum Fund », crée en 1990 par l’Assemblée Législative, est devenu depuis 1996 le « General Pension Fund – Global ». Voyons pourquoi :
D’une part, le taux de fécondité est d’environ 1,9 enfant par femme, ce qui traduit un certain dynamisme démographique. D’autre part, l’âge de retraite est fixé à 67 ans, ce qui est relativement élevé. Cependant, selon les prévisions des autorités norvégiennes, on devrait passer de 2,6 cotisants pour un retraité actuellement à 1,6 d’ici 2040. C’est pour éviter cette inégalité intergénérationnelle qu’existe le fonds de pension, instrument de stabilisation budgétaire et de transparence dans l’affectation des recettes pétrolières qui devrait permettre de préfinancer l’augmentation du coût du système des retraites sans devoir augmenter les prélèvements.
Le fonds puise ses réserves à partir de l’impôt sur le revenu des compagnies pétrolières, du prix d’attribution des licences pétrolières et des parts que détient l’Etat norvégien dans le groupe StatoilHydro. D’après le discours du gouverneur Sven Gjedrem à la conférence « Investing for the future » début janvier 2008, le fonds, actuellement estimé à 350 M$, couvrira, dans 50 ans, 60% des besoins de trésorerie liés aux retraites.
Le fonds est le premier fonds européen et le deuxième mondial après le Government Pension Investment Fund (GPIF) japonais. En moyenne, chaque semaine, ce sont 1 milliard de dollars qui se rajoutent au fonds. Depuis 1998, l’Etat peut investir jusqu’à 50% du fonds en bourse (en fait 40% en 2003), le Ministère des Finances étant chargé d’établir les grandes orientations pour ces investissements que la Banque Centrale appliquera. La diversité des placements (sur près de 75 000 entreprises) et l’aspect durable des investissements est un gage de sécurité pour ceux-ci.

Certains Norvégiens voudraient voir l’Etat utiliser une plus grande part des revenus pétroliers dans son budget plutôt que dans le fonds. Il est difficile pour eux de voir les files d’attente pour les crèches et les hôpitaux s’allonger, le domaine de la santé étant particulièrement sensible. D’autres répliquent que plus de dépenses publiques entraîneraient une surchauffe de l’économie, une augmentation de l’inflation, voire une hausse du chômage et le ralentissement du dynamisme économique et des initiatives privées. Et ce serait oublier les promesses d’une équité intergénérationnelle…

c)     Solution écologique

La Norvège et son industrie pétrolière s’intéresse aux énergies renouvelables afin de compléter l’apport énergétique norvégien.
StatoilHydro a investi en 2008 75M NOK dans la compagnie norvégienne d’éoliennes Sway. Cette dernière installe des éoliennes off-shore. Le vent est puissant et continu au large des côtes norvégiennes, ce qui constitue un grand potentiel énergétique.
Il faudrait 100 000 éoliennes pour remplacer la production énergétique journalière norvégienne de pétrole et de gaz. Le nombre déjà installé constitue donc juste un complément pour le moment aux énergies non-renouvelables et destiné uniquement au marché norvégien.
Des avancées technologiques permettront cependant des débouchés plus importants.

CONCLUSION

Le système de gouvernance hautement développé de la Norvège est la clé de voûte de sa gestion de ses ressources pétrolières couronnée  de succès. Les femmes et hommes politiques norvégiens ont su se mettre d’accord sur les outils et les réformes à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs à long terme de développement de l’économie norvégienne et de sa société. Le slogan pour l’exploitation des richesses « pour le bénéfice de tout le peuple » est devenu une réalité. Le fonds pétrolier a largement contribué à atteindre ce but.

Cette réussite se base donc sur le consensus politique qui a amené tous les gouvernements successifs à combiner pression pour exploiter toujours plus de pétrole et plus vite et préservation de la société des chocs sur l’économie et la façon de vivre norvégiennes que cette stimulation entraîne.

ARTICLE ECRIT par @nofraise

SOURCES

  • FACTS – The Norwegian Petroleum Sector document du NPD
  • MANAGING PETROLEUM RESOURCES – The «Norwegian Model» de Farouk Al-Kasim ; edition : Oxford Institute for Energy Studies
  • Plaquette du Musée du Pétrole à Stagvanger
  • ETUDE ECONOMIQUE DE LA NORVEGE 2005 publication de l’OCDE
  • Stoltenberg-Doktrinen ( «La doctrine Stoltenberg») tiré du journal Verdens Gang (VG) paru le 30 juillet 2007
  • La Norvège et son or noir L’Express du 18/09/2007

ADDENDUM de Patrick Rakotoasitera

Que rajouter au brillant et exhaustif article de @nofraise ? Peut-être faut-il insister sur la note de synthèse, laquelle rappelle qu’en Norvège le slogan pour l’exploitation des richesses se fait  » pour le bénéfice de tout le peuple  » , en précisant la période où a régné ce consensus : celui de la social-démocratie. En une phrase, pour reprendre le jeu de mot de l’écrivain JAN KJAERSTAD : il s’agit de la période où le parti travailliste norvégien ( det noske arbeiderpartie – en abrégé : DNA ) était ni plus ni moins que l’ADN de la Norvège.

Un ADN porteur de sens pour les 4 millions de Norvégiens depuis l’après-guerre. Tandis qu’aujourd’hui, et à ce titre les attentats perpétrés contre la jeunesse du parti travailliste par le nationaliste d’extrême droite BREIVIC sont symptomatique d’un véritable malaise – il semble qu’ à l’idéal d’une répartition équitable des richesses en vue d’assurer l’avenir des futures générations, se soit substitué un modèle d’accumulation des richesses et des gains financiers tout azimut , en vue d’une redistribution immédiate. Or, ce changement de modèle s’est imposé sous l’impulsion notoire du parti du progrès, le parti populiste norvégien qui, après la victoire récente de l’opposition de droite, devrait entrer au gouvernement.

Malheureusement ,   » le tout , tout de suite  » , soit  l’importance accordée à la liberté individuelle de jouir de facto des bénéfices d’une croissance continue , semble avoir relégué les autres fonctions vitales que doit assurer la société – l’éducation, la santé, les soins aux personnes âgées, et le domaine des infrastructures notamment – à des activités devant répondre prioritairement à des exigences de gains financiers. Où l’on constate en la matière une sorte de faillite morale dont n’est pas exempte le reste de l’Europe, minée par les même populisme, toute soumise qu’elle semble être aussi aux même impératifs financiers.

Exit en Norvège comme ailleurs les questions écologiques, le problème que posera la période post-pétrole, exit les vœux pieux d’une économie propre ! La coalition à laquelle participaient les verts a été largement balayée aux dernières élections .  La tendance est européenne, qui propulse dans les sondages les partis populistes de tout bord , pour ne pas dire d’extrême-droite. Ainsi de l’Italie à la Grèce, en passant par l’Autriche, déjà en Grande Bretagne et bientôt peut-être en France, l’air du temps est aux discours prônant le repli communautaire, une redistribution des richesses immédiates et ciblées, un retour au protectionnisme. Et le discours fait mouche au sein de populations que les motivations unilatérales d’une financiarisation de l’économie, ont acculé aux portes d’une misère grandissante.

Mais pourquoi la Norvège au fait ? Ses ressources en pétrole font d’elle un pays riche qui occupe le 2ème rang mondiale du PNB par habitants… Il faut donc croire que cet idéal nouveau qui a relégué au second rang les principes moraux de l’égalité, la justice, et la solidarité au profit d’une liberté essentiellement financière, soit aussi l’autre fondement de ce discours d’extrême-droite qui gangrène l’Europe : ainsi, sous-jacent à la préférence nationale et au rejet de l’étranger, l’individualisme forcené est un sous-entendu qu’il n’est surtout pas question de remettre en cause.

En France l’influence des postulats d’extrême-droite dans la vie politique française est lui aussi notoire. On sait que le parti d’extrême-droite y est déjà arrivé au second tour d’une élection présidentielle. Avec un gouvernement de gauche de plus en plus décrié, un Président dont la politique est très mal acceptée au sein de la population française, c’est bien la prolongation de ces politiques néo-libérale jugées surannées et préjudiciables qui semble devoir annoncer de futurs bons scores pour le parti d’extrême-droite. Comme si du socialisme libérale au capitalisme de droite l’absence de voie intermédiaire créait un boulevard vers le pouvoir pour le populisme.

En outre, au-delà d’un vide idéologique qui conforte ce populisme plusieurs facteurs concourent au ras le bol des populations. Le bouleversement économique des modes de production et de distribution qui remodèle le tissus industriel de l’Europe comme du monde , génère un surcroit de tensions sociales , de par la précarité du travail qu’il impose et l’inégalité croissante des revenus qu’il accentue. Tout en favorisant une crise durable de la gouvernance en Europe pour des partis traditionnels incapables de se démarquer d’un pouvoir financier sans principes. Le malaise est d’autant plus important dans les grandes villes que le métissage et le caractère pluri-ethnique des populations dénoncé par l’extrême droite à mot couvert ou non , est une réalité de la mondialisation.

Certaines vérités sont donc à rappeler à tous ceux que le vote extrême tente. Les bouleversements sociaux et économiques que nous vivons n’ont pas pour origine unique les dits « étrangers » que les tensions sur le marché du travail n’épargnent d’ailleurs pas. L’extrême droite a beau jeu de canaliser la frustration des électeurs sur la question, elle n’est pas plus capable que les autres partis de dire comment elle compte modérer l’ hégémonie de ces grands groupes industriels dont l’impôt échappe à l’ Etat, tandis que leur position internationale accentue la concurrence entre salarié, en propageant un modèle social fondé sur la coexistence de l’inégalité et la précarité. Pas un mot non plus sur notre mode de vie responsable d’un épuisement annoncé des ressources de la Terre et de l’aggravation du dérèglement climatique qui tôt ou tard se rappellera bruyamment à nous…

Là où la concentration des moyens de production dans les mains d’une élite mobilisait la conscience internationale de la classe ouvrière au début du XXème siècle, cent ans plus tard, tandis que le processus est comparable l’individualisme forcené est devenu roi ; et malgré les enseignements de l’histoire, l’Europe lors de l’élection prochaine de son président , risque de donner à voir le triste plébiscite des partis d’extrême droite.

Qui croyait François Hollande timoré, gauche, indécis, a pu constater à travers la deuxième grande conférence de presse de son quinquennat, l’aplomb d’un président aguerri par la complexité de sa fonction, dont l’élocution rapide et décidée a peut-être surpris la presse française, au point que celle-ci ne procède pas à l’analyse économique du projet global, duquel François Hollande sait que le centralisme français fait de lui le facilitateur principal et essentiel. Je tempérerai donc mon précédent billet d’humeur, pour le moins alarmiste, avec ici une analyse économique des perspectives que souhaite dessiner pour la France François Hollande, en fonction des bénéfices que tout un chacun est en droit d’espérer, pauvres ou riches, particuliers ou entreprises.

Tout d’abord, l’analyse macro-économique. Si la prospérité de la France tient à sa consommation intérieure pour le soutien de laquelle la confiance des ménages est capitale ; il faut remarquer que François Hollande a raison de souligner que le produit national brut de la France se fonde aussi sur 30% d’exportations. Ce qui implique que l’impasse économique où semble s’être fourvoyée la France, n’est réductible qu’à la condition d’une action concertée de la politique économique française avec celles de ses partenaires économiques directs. L’initiative de François Hollande doit donc se porter sur le marché français, autant qu’être consacrée à la stimulation du marché européen. L’austérité provoquée directement en Europe par les restriction budgétaires, l’écorchement des dépenses sociales, doit donc impliquer que ce processus de rigueur budgétaire ( ou « consolidation » budgétaire) entamé dans la zone Euro, soit infléchi et adapté . Ce que ne refusera sans doutes pas l’Allemagne, elle aussi récemment entrée en récession de 0,7 % : ses exportations étant certainement moindres sur les marchés dont la consommation a été ainsi mécaniquement affaiblie. Bonne nouvelle pour les ménages : si François Hollande n’a pas fait augmenter le niveau des dépenses publiques en 2013, celles-ci permettrons un meilleur niveau de dépenses sociale en croissant en 2014. Tandis qu’il annonce aussi qu’en 2014 ( année où la croissance est pour l’instant prévue à 1,2% Soit si l’on en croit les économistes chaque point de croissance devrait correspondre à la création de plus de 70 000 emplois… ) – il n’y aura pas d’augmentation du taux de prélèvement pour les ménages payant l’impôt, cette année là.

Donc François Hollande envisage un revirement de la politique économique européenne d’autant plus déterminant pour la France , que le président français annonce sa ferme intention de défendre l’idée d’une convergence des politiques nationales, grâce à l’élection d’un véritable président pour l’Europe, disposant d’un gouvernement économique dont le propre serait d’oeuvrer sur le plan économique, fiscal et social. Le but étant d’instaurer en Europe une harmonisation de la fiscalité propre à créer les conditions d’une compétition entre entreprises, plus juste. Ainsi que d’instaurer les bases d’un socle social commun guarantissant aux salariés de l’Europe, un socle de droits identiques qui, actuellement, fait tant défaut à l’instauration d’un début d’égalité entre les citoyens européens. Le président de l’Europe aurait également pour mission prioritaire la lutte contre l’évasion fiscale qu’aucune nation n’a réussie à juguler ( évasion qu’en France l’imposition du capital inférieure proportionnellement à l’imposition du travail, n’ a pas compensé ces trente dernières années. Le relèvement de la fiscalisation du capital , certes partiel, étant pour le coup, un premier pas amorcé par le gouvernement ) . L’influence majeure du président de l’Europe se portera en fait sur la détermination d’une politique économique pour l’Europe, servant la consolidation de son statut de première place des échanges commerciaux dans le monde. D’après François Hollande ce qui doit valoir pour la France devant valoir pour l’Europe, cela devrait se faire selon un modèle économique fondé, certes, sur la performance, mais également sur la responsabilité sociale et environnementale. L’idée étant que des budgets européens soient consacrés à l’insertion sur le marché du travail des jeunes européens ; de même que soient déployées des stratégies d’investissement pour les nouvelles industries et les nouveaux systèmes de communication ; tandis qu’une communauté européenne de l’énergie mobiliserait les ressources des Etats en vue des défits énergétiques du futur : politique internationale dont bénéficierait la France donc.

Bien sûr la perspective globale est engageante et certes d’emblée applicable seulement à la zone Euro. Et il y a fort à parier que sa mise en œuvre divisera les européens, au point de faire sortir de l’Europe les pays les plus « eurosceptiques ». Que 2 ans soient consacrés à l’union politique ne sera pas non plus de trop. De plus, le pouvoir du Président de l’Europe serait seulement de façade et incomplet : si la zone Euro ne peut pas financer ses ambitions par la levée de l’emprunt , ni sans le soutien d’une banque centrale européenne continuant à racheter la dette des Etats pour contenir toutes spéculations sauvages sur la dette. En déterminant, de plus, un taux de change de l’Euro par rapport aux autres monnaies, capable de favoriser les exportations européennes sur le marché mondial. Alors que l’activité des petites et moyennes entreprises des Etats de l’Europe doive, elle, être favorisée par des prêts à intérêt nul, afin d’impulser un véritable mouvement de relance durable. Ce qui équivaut à faire abonder les liquidités sur les marchés nationaux : tout le contraire de l’austérité en somme. Avec le risque pour les économies dont les banques centrales ont favorisé cette politique, d’alimenter une bulle spéculative, et la non distribution des liquidités aux P.M.E par les banques en mal de fond propre ( je reviendrai sur cet épineux problème) .

En outre, un tel ambitieux projet suppose que le désir d’Europe ne soit pas laminé au point que les populations qui auront à se prononcer l’année prochaine, élisent des députés anti-européens. Risque à prévoir car la lacération des dépenses sociales et le recul des droits sociaux sont vécus en Europe comme la contrepartie chèrement payée du maintien d’une Europe des capitaux et des capitalistes. Pourquoi alors donner son assentiment à une Europe politique et économique lorsque même les projets écologiques européens se sont révélés une grande fumisterie ? Pensez à la politique de réduction des émissions de CO2 qui n’a augmenté que la spéculation sur le CO2, sans rien limiter. Bien au contraire. La politique européenne de valorisation des agrocarburants est directement à l’origine de la dévastation des forêts indonésienne et de leur remplacement par la culture de l’huile de palme. L’énergie tirée de la biomasse sensée aboutir au recyclage des déchêts agricoles contribue à l’importation et de maïs transgénique et à la déforestation de l’Amazonie. Car il y a lieu de penser que ces bonnes intentions écologiques n’ont été que l’occasion de financer des projets bien ficelés administrativement, mais par trop, souvent vides de contenu et de bienfaits pour l’environnement. Comment redonner confiance au citoyen européen, avant qu’il ne vote, dans ces conditions?

François hollande semble ne pas s’être résolu à anticiper ce risque majeur pour l’heure. Car cette sorte de projet global qu’il compte mettre en oeuvre est aussi et surtout national , et de l’envergure des projets de ses prédécesseurs, général De Gaulle en tête , projet économique, politique et social dont les implications, à l’instar du mouvement de  » l’art nouveau » au début du XXème siècle – concernent la concertation des intellectuels, des universitaires, des entrepreneurs, des industriels, et des forces vives de l’Etat ; en vue d’un renouveau industriel, scientifique et culturel de la France.  » C’est en voyant loin que l’on change la perception du présent et que l’on redonne espoir » soutient-il.

Alors avant d’essayer d’en esquisser les grandes lignes en détaillant pêle-mêle les bénéfices possibles pour chacun, faut-il en considérer la validité financière. En la matière François Hollande compte à la fois sur des financements qui ont fait leur preuve et sur une meilleure affectation de l’épargne des français. Ainsi, pour ses investissement dans des secteurs d’avenir, la France a-t-elle la possibilité de mobiliser les crédits européens, mais aussi s’agira-t-il de réitérer l’emprunt 2010 initié par son prédécesseur, ce qui devrait réjouir les investisseurs friands d’obligations d’Etat. Les liquidités de la caisse des dépôts seront également mobilisées, comme celles de la banque publique d’investissement. Les capitaux extérieurs eux aussi seront sollicités par le recours aux fonds d’investissement internationaux. Le secteur privé sera lui aussi convié à participer, et peut-être d’abord parce que l’Etat cèderait certaines des parts qu’il détient pour se financer. Quant-à l’épargne financière, celle-ci serait réorientée par un relèvement du plafond du livret A ; une possible réforme de l’assurance vie en vue d’alimenter les fonds propre des entreprises ; ainsi que par l’élaboration d’un plan d’épargne-action pour financer directement les P.M.E, grâce à un dispositif incitatif, ou faut-il comprendre : avantageux fiscalement. Par ailleurs ces dispositions financières – ayant pour but et de soutenir l’activité durablement et d’influer sur les secteurs du numérique, de la transition énergétique, du changement des modes de transport encore, de la révolution des modes de consommation aussi, en visant un niveau d’investissement idéal dans le domaine de la recherche – impliquent le redémarrage de l’activité immobilière , aussi est prévue: une révision fiscale avantageuse pour les plus valus immobilières.

Deux facteurs conjoints qui sont peut-être l’indice d’une nouvelle crise systémique ne doivent cependant pas contrecarrer ces projets. Les marchés du monde sont, on l’a souligné, gonflés par les liquidités injectées par les banques centrales pour relancer une économie réelle , pour l’instant poussive et comme en Europe en pleine récession. La bulle spéculative cette fois-ci n’est donc peut-être pas immobilière, mais virtuelle du fait du gonflement excessif des actions. Ce premier facteur est le signe , soit d’un impact prochain positif sur l’économie réelle. Soit en cas de panique et au moindre vent contraire , le facteur d’écroulement du château de carte boursier ; si la confiance des entrepreneurs ne relance pas l’activité économique réelle. Confiance qui ne gagnera personne si les ménages ne sont pas en état de consommer. Les Etats , eux, en état de soutenir la consommation , ou de redonner foi en l’avenir aux ménages. L’équilibre semble donc périlleux. Or, le deuxième facteur : la perte de confiance dans « l’or papier » – soit grosso modo le document ayant théoriquement sa contrepartie en or – au profit de l’achat d’or , révèle, lui, un processus d’effritement de la confiance dans le dollar. Et tout en expliquant l’arrêt des émissions de liquidités par la F.E.D ( banque fédérale américaine) , cela augure la réussite des B.R.I.C.S ( Chine, Inde, Brésil, Russie, Afrique du sud ) dans leur projet de refondation du système monétaire international supposant la fin de l’hégémonie du dollar. Et donc la liquidation de leur réserves en dollar et l’achat d’or. Or, il existe un seuil ultime au-delà duquel la perte de confiance dans le dollar entrainerait un mouvement général de transformation des réserves de change dans des monnaies ou valeurs plus sûr. Ce qui provoquerait l’insolvabilité des Etats-Unis. Et par suite l’effondrement de la bourse américaine. Ce que j’entrevoyais dans les risques systémiques de 2013, dans ma lettre à François Hollande (  » Vers une maitrise des enjeux économiques et sociaux » ) . Mais qui sait ? Après tout coca-cola étant considéré tel un investissement plus sûr que l’Etat américain, peut-être bien que cet écroulement ne sera-t-il que partiel ? S’il survenait, il faut espérer que les lois de maitrise de la finance initiées par le gouvernement auront de fait instaurée une séparation suffisante des activités de dépôt, des activités de spéculation des banques …

En tout état de cause le projet global politique, économique et social de François Hollande doit tenir compte de cette donne qui renchérirait l’Euro sans intervention de l’Europe. Car social, le projet de françois hollande l’est bel et bien. Ayant constaté que le pouvoir d’achat a reculé d’au moins 0,9 % ( en réalité ce qui est sous-évalué car la tranche des pouvoirs d’achat les plus élevés fausse le calcul de l’indice ) – le Président français permettra à la consommation des ménages salariés d’être alimentée par la libération de leur épargne salariale dans les fonds de participation que leurs entreprises alimentent en plaçant et en bloquant leur argent pour une durée définie. Et si cette épargne débloquée, face à la frilosité des ménages, les incite à placer cet argent, le dispositif de réorientation de l’épargne financière cité plus haut, devrait permettre l’injection de cette épargne dans l’économie réelle tout de même. Les salariés qui seront touchés par le chômage, eux, pourront bénéficier , et notamment les moins qualifiés , d’une formation particulière deux à trois mois après leur inscription ; grâce aux accords de sécurisation de l’emploi qui prévoient pour le salarié l’ouverture d’un compte pour la formation. Ces accords décriés par certains syndicats, s’ils sont accusés d’augmenter la précarité des salariés, ont tout de même rendu légale l’obligation de revendre ou trouver un repreneur pour les activités rentables frappées de restructuration à caractère spéculatif. Les licenciements boursiers à moins de truquer les comptes, ou d’assécher artificiellement l’activité, ne seront plus possibles en France, en théorie.

Economique, le projet de François Hollande tend à l’être. Et du point de vue de l’emploi, sa croyance mordicus en une inversion de la courbe du chômage n’est pas imbécile, voir probablement pas de son faît, car elle sera à priori purement démographique. Comme d’ici 5 ans, en partant à la retraite c’est bien l’essentiel des générations du baby-boom qui devrait libérer des emplois dans tous les secteurs. Il a donc raison d’élargir les emplois d’avenir (100 000) ayant pour but de favoriser l’insertion professionnelle et l’accès à la qualification des jeunes les moins diplômés, au secteur privé. Ce n’est pas être devin que de prédire que les services à la personne s’intensifieront. Ni incohérent de faire bénéficier de ces emplois le secteur du tourisme. Les contrats de générations qui avantagent les entreprises qui embauchent un jeune et maintiennent en proportion l’activité d’un sénior, auront, eux, peut-être du mal à décoller (75 000 sont prévus) – en raison de l’écartement des séniors de l’activité, généralement pratiqué dans les entreprises françaises. Mais l’élargissement du dispositif à la création d’entreprise ou au passage de témoin dans le secteur agricole, peut marquer les esprits. Pour les entreprises, le crédit compétitivité-emploi à hauteur de 4% de la masse salariale et en 2014 , de 6%, concédé aux entreprises désireuses d’améliorer leurs marges dans le but d’investir et d’exporter , peut être incitatif. Encore faut-il que la taxation des hauts revenus à 75% invalidée par le conseil constitutionnel, et que François Hollande a prévue de faire supporter par les entreprises pendant deux ans, ne concerne que celles dont les filiales nombreuses à l’étranger les soustraient autrement à l’impôt, ou celles particulièrement dont le montage financier en succession d’entreprises sous-traitantes masque leurs bénéfices réels.

autres perspectives économiques à retenir pour motiver un secteur immobilier atone notamment : l’accélération des procédures d’autorisation des constructions ( un silence de l’administration passé un certain délai valant pour accord ). Ainsi que l’accélération des procédures de création d’entreprise. Certes, qu’il faudrait coupler en les maintenant avec les facilités fiscales de l’auto-entrepreneuriat qui permet : ou de réduire le travail au noir, ou de constituer un complément de revenu qui alimente le pouvoir d’achat, ou additionnable au revenu minimum qui crée en plus un revenu minimal, et sur lequel, lui, est tout de même prélevable un impôt. Comme en temps de crise, le génie humain réussit même dans les miettes de l’activité des villes à créer des micro-activités rémunératrices.

Projet politique finalement qui consacrera la mobilisation des forces de l’Etat dans l’éclosion et la perpétuation de l’atout majeur de la France : l’effervescente jeunesse des jeunes générations dont le renforcement de l’enseignement supérieur doit doter 50% d’une classe d’âge d’un diplôme de l’enseignement supérieur, propre à relever le défit d’un salariat où la polyvalence et la multifonction qualifiées seront recherchées de manière croissante dans les secteurs d’avenir.

Enfin faut-il insister cette fois concernant la génération qui part ou va partir dans les cinq années à la retraite, sur l’importance de sa mobilisation lors des conférences sociales qui se tiendront en juin. En effet, pour ces classes d’âge se jouera l’avenir de leur revenu. François Hollande dit être particulièrement concerné par un souci de justice en la matière. Les carrières longues doivent bénéficier d’une retraite à 60 ans. Les femmes dont la carrière a été incomplète doivent bénéficier de compensations. Et aussi doit-on tenir compte de l’inégalité des régimes. De plus, et cela concerne tous les salariés, faut-il préciser que si la démographie impliquant l’allongement de l’espérance de vie en bonne santé certifie que l’allongement du temps de cotisation doive être proportionnel : il en va là comme de l’augmentation annoncée de la température sur Terre, elle stagne depuis 15 ans, sans que l’on sache où se cumule la chaleur – or pour l’espérance de vie, c’est un secret de polichinelle, elle aussi a commencé à stagner : les français auraient même perdu 1 mois d’espérance de vie récemment.

Alors des raisons d’espérer ? Peut-être.
Des raisons de se révolter ? Sans doutes !

En tous les cas, s’ils souhaitent se maintenir, François Hollande et son gouvernement, remanié ou non, devront distiller tout au long de l’année les mesures phares du renouveau industriel, scientifique et culturel de la France. En précisant à l’avance les grandes étapes de ce grand projet , afin de créer une attente ( déjà bien réelle ) en la satisfaisant ponctuellement à chaque fois par l’implication et la mobilisation des catégories socioprofessionnelle. Ainsi de cette mesure symbolique qui aurait soulagées les femmes élevant seule leur enfant : l’augmentation des prestation familiale pour les familles monoparentales par redistribution partielle des prestations familiales des foyers à haut revenu… Ainsi également de l’état d’avancement des rapports relatifs aux hedges funds et aux paradis fiscaux qu’il faut rendre publique et suivre d’effets. Tel est le prix médiatique du chemin vers  » une société plus humaine, plus sûre, plus dynamique et plus harmonieuse  » .

En cinquante ans, la nécessaire adaptation du salariat au développement mondial des stratégies industrielles et financières internationales a bouleverser jusqu’au mode de consommation du citoyen français. Ou peut-être est-ce le mode de consommation qui est le grand responsable de ces stratégies industrielles et financières ? Car, dorénavant le citoyen est dépendant de la perpétuation du système de production industriel de la filière agroalimentaire qui le nourrit. Comme à un échelon collectif, le destin financier de la France, à l’instar de celui des autres états, est, lui, dépendant d’un mode de gestion financière caractérisé par un système d’internationalisation des risques financiers, supportés en dernière analyse par le salarié lui-même.

Dit autrement : en cinquante ans, le mode de vie et de consommation de masse aura été si systématiquement adopté et formaté de par le monde, que le revenu de l’Homme du début du XXIème siècle, comme l’autonomie financière du pays qui l’abrite, sont strictement déterminés par des stratégies industrielles et financières qui semblent devoir leur échaper. Et si impérieusement que ces stratégies favorisent l’enrichissement d’une oligarchie mondiale composée de dynasties d’industriels, de magnats de l’énergie, de cercles d’actionnaires en tous genres. Lesquels sont en apparence d’autant moins concernés par le développement d’une nation ou d’une autre que leur empire terrestre chevauche les richesses de plusieurs pays, dont le niveau de dépendance au système économique international interdit la possibilité pour leur classe politique nationale ( quelle que soit sa tendance) de voter et d’appliquer les lois qui protègeraient leurs citoyens.

Or, si disparates soient-ils de par leur origine religieuse, ethnique; si différentes soient les affinités historiques des pays alliés dont ils sont issus, ce qui les détermines en groupes rivaux, les membres de cette oligarchie s’accordent sur le postulat de la nécessité d’une hégémonie collective sur le monde qui soit pérennante. Comme ces hommes et ces femmes semblent capable, afin de se maintenir radicalement, de se combattre , en tous les cas de ne pas empêcher la destruction partielle et redoutée du système économique actuel, si tel est le prix du maintien de la domination de leur membres les plus redoutables. Système économique qui aura, en un demi siècle, réussi à relever tant bien que mal le niveau de vie mondial, faisant reculer au moins partiellement la pauvreté endémique ( même si l’avidité de cette oligarchie a fait progresser artificiellement la misère dans les pays industrialisés eux-même ces dernières années) ; système ayant contenu les conflits traditionnels entre états par un maillage économique mondial vecteur de commerce et de paix relative. Mais notamment en Europe et potentiellement partout où les agissements de cette oligarchie induira une crise de la gouvernance ( conséquence inévitables du modèle de consommation sur lequel s’est fondé leur emprise mondiale) , il semble que soit déjà atteint ce stade paroxystique où la subordination de la loi démocratique à la loi économique dévoyée, a si bien décrédibilisé la fonction politique, si bien dévalorisé le travail salarié, si bien appauvri la qualité du bien de consommation, si bien épuisé les ressources du monde – que pour contrecarrer la révolte des salariés et déjouer les mécanismes institutionnels de taxation des gros avoirs financiers, cette oligarchie mondiale sera tentée de laisser s’instaurer les conditions idéales d’une relance économique internationale effective seulement après une révolution ou plutôt une guerre majeure. Dessein que servirait la confrontation de n’importe quelle idéologie contraire : le monde musulman contre le monde occidental, les anciens pays industrialisés contre les pays émergents, les U.S.A contre la Chine, etc … Du moment que la destruction soit suivie d’une reconstruction des économies alors dévastées. Comme alors s’agira-t-il d’édifier un nouveau et pourtant identique système économique dominé par cette partie de l’oligarchie qui aura vaincue ses concurrents.

L’impératif de l’accumulation du capital et le dogme fou de sa nécessaire rentabilité maximale est bien à l’origine des manœuvres incessantes de concentration-fusion, redéploiement de l’activité industrielle, et revente des activités les moins rémunératrices, au sein des grands groupes que leurs membres se partagent. Le tout, financé par la démultiplication des montages financiers sur les marchés à risques si rémunérateurs, et dont les pertes sont jusque là toujours compensées par l’intervention coupables des états désireux de maintenir le système financier international tel quel. Tandis que les collusions particulières entre économique et politique nécessaires à cette stratégie mondiale , auront été accentuées à mesure que s’opérait un repli communautaire au sein des pays eux même. Repli corollaire de l’affaiblissement des états, de l’affaiblissement de la cohésion nationale mise à mal. Par suite d’un accaparement mondial des richesses qui a contraint les états a écorner leur projet social, faute d’argent. Qui a provoquer l’endettement des ménages désireux de maintenir leur niveau de vie par le recours de l’emprunt. Qui a ruiné le petit entrepreneuriat sur qui aura pesé le véritable poids de l’impôt collectif. Petit entrepreneuriat seul véritable créateur d’emploi. Celui auquel le système bancaire dévoyé n’accorde déjà plus le financement nécessaire au développement de son activité.

Pour dire vrai, à l’égard d’une situation économique et politique mondiale qui menace d’aboutir à la destruction du système économique actuel, et plus spécifiquement à la destruction du système démocratique fondé sur l’intervention d’un état-nation déjà plus capable de répondre correctement au souci social de la juste redistribution des richesses ; destruction qu’on pourrait nommer  » l’écroulement infini du capitalisme » comme l’oligarchie dominante a déjà prévu d’investir ses avoirs dans les systèmes économiques qui survivront – le cas de la France est emblématique.

Depuis trente ans, la politique économique et financière de la France a correspondu à un dogme économique et international suivant lequel les Etats devaient promulguer des lois de dérégulation financière qui ont finalement favorisé l’émergence d’un système financier de l’ombre. Réputé incontrôlable, et dont l’origine des avoirs qu’il capitalise sont in-traçables, mal imposable. Avoirs, dont il est sûr à ce jour, qu’ils sont le moyen par lequel l’économie souterraine issue des commerces illégaux ou de la collecte des évasions fiscales par les paradis fiscaux, se retrouvent légalement investis sur des marchés financiers pesant directement sur le destin des Etats. Car tel est le deuxième volet du dogme financier qu’a suivi la France : réduire la fiscalité pesant sur les grandes multinationales. Et financer le déficit de ses recettes dû à cette défiscalisation du capital, par le recours d’emprunts sur les marchés. Une manière de payer à crédit le bâton qui vous battra. Car additionné à une politique économique passive, c’est-à-dire laissant libre cours aux actionnaires de remodeler le tissu industriel, en démultipliant les gains de leurs dividendes par le levier de la délocalisation notamment, c’était encourir le risque politique insoupçonné d’une crise durable de la gouvernance.

En effet, un an après son élection favorisé par le rejet de la politique de son prédécesseur; jugé alors partial, inique, et sectaire, François Hollande semble lui aussi incapable de trouver grâce aux yeux des Français. Pourquoi ? Et comment la prolongation d’une telle situation politique peut elle mener la France et les pays européens englués dans une situation économico-politique similaire sur le chemin de la révolte ?

Il faut dire tout d’abord, qu’au delà d’une réelle difficulté à communiquer à la nation française un élan, ou l’envie d’affronter le XXIème siècle avec la vigueur d’un pays à la grande Histoire, que ce qui reste de clairvoyance à la discipline économique dont la faillite intellectuelle est pourtant patente depuis quinze ans, devrait faire dire aux économistes combien François Hollande se fourvoie en voulant fonder la relance économique française sur les principes asphyxiant d’une politique économique aux relents d’austérité, en croyant aux chimères d’une croissance impossible en l’état.

Ce que j’annonçais dans ma précédente lettre à François Hollande fait en effet maintenant consensus dans la communauté économique : la restriction budgétaire, l’affaiblissement programmé des dépenses sociales, pèsent directement sur le budget des ménages. Donc sur la consommation, ce qui explique en partie la paralysie de la machine économique, et l’atomisation de la croissance. Croissance dont par ailleurs, il faut se demander de quelle nature elle peut être. La finitude des ressources interdit de penser que la production puisse être en perpétuelle croissance. Car la croissance de l’économie, où l’augmentation des bénéfices des entreprises dans un monde dont la raréfaction des matières premières entraîne leur renchérissement, ne peut être qu’une croissance des prix des produits vendus, provoquée par la stagnation de la production à terme. Ce qui en connaissance de cause motive les politiques industrielles d’obsolescence programmée des produits vendus. A dessein de maintenir et d’accroître artificiellement les niveaux de production. Politique industrielle insoutenable sans l’instauration d’une économie du recyclage, et parallèlement, sans l’accentuation des politiques sociales des Etats, pour contenir l’effritement du budget des ménages qu’impliquent de telles dépenses programmées. Où l’on voit ainsi, l’absurdité qu’il y a à attendre la croissance, dans un pays dont les ménages sont fournis en biens d’équipement, disposent d’un revenu stagnant, pays quasiment sans sources d’énergie exploitables sur son sol, pays situé sur ce versant du monde dont l’hégémonie économique semble prendre fin en ce début de XXIème siècle.

Pire : au delà de la conscience collective française d’une impasse économique dans laquelle serait la France, l’impopularité de François Hollande tient également à son incapacité à adopter des mesures même symboliques pour apaiser le sentiment d’injustice que provoque l’inégalité effective qui s’est accrue au sein de la société française. En France, comme dans le reste de l’Europe, une oligarchie détient dans ses mains d’actionnaires l’essentiel du tissu industriel français. Et comme dans le reste du monde, ces possédants échappent à l’imposition nationale en devenant des exilés fiscaux; sans qu’aucune politique n’ait réussie à inverser cette tendance. La taxation de cette économie virtuelle comme la régularisation annoncée du monde de la finance n’ont ainsi pas estompé les soupçons d’incompétence, voire de trahison ressentis par le salarié.

Quant aux retraités dont il est coutume de dire qu’en France leur rôle est décisif lors de l’élection présidentielle, ils feront peut-être pencher la balance en faveur d’un vote nationaliste d’extrême-droite. Avec d’autant moins de remords que le système de retraite par répartition, instaurant de fait une amputation du revenu pour le retraité, plus l’implacable dureté du monde du travail envers les plus de 50 ans, a vu apparaître une nouvelle catégorie de pauvres. Pré-retraités au chômage et retraités au revenu insuffisant obligés de prétendre à des emplois sous-payés. Constituer un nouveau vivier d’opposants à une Europe de la monnaie unique dont les bénéfices pour le moins n’auront pas été d’amoindrir le coût de la vie, mais l’occasion d’une hausse généralisée des prix, impliquant une guerre commerciale dans tous les secteurs. Suivi de la mort de l’éthique du commerce chère aux générations que la jeunesse a fui.

De la génération la plus jeune, il faut rappeler que, soumise déjà à une reconduction du destin social familial, cette génération n’ignore pas qu’elle risque de surcroit d’avoir un niveau de vie inférieur à celui de ses parents. Peut-être est-ce là une des raisons du résultat surprenant du sondage concernant les 18-25 ans, organisé lors de l’élection de Hollande, lequel indiquait que plus de 30% de cette classe d’âge se disait prête elle aussi, à voter pour le parti d’extrême-droite qu’elle considérait « dé-diabolisé »

A contrario, le nivellement du taux de chômage à la hauteur du taux record atteint lors de la fin des années 90, n’a pas fait grossir le rang des syndicats ; ni mobilisé lors des dernières manifestations au-delà de la base militante. Au mieux pouvait-on sentir dans les rangs un frémissement, l’espoir, la croyance en une mobilisation possible de toute l’opinion publique. L’ immolation récente d’un chômeur en fin de droit n’a pas elle-non plus fédérée l’indignation collective. Le fait-divers n’a pas même un temps soit peu , truster les unes des journaux. L’augmentation en dizaine de pour cent de la demande de nourriture gratuite distribuée par les associations caritatives , vrai marqueur de l’augmentation de la misère en France, n’a pas causé d’émeutes de la faim cet hivers. En 89, ( 1789 ) l’augmentation du prix du pain, certes,
alors nourriture de base, suffisait à provoquer la révolte des Parisiens. Depuis 10 ans que le coût de la nourriture augmente d’une année sur l’autre, d’un magasin à l’autre, d’un quartier l’autre, c’est à se demander ce qui pourrait bien pousser le français du XXIème siècle à la révolte, tant l’atonie collective est patente. Il semble donc bien que le sursaut collectif français doive passer par un vote inhabituel.

L’échec de François Hollande, l’échec du gouvernement socialiste augure donc, si un remaniement ministériel n’en change pas la donne, un cataclysme politique en 2017 ; dont la caractéristique consistera à la consécration des extrêmes par les urnes. Revirement à l’extrême gauche ou à l’extrême droite qui risque de décomplexer le vote extrême en Europe, et dont on peut prédire qu’il emporterait avec lui le radeau de la zone Euro, déjà ballotant d’une critique à l’autre.

Mais cette triste hypothèse ( à minorer tout de même si l’extrême gauche prend le pouvoir : c’est à souligner ) ne constituera jamais que l’occasion attendue par l’oligarchie du monde pour accélérer la destruction partielle de l’économie mondiale nécessaire à toutes reconstruction, ou consolidation d’une zone économique dominante et,
politiquement sous contrôle. Le transfert des avoirs financiers faisant partie du jeux complexe d’accaparement des terres arables , des sols riches en énergie, des entreprises d’une même filière – auquel sempiternellement se prête sans vergogne cette oligarchie économique et financière.

Alors que reste-il au citoyen en ce début de siècle par delà la certitude que la société qui l’abrite ne se révoltera pas pour conquérir sa liberté sinon par suite d’un chômage touchant plus de 20% de la population active ? Sinon à la condition elle aussi peu probable du dérèglement d’une matrice économique informatique ruinant en une seule journée des milliers d’entreprises ? Sinon à la condition déjà plus plausible de l’épuisement subite de plusieurs zones de pêche, cumulé avec une sécheresse inédite induisant et une révolution alimentaire et une révolution tout court … sinon … que reste-il en dehors d’un vote présidentiel de tous les dangers, tentation du pire qui ne mènera qu’au pire, oui, que reste-il au citoyen en quoi croire ?

A n’en pas douter doit demeurer en chacun, ou plutôt s’instaurer la conscience claire que notre mode de vie comme le mode de vie de notre société ne sera révolutionné qu’à la condition sinequanon que d’abord le mode de consommation industriel, auquel chaque consommateur-citoyen apporte son obole, soit infléchi là où il ne s’agit que d’une dérive économique et morale.

Car avec certitude aucune révolution sociale n’ébranlerait plus le système économique corrompu qui gouverne le monde qu’une  » révolution des assiettes « , suite et avant-gout de ce que pourrait être le prolongement du mouvement des indignés. A l’échelle individuelle et familiale cette révolution est déjà praticable pour les revenus moyens et les personnes de bonne volonté prêtes à consacrer un peu plus de temps à cuisiner, en privilégiant les produits le moins manipulés industriellement, produits de saison, et le plus possible provenant d’une filière courte d’acheminement ; cela, en suivant un régime alimentaire moins protéinique. A considérer le succès des émissions culinaires, le dégoût qu’a inspiré aux Européens le scandale d’une filière agroalimentaire industrielle corrompue proposant à la consommation publique ce qu’il y a de pire du moment qu’un goût acceptable est chimiquement garanti, il y a des raisons de penser que cette révolution est en marche.

Et tant pis, tant pis s’il est peut-être déjà trop tard. Tant pis si l’oligarchie a déjà devancé ce retour à l’authentique en tentant d’asservir les paysans du monde entier par l’instauration de brevets sur les légumes, la nécessité qui leur est imposée d’acheter des semences dont auparavant ils disposaient librement.

Tous dévoiement de la filière alimentaire devraient être l’occasion d’un combat politique et en aval, d’un sacerdoce citoyen. Il en va ainsi des farines animales que l’Europe a décidé de recycler dans la filière aquacole en l’autorisant dans la nourriture des poissons d’élevages. Cette pratique inique et dangereuse comme le recyclage de la viande avariée dans la filière surgelée, n’auraient pas de raison d’être sans le manque de vigilance du consommateur. Sans le coupable assentiment de notre fainéantise. Et certes, la plus part du temps, sans la nécessité imposée aux moins bien lotis de consommer ce qui coûte le moins cher. Il demeure vrai cependant la plus part du temps que cuisiner un plat est quantitativement et qualitativement plus profitable que de l’acheter tout fait.

Alors qu’attendons nous pour nous révolter ?
Qu’attendez-vous cher consommateur ?

Le XXIème siècle a commencé par le partage mondial de l’information, et c’est par la démocratisation des moyens de communication que s’échangeront les idées qui consacreront la démocratisation des moyens de production, ou l’hégémonie d’une oligarchie sur la Terre pour encore trois cents ans … .

Lettre adressée à François Hollande le 09.11.2012

Monsieur le Président,

Mon silence épistolaire depuis votre élection, et alors que mes lettres à votre prédécesseur, voulues critiques et constructives, ont alimenté le débat économique et géopolitique d’internet, lors de la précédente mandature ( mon site recense 150 000 commentaires et est très consulté par une audience en constante augmentation aux États-Unis et en Inde ( taper « patrick rako » sur google et sélectionner  » sa couleur ») ( nota bene : depuis le 8 septembre les articles les plus anciens qui pourraient vous intéresser sont inaccessibles et je tente de rétablir l’usage normal de mon site) …) qu’à cela ne tienne : mon silence a correspondu au temps nécessaire à l’observation de votre action et à la tentative de compréhension des anticipations économiques et politiques majeures de l’année 2012-13, 2013-14.

Je joins à ce dossier la 3ème lettre au Président de la République datée du 19 mai 2009, car elle approfondit des thèmes ici repris et cruellement d’actualité. ( voir article de la date correspondante)

THÈMES ABORDES DANS CE DOSSIER

L’indépendance de la France dans le contexte global :

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Les mesures contre les pertes d’emplois liées

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à la financiarisation :

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La compétitivité :

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Les banques, les bonus, les hedge funds :

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La relance :

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La dette souveraine :

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Les grands risques systémiques :

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Andorre :

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1 L’indépendance de la France dans le contexte global :

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Le début du XXIème siècle est marqué en Occident par le déséquilibre budgétaire des états industrialisés ; la probable impasse de l’augmentation de la dette des ménages acculés à recourir aux crédits pour maintenir leur niveau de vie ; dans un double contexte d’inégalité croissante des revenus, jamais observé, sinon à croire installée la situation qui prévalait au XIXème siècle ; sur un fond de financiarisation extrême de l’économie : à l’économie réelle étant préférée la notion de rentabilité de l’accumulation du capital qui subordonne l’impératif de la production, à l’impératif de la rentabilité de l’action, comme seul cœur de cible du nouveau business du XXIème siècle.

Dans ce contexte de suprématie des marchés et de renversement de la hiérarchie mondiale au profit des états du sud, il tient à l’action d’un état-nation comme la France, monsieur le Président :

– de se distinguer par sa politique économique pour atteindre à l’indépendance financière ; ou à défaut : de légiférer pour protéger son tissus financier et économique.

– de perdurer dans l’indépendance énergétique.

– d’opérer la transition écologique de son indépendance agricole.

– et favoriser toutes les entreprises qui pourraient renforcer le secteur de son indépendance technologique.

Tout d’abord est-il nécessaire d’infléchir les lois économiques des décennies 70 et 80, qui ont favorisées la dérégulation des banques et des marchés ; et furent suivies de la fin des règles de prudence et des plans de rentabilité nécessaires à l’entrée en bourse des entreprises.

Il convient ainsi de ne pas légiférer seulement en fonction de la nature des produits financiers. Constater que par le passé les excès de liquidité générés par la dérégulation ont alimenté et alimentent les bulles spéculatives immobilières et internet ou numériques pour celles à venir, n’est pas suffisant. A la limitation par l’imposition des liquidités investies dans les produits dérivés à risques de l’assurance , qui représentent maintenant 1/3 des investissements mondiaux, doit être adjoint un mécanisme de contrôle en fonction de la taille des organismes financiers concernés.

De manière tendancielle, la France , dotée d’un projet global de croissance écologique, secteur par secteur, cherchera, avant sa régulation internationale, à attirer le « mark to market » qui consiste à investir dans ce qui n’a pas encore rapporté, dont les dérives sont caricaturées par le scandale  « d’ENRON » que l’état évitera en favorisant les projets des entrepreneurs créateurs d’emplois pérennes après revente de l’entreprise.

Cela pourrait se faire dans le cadre d’une politique d’inversion de la réorganisation de la géographie industrielle entamée, depuis les années 70, au profit des pays à faibles coûts de main-d’œuvre – par la recherche d’investissements pour le tissus industriel national soutenu par l’état.

2 Mesures contre les pertes d’emplois liées à la financiarisation

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La financiarisation extrême de l’économie mondiale de la fin du XXème siècle est d’autant plus ultime aujourd’hui, monsieur le Président, que l’économie virtuelle des bourses créant maintenant plus d’argent que l’économie réelle, constitue de plus une dépendance malsaine des états vis à vis des marchés financiers. Car, non seulement après avoir rendu effectif la fin du contrôle des capitaux, les états du nord ont rendu chronique leurs déséquilibres budgétaires ; depuis que, ne réussissant plus à se financer par l’impôt des ménages et des entreprises, leurs budgets, constitués par une part sans cesse croissante de dette souveraine, ont rendu toutes politiques économiques tributaires de la spéculation des marchés, que les états doivent n’avoir de cesse de rassurer pour se « refinancer ».

Dans ce contexte, il serait d’autant plus mal perçu par l’opinion publique de mal modifier la fiscalité des entreprises et spécialement des grandes entreprises que la suprématie de la spéculation des marchés dans la part de l’économie, a eu pour corolaire, en France, une imposition des entreprises qui n’a cessée de décroitre depuis 20 ans. Celle-ci additionnée ces dernières années avec une augmentation de l’imposition du travail et de la consommation, il va sans dire que personne, mis à part les actionnaires, n’a pu bénéficier de la manne des marchés financiers. Au point que dans le même temps, l’écart salarial entre les plus bas et les plus hauts revenus ( de 1 à 100 dans nombre de cas ) , a correspondu à une inégalité des rémunérations et un affaiblissement des syndicats dans les sociétés industrialisées, elles-même.

Il revient donc à l’état la mission de rechercher les réserves de liquidités secteur par secteur, pour établir la hiérarchie des secteurs d’activité qu’il imposera prioritairement. Ainsi, le fait remarquable de ce début du XXIème siècle, vient de ce que les états Européens ne peuvent plus se permettre, s’ils veulent financer leurs dépenses et maintenir un juste niveau de redistribution, de ne pas améliorer l’imposition des flux financiers qui relèvent du « shadows banking » : ceux des fonds spéculatifs, des paradis fiscaux et du système de l’assurance et du marché des dérivés lequel est sans doutes sur-valorisé par les investissements bancaires.

Car, comble du cynisme, la privatisation des profits par ce qu’il convient de nommer l’oligarchie financière des banquiers et des actionnaires s’est, depuis le sauvetage d’AIG et des banques, accompagné d’une socialisation des pertes : l’état, quasiment sans contre-partie – sinon en Allemagne où le réseau bancaire a été nationalisé pendant la crise – ayant compensé par de l’argent publique les pertes de leurs mésaventures sur les marchés à risques. Aussi, il va sans dire que la taxe sur les opérations boursières vient donc à point nommé. Encore faut-il que l’argent dégagé renforce l’axe social de votre politique.

Du point de vue de l’économie internationale, les anciennes sociétés dites plus avancées vivent un bouleversement d’autant plus inédit qu’il a vu s’opérer un retournement des valeurs, dont votre politique sociale, justement, doit éminemment tenir compte, afin de mieux opposer aux lois iniques de la finance, la justesse de lois étatiques établies dans la plus grande ère économique possible, de sorte que la flexibilité du travail nécessaire à la reprise économique ne soit pas bâtie sur le socle d’une généralisation de la précarité des salariés comme en Allemagne, en Grèce, en Espagne, … .

Car depuis les années 80, flexibilité a rimé avec précarité, en épousant un mouvement de réorganisation général de la géographie industrielle, au profit des pays à faibles coûts de main-d’œuvre, que lors des plans sociaux, la loi française, autorisant le reclassement dans des unités de production étrangères, a favorisé : ce qui doit cesser ; le reclassement des salariés licenciés être interdit s’il se fait à l’étranger.

La société française pour être plus humaine et plus sûre, devrait placer au cœur de son dynamisme et son harmonie, la protection des lois du travail, comme pierre angulaire ; afin de répondre aux défis qu’impose un marché, depuis le point de vue duquel, dorénavant, « coca-cola » est jugé un placement plus sûr et rentable que l’état américain…

Ainsi le « cher over value » ou le remplacement ou la revente des secteurs moins rentables qui en 1997, en Allemagne, fit dépasser les 4 millions de chômeurs, devrait être interdit pour les sociétés bénéficiaires, sinon être l’objet de transactions surtaxées pour les banques qui s’adonnent à ces démembrements industriels néfastes, quand il n’est  finalement question que de plus-values boursières.

3 La compétitivité :

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Ces mesures ne doivent pas cependant entraver la réorganisation de l’outil industriel et l’innovation. Ainsi, le choc ou le pacte de compétitivité pourrait-il surgir d’une mesure révolutionnaire : l’inscription dans la loi du partage des bénéfices des entreprises par 1/3, qui, s’il s’accompagne d’un assouplissement des mesures d’embauche, une fois appliqué à tous les types de contrats de travail, devrait contenter les salariés grâce à l’augmentation de leurs revenus qu’il implique. Car les bénéfices des entreprises seraient répartis comme suit :

– 1/3 revenant aux actionnaires ou patrons

– et afin de soutenir l’innovation garante de l’emploi de demain: 1/3 revenant à l’investissement

– et enfin, dans le but de soutenir la consommation et l’impôt des ménages: 1/3 revenant aux salariés ( 1/3 justement réparti entre ouvriers et cadres ) .

Bien évidemment cette mesure révolutionnaire  ne peut être le fait que d’une politique volontaire, déterminée et certainement pas molle. Aussi, ayez le courage de la reprendre à votre compte, lorsque les discutions patronat/syndicats auront mené à une impasse, car cette mesure s’ajusterait parfaitement avec un crédit d’impôt aux entreprises soutenant l’emploi et l’investissement.

Sans être exclusive d’un plan industriel étatique centré sur les sus-nommés « pôles de compétitivités », ces mesures plus ciblées en seraient le pendant privé, garant par la relance de la consommation et l’innovation de l’auto-approvisionnement de la demande intérieure.

La répartition des bénéfices des entreprises par 1/3, devra également être accompagnée d’un droit fiscal adapté, instaurant au préalable, une taxe sur la vente des parts industrielles des banques d’autant plus élevée que ces parts seront cédées à des banques étrangères. Ce, afin de maintenir la cohésion nationale du tissus industriel français, ainsi que son non-démembrement en cas de resurgissement ( toujours possible) des effets de la crise.

Aussi, après avoir libéré l’innovation et soutenu la consommation l’état aurait intérêt à accélérer son influence sur le marché réel, en créant au ministère du redressement productif une cellule spécialisée dans le développement de gisement d’emplois, par la création et le rachat d’entreprises conditionnées en structures auto-gérées, par exemple : pour relancer le développement économique territorial sur un bassin d’emplois jugé à risques. Ou alors, s’agirait-il de solliciter des investisseurs pour qu’ils soutiennent le tissus industriel français. En tout état de cause, le crédit d’impôt doit favoriser par décret les entreprises des secteurs à risques qui s’engagent à maintenir leurs effectifs sur les 5 années à venir, et celles qui consacreront 1/3 de leurs bénéfices à l’investissement et plus particulièrement à l’innovation.

4 Les banques, les bonus et les « hedge funds » :

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Par ailleurs, l’encadrement des institutions bancaires au dernier sommet Européen, doit, ce me semble, sans cesse être perfectionné, ce pour plusieurs raisons liées aux effets systémiques de l’interconnexion bancaire.

Bien sûr : aucun acteur financier ne devrait pouvoir cumuler les activités de banque de dépôts, de banque d’affaire, d’assureur et de gérant de portefeuille , cela va sans dire.

Dans le même ordre d’idées, l’encadrement des bonus et des dividendes des grands patrons devrait être soumis aux résultats réels de l’entreprise, comme d’un autre point de vue, il est essentiel de savoir que les lois d’encadrement des banques outre-atlantique doivent être relativisées, considération de leur portée réelle, puisque la nature des grands investisseurs a profondément changée depuis 15 ans.

Et pour cause : les fonds d’investissements « hedge funds » dominent le marché des placements boursiers sur le marche des dérivés en 2012. Au point que les 11000 « hedge funds » du marché auraient cumulé 280 milliards de dollar de gains en 1an : soit plus que les gains réalisés par les 6 plus grandes banques de crédit. De plus : 2/3 des « hedge funds » sont basés dans les paradis fiscaux, dont on estime légitimement qu’ils totalisent et engloutissent 50 % des flux financiers mondiaux.

Or, ces flux réapparaissent dans ces fonds sans obligation de transparence ni d’explication vis à vis de leurs investisseurs ou de l’état, ce qui est d’autant plus préjudiciable à une éventuelle tentative de régulation des marchés qu’ils y occupent le rôle de structures spécialisées prenant des paris sur l’avenir, ce qui revient à spéculer sur l’attaque des monnaies…

Aucun encadrement des banques s’il se veut exhaustif, à moins de tromper le monde, ne peut donc se passer de son corolaire : l’encadrement des « hedge funds », dont l’avènement est la consécration internationale de l’économie souterraine mise sur le même plan que l’économie dite légale. Car voilà ce qu’à engendré le déséquilibre de l’économie virtuelle par rapport à l’économie réelle, ni plus ni moins pour les économies parallèles qu’une forme de titrisation du trafic d’armes, d’animaux ou de drogue, en dernière analyse.

Une cellule spécialisée au ministère de l’économie où, pour reprendre une expression de Roosevelt  » il n’y a que des voleurs pour attraper d’autres voleurs » devrait donc être dévolue à la préparation de lois internationale visant la modération de l’influence des « hedge funds »… afin de prévenir la défaillance du système de régulation des marchés… . Cette cellule pourrait avoir aussi pour ambition la création d’un organisme moins corrompu et plus juste que les organismes de notation du marché… .

5 La relance :

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Il est aussi nécessaire que l’intention directrice de l’état soit de pratiquer une politique de croissance écologique. C’est à dire, ayant considéré que les ressources en quantités finies imposent de repenser la notion de « croissance » et de « PNB » seulement comme ce qui mesure des gisements d’emplois pas forcément cher en consommation de ressources, mais opposable aux créations de richesses qui n’améliorent pas le niveau de vie qualitatif. Ce qui détermine donc l’adoption durable d’une fiscalité écologique.

L’état cherchera des gisements de croissance dans les secteurs :

– de la transition énergétique écologique.

– la relance du bâtiment par l’incitation à la rénovation et l’adaptation aux normes écologiques ; ainsi qu’en maintenant un niveau élevé de construction de logements à caractère social sur un modèle durable.

– concernant la distribution : l’état peut agir en soutenant les réseaux écologiques locaux de distribution ( développement des ventes aux particuliers des maraichers locaux…)

– et cherchera à l’agriculture intensive des monocultures trop riches en pesticides, l’alternative de l’agriculture écologique aux rendements égaux voir supérieurs en cas de sècheresse, ce qui permettra de revitaliser les sols.

Du point de vue de la financiarisation de l’économie, la croissance écologique se distingue en adoptant ce parti-pris relativement à la dette des ménages, des collectivités ou des états, qui veut que soient employés tous les moyens juridiques possibles ( contestation de contrat, élaboration de nouveaux échéanciers) qui tendent à modérer et plafonner les intérêts de toutes dettes.

( la section dévolue au ministère de l’économie à la création de lois internationales visant à réguler les flux financiers des « hedge funds », pourrait travailler, parallèlement, à l’étude détaillée des  » contrats de partenariat privé/publique; et aux autres contrats pérennisant la dette des collectivités dans le but de prévenir à toutes arnaques…)

La baisse du pouvoir d’achat des ménages sera, elle, compensée par le jeu des aides sociales ciblées pour compenser la baisse du revenu moyen due à l’augmentation des taxes, par l’amélioration de la couverture maladie, du statut de locataire, et du droit aux transports en commun.

( A noter que la taxe carbone si elle se développe ne doit pas donner lieu à un marché spéculatif de la revente des bonus et malus écologiques par les entreprises. Ce qui rendrait virtuelle la baisse de l’empreinte écologique de l’industrie française. De plus, imaginée à l’origine par les écologistes, il est important de rappeler que les revenus de la taxe carbone étaient initialement destinés à aider les plus pauvres …)

Plusieurs analystes que je crois il faut prendre au sérieux prédisent, eux, l’éclatement de la bulle immobilière sur le sol Européen d’ici à 2015.

Cette baisse des loyers, il faudra la considérer telle une aubaine qui pourrait servir au mieux la relance de la consommation Européenne , car le soutien aux entreprises et spécialement aux PME pourvoyeuses d’emplois, aura été supporté par une banque d’investissements dédiée, palliant à la raréfaction des crédits observée sur le marché bancaire français, par la mise en circulation de taux d’intérêts bas et d’argent pas cher.

Ce qui est la caractéristique typique de la relance à l’Américaine qui doit faire contre-point à la relance Européenne Allemande, caractérisée par le contrôle des quantités d’argent mises en circulation et la consolidation des budgets des états, qu’ici on qualifiera de relance par l’austérité, tant les risques de blocages de l’activité qu’elle fait peser sur l’économie de la zone Euro, sont importants.

6 La dette souveraine :

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Ainsi, cet argent mis à la disposition des entreprises proviendra de ce que l’état-providence insuffisamment financé par l’impôt et les cotisations sociales, prolongera intelligemment la baisse des impôts sur les entreprises amorcée depuis 20 ans ; en profitant de la bonne conjoncture de la spéculation des marchés sur sa dette souveraine. Laquelle est rendue possible par l’investissement des excédents des pays émergents dans la dette souveraine des pays du nord, nouvelle hiérarchisation inversée des marchés qu’on peut qualifier de tendance profonde de l’économie du début du XXIème siècle.

Dans ce sens, et à dessein de bénéficier de taux d’intérêts peu élevés, monsieur le Président, un évènement dans l’économie mondiale qui tarde à se concrétiser, a certainement dû intéresser votre curiosité, car il constitue pour la France une source certaine d’argent pas cher, si les mouvements sur les marchés des devises devaient reprendre.

Même si l’Europe devrait être la propre détentrice de sa dette, à certains égards, comme la réserve fédérale Américaine détient 60% de la dette Américaine ou à l’instar du Japon – il n’est pas indifférent, cependant, que l’Elysée suive, lors des 3 prochaines années, le mouvement que la Chine souhaite amorcer pour procéder à une libération de la balance de ses capitaux, par une diversification de ses réserves de change, au profit de la décroissance de ses réserves de dollar ; suivant un mouvement ascendant du degré de convertibilité du « Renmibi » (le Yuan) selon une fluctuation face aux autres devises actuellement de 3% qui d’ici à 10 ans, devrait fluctuer à l’augmentation jusqu’à 20% par rapport au dollar. Ce qui selon les analystes chinois devrait passer par une intensification des prêts à l’étranger en Yuan, pour les banques chinoises. Et d’ici 5 à 10 ans, par une ouverture des transactions de biens immobiliers ( actions et obligations de son économie ) a des investissements étrangers. Votre rôle en la demeure pourrait être celui de facilitateur et de conseil auprès du Président Chinois, avant que ce rôle ne soit phagocyté par les agents de  » Goldman Sachs ».

Car, en plus de nouvelles parts de marché pour les entreprises, cela augure pour la zone Euro, et spécialement pour la France un taux bas pour le financement de sa dette, dont le faible taux d’emprunt pourrait compenser les points de croissance que font peser sur l’économie les 33 milliards  de réduction du déficit que vous avez prévu d’organiser.

Mais, encore une fois, précisons qu’en la matière, la réunion et la détention des dettes européennes par un état Européen fédéralisé, vaudra toujours mieux d’autant que cette centralisation peut et devrait augurer cette nécessaire harmonisation fiscale des entreprises Européennes qui, après la circulation des capitaux pourrait et devrait être l’occasion de défendre ce fameux socle social commun qui, actuellement, manque à la défense des intérêts des salariés Européens. A défaut d’un seuil de protection social commun pour une ère qui concentre tout de même 20% de l’économie mondiale, contre 19% pour l’économie Américaine et 14% pour l’économie Chinoise… .

Aussi, monsieur le Président faîtes rayonner en France et ailleurs le rêve, la conscience, le besoin d’une Europe, partenaire particulier des États-Unis, et actrice majeure dans un monde multipolaire, sur lequel pèse, malheureusement, le risque d’un embrasement généralisé du monde musulman…

7 Les grands risques systémiques :

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A noter que si un ralentissement sur le marché des devises devait augurer prochainement une nouvelle crise économique mondiale, celle-ci pourrait avoir comme point de départ réel l’endettement des étudiants Américains ( 1000 milliards de dollars ) ou l’endettement relatif aux cartes bleues qui ont largement été titrisés sur les marchés financiers internationaux dans le même agrégat financier que celui des subprimes…

Ou alors, la baisse attractive des bons du trésor Américains, délaissés au profit d’autres réserves de change, pourrait provoquer un effondrement du financement de l’économie Américaine, à terme, entrainant la paralysie de l’économie mondiale…

Ou alors, la paralysie du marché des devises pourrait avoir pour origine profonde un taux d’usure de la Terre et ses ressources, supérieur aux hypothèses les plus pessimistes…

8 Andorre :

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Je terminerai en précisant combien je suis persuadé qu’aucune politique économique moderne ne peut procéder à un relèvement économique sans s’attaquer au « shadow banking » de son économie qui lui est le plus préjudiciable. A savoir ici : sans s’attaquer à Andorre, le paradis fiscale historique de la France et comme un curieux hasard aussi celui de l’Espagne.

Car si les paradis fiscaux cachent 50% des investissement mondiaux ( certes qui reviennent dans le circuit spéculatif mais sans qu’aucun bénéfice soit soumis au prélèvement pour le bien commun ) – ce ne sont pas 20 milliards d’économie de dépenses de l’état, ni même 20 milliards de crédit d’impôt pour les entreprises qui seraient possibles ; mais d’après mes estimations c’est une manne supérieure à 70 milliards d’Euros qui viendrait soutenir le budget de l’état. Sans qu’il soit même besoin de recourir aux impôts indirects, comme la TVA, injuste car elle grève le pouvoir d’achat moyen ; quand les paradis fiscaux sont ni plus ni moins : que de l’épargne défiscalisée illicitement, ce qui est encore plus injuste… .

En espérant que ces pistes de recherches auront des suites productives, qu’elles vous aient confortées dans l’exercice périlleux qui consiste à diriger sans le soutien de la confiance populaire – périodes incontournables de toutes mandatures modernes – je vous prie d’agréer l’assurance de ma considération, l’assurance de ma foi en la nation.

Nota bene: mon prochain courrier devrait traiter de  » l’embrasement du monde musulman ».

Cordialement

Patrick Rakotoasitera